samedi, juillet 04, 2009
Comment mon chat Titus a-t-il sauvé l’humanité
J’aime les chats et pas beaucoup les chiens. Les chiens sont dépendants et bruyants alors que les chats sont magnanimes, indépendants et silencieux. Une compagnie discrète et affectueuse quoi!
Les propriétaires de chiens prétendent qu’un chien est la « vraie affaire » puisque plus démonstratif alors qu’un chat serait décoratif.
Que voulez-vous….les propriétaires de chiens ne connaissent pas leur histoire. Revenons donc sur celle des chats…
Les plus anciens ossements de chats domestiques été retrouvés dans une tombe de Jéricho et datent du 9e millénaire avant JC mais la domestication systématique du chat sauvage africain (felix lybica) a été réalisé par les égyptiens et est estimé autour du 2e millénaire. Pour les égyptiens, les chats étaient comme des demi-dieux puisqu’ils étaient considérés comme des réincarnations de la déesse Bastett et leurs corps étaient momifiés à leurs décès.
Les chats ont ensuite été disséminés dans le monde par les navires des phéniciens et hébreux pour leurs qualités de chasseurs de rats. Tous les chats (dont mon Titus) sont donc issus de la même souche égyptienne.
Malheureusement, au Moyen Âge, l’église catholique associe le chat à la sorcellerie et ceux-ci sont systématiquement massacrés au point de devenir une espèce en voie de disparition. À partir de ce moment, renversement de situation, le chien fidèle et obéissant devient le meilleur ami de l’homme et le chat perçu comme un animal pervers.
Lors de la grande épidémie de peste noire qui ravagea l’Europe en 1384, les quartiers juifs ont été moins touchés par la maladie que le reste de la population. Du coup, après l’épidémie, s’ensuivirent des massacres dans les ghettos juifs avec des chiens agressifs et meurtriers en appui.
On s’est maintenant que si les quartiers juifs ont été moins touchés par la peste c’est que beaucoup de leurs habitants avaient des chats qui faisaient fuir les rats (porteurs de germes).
La diabolisation des chats s’est terminé à la fin du 18e siècle, et du coup, les grandes épidémies disparurent d’Europe.
Tu vois Titus, tes congénères ont permis de sauver des millions de vies alors que les chiens ont participés, eux, à bien des massacres…
mercredi, juillet 01, 2009
Mes chers disparus
Moi, je les affectionne. En premier lieu, mes grand-mères Blanche et Antoinette qui ont tout donné aux autres et qui sont mortes tristes et esseulées. Qui furent de plus mes premières disparues.
Je pense aussi à mes tantes Alice et Blandine ainsi qu'à ma cousine Johane morte à 40 ans d'un cancer épouvantable. À chaque année, je vais porter des fleurs, toujours des marguerites blanches, sur les tombeaux de mes chers disparus. Je ne prie pas, je pense à eux et à nous, aux beaux moments passés ensemble. De grands moments de sérénité remplis de belles nostalgies.
Cette sérénité avec mes autres disparus qui ont choisi eux-mêmes de nous quitter, par choix, m'est plus difficile à atteindre.
Je pense à mon grand ami Jacques qui nous a laissé dans la plus parfaite incompréhension sans même un mot pour sa femme et ses deux enfants, à la magnifique Francine morte d'un trop grand désarroi et à mon ami et mentor Jean qui a abandonnée la vie bien longtemps avant que celle-ci l'abandonne.
Jean qui avait connu le pouvoir, l'admiration, la considération et même le grand amour est mort par entêtement. Il n'a pas pu faire face aux changements inévitables de la vie et surtout à ses propres fragilités.
Cela m'a pris du temps mais j'ai comme pardonné leurs décisions.
Alors mes chers amis Jean, Francine et Jacques, j'irais aussi vous porter les fleurs que vous méritées, celles de toutes les belles choses que vous avez apportés à l'humanité, celles qui m'ont fait grandir, celles qui ont fait un peu, beaucoup qui je suis.
dimanche, février 15, 2009
Lucidité
Vous savez le plaisir de l'écrit est là, quelques petits mots et tout est dit...ou presque.
Je suis triste et je constate. Je pensais y arriver: faire le bien, rendre heureux...Non/pas possible/incapable.
En fait, je me sens syllabique. Particule, petit, illissible.
Difficile/à expliquer. Les poètes québécois des années 1980 ont bien exprimé cet état. Le peu/pour le vrai.
Le regard/sur les vagues
Dans les replis de mon âme
Sans aucune/retenue
Je sombre/et je m'enfonce
Je cherche/dans mes repères
Les restes?/le beau
Mon impuissance/ma détresse
Ma forteresse/ma faiblesse
Oui je prie/aux enfers
poid/souffrance
L'épée/détresse
Qui en moi/relance
Dans le vent/le tonnerre
Sous la pluie/les éclairs
Les journées m'appellent
Adieu/décennie glorieuse
Je cède.../seul
Où est l'espoir?/je m'essouffle
Et mon souffle m'essoufle
samedi, novembre 29, 2008
À moi la Renaissance!
En fait, je compte écrire ici, dans ce blogue, comme des compte-rendus de lecture ainsi que mes humeurs impressionnistes sur mon cheminement.
Le mot "Renaissance" au sens propre du terme semble est fortement lié au concept de recommencement, indéfini et radieux qui fait pendant à une autre idée tout aussi flou - celle d'un moyen-âge obscur. De cette confrontation se dégagent l'ADN de la Renaissance au XVe s. : l'apparition de l'individualisme, l'éveil de la soif de la Beauté, la marche triomphale vers un bonheur réel et terrestre, la conquête de la réalité par l'esprit ainsi que le renouveau de la joie de vivre païenne.
Ajouter à cela, que pour les gens de l'époque, il y a retour à l'esprit de l'Antiquité et que l'on introduit pour la première fois la perspective géométrique pour représenter la profondeur spatiale dans la peinture, vous aurez les éléments essentiels qui dessinent en gros l'image de la Renaissance.
samedi, octobre 25, 2008
Mes 10 billets favoris (oups 12...)
1- Les Frères Karamazov (c'est le titre de ce billet qui a inspiré le nouveau nom de ce blogue)
2- Le Quartier rouge (Amsterdam)
3- Mes romans du XXe siècle : Isaac Asimov
4- Sur le désir
5- J'appelle une décennie glorieuse
6- La tradégie de Dawson
7- Fier d'être un occidental
8- Un vendredi saint à Montréal
9-Lire Xénophon en 200610- Albert Camus, nous et la futilité de la vie
11- Que faire de nos vies (2e partie)
12- La Belle du Seigneur d'Albert Cohen...lundi, septembre 15, 2008
Que conserver de notre vie?
Au détriment de quoi et de qui?
Et surtout, comment se reconnaître au milieu de tant d’ombres, de tant de lumières, de tant de titans?...
Qui sommes-nous au juste?
Ce que nous avons été ou bien ce que nous aurions aimé être? Le tort que nous avons causé ou bien celui que nous avons subi? Les rendez-vous que nous avons ratés ou les rencontres fortuites qui ont dévié le cours de notre destin? Les coulisses qui nous ont préservés de la vanité ou bien les feux de la rampe qui nous ont servi de bûchers?
Nous sommes tout cela en même temps, toute la vie qui a été la nôtre, avec ses hauts et ses bas, ses prouesses et ses vicissitudes; nous sommes aussi l’ensemble des fantômes qui nous hantent… nous sommes plusieurs personnages en un, si convaincants dans les différents rôles que nous avons assumés qu’il nous est impossible de savoir lequel nous avons été vraiment, lequel nous sommes devenus, lequel nous survivra.
Tiré de Ce que le jour doit à la nuit
de Yasmina Khadra (Julliard, 2008)
mardi, septembre 02, 2008
L'enfance
On peut la rejeter, bien sûr, mais c’est la meilleure preuve qu’on y tient. C’est comme une forêt vierge, l’enfance. Souvent, quand on la vit, on la subit. Mais on se construit, en même temps, une série de chambres obscures qu’on n’arrivera jamais, plus tard, à explorer jusqu’au bout…
L'enfance, c'est tout ce que l’on a perdu et ce que l’on a gardé. C'est ce qu'on n’a jamais cédé et ce qu'on a cédé trop facilement, même pour ne rien obtenir…
C’est dérisoire, mais il n’y a sans doute que cela de vrai.
La vie n'est peut-être qu'un long aller-retour entre soi et les débuts de notre existence.
Tiré (et adapté) de Fanny Ardant
mercredi, juin 18, 2008
Alors Pourquoi ce changement?
Mais avec le temps, le plaisir a changé.
En fait, j'aime pouvoir exprimer mes passions mais aussi mon côté lyrique qui ne se manifeste que trop rarement. Quand je suis bien et que je ne sens aucune contrainte ou jugement éventuel, je peux me permetre d'écrire des billets comme celui sur ma décennie glorieuse, l'automne dernier.
Mais je suis comme je suis, et pour y arriver je dois d'être anonyme ou presque.
Mon blogue, sous son titre précédent L'Ancien et le moderne, a eu (à la longue) un succès qui m'a surpris.
Entendons-nous bien , un succès dans le cadre d'un blogue plutôt passif, littéraire et francophone....J'ai eu 10 000 visites pour un mois en 2007 ...moi qui ne voulait qu'écrire pour Fiston, quelques amis et pour ceux que le hasard avait permis de me trouver.
J'avais un groupe de lectrices dans le sud de la France et mes collègues de bureau se sont mis à commenter mes billets entre eux...
En fait, tout cela est très positif mais moi, pour des raisons que seul mon psy pourraient identifiées, cela m'a éteint...plus capable de sortir le côté lyrique en moi.
Ma solution fut donc de changer de nom et d'adresse, de perdre mon référencement ainsi que de me limiter à aviser quelques lecteurs et amis.
Donc, je recommence à zéro ou presque...peu de lecteurs et un nouveau souffle je l'espère.
Merci pour ceux qui me suivent
Le lecteur de romans russes
samedi, mai 17, 2008
Stigmate
Dans un matin de souterrain
Ne rien vouloir et tout toffer
Fais-toi z'en pas tout le monde fait ça
Regarder un peu à côté
Dans le miroir pour ne pas se voir
Ne pas aimer ce qu'on a l'air
Se faire la barbe à quoi ça sert
Fais-toi z'en pas tout le monde fait ça
Ouvrir la porte et puis sortir
Pis avoir envie de revenir
De se coucher pis de dormir
Parce qui fait trop beau soleil...
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Extrait de la chanson Fais-toi z'en pas de Robert Charlebois (parole: Réjean Ducharme)
Je n'ai pu aller au funéral de Francine aujourd'hui. Pas capable. À la place, j'écoute en boucle une vieille toune triste de Charlebois. Je sais qu'il fait actuellement un beau gros soleil sur Montréal mais moi j'ai fermé tous mes rideaux.
Je me sens encore en stigmate. Une peine physique je dirais. Mais pas seulement à cause de la mort et la perte...mais surtout à cause de toute la douleur qu'a dû connaître Francine pour en arriver là.
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Marcher tout seul sur le trottoir
Rencontrer des gens solitaires
Aimer mieux regarder par terre
Les sacs de chips écrapoutis
lundi, mai 12, 2008
Une amie
Francine. Que je voyais de temps en temps et que j'estimais beaucoup. Belle, fine et intelligente.
En désarroi, elle était semble-t-il.
Cette nouvelle m'a assommée et m'oppresse.
Parce que j'aurais aimé passer un peu de temps avec elle pour lui parler du chemin. Je le vois, moi le chemin. Il est devant, pas toujours droit, pas toujours facile mais très clairement à mes pieds. Il y a un sens, il y a une direction.
Francine avait perdu l'espoir même que le chemin existe. J'aurais aimé lui en parler. Je crois que je serais parvenu à lui montrer.
Mais elle est partie à jamais dans l'indifférence du bruit de notre civilisation.
Et j'en suis tellement triste...
vendredi, février 22, 2008
Le travail : passion ou raison?
En 1962, Srully Blotnick, un psychologue industriel a entrepris une étude auprès de 1500 jeunes gradués. Parmi les 2 énoncés suivants, les participants devaient choisir celui qui était le plus significatif pour eux face à leur choix de carrière :
1- Choisir une carrière qui permettait de gagner beaucoup d’argent et ainsi, s’assurer une sécurité financière. ou
2- Suivre leur passion et choisir une carrière en fonction de ce qu’ils aimaient faire.
Sur les 1500 personnes interrogées, 1245 répondirent que le premier énoncé était plus important pour eux. Seulement 255 personnes choisirent le deuxième énoncé.
Vingt ans plus tard, lors d’un suivi sur cette étude, Blotnick découvrit que 101 participants étaient devenus millionnaires. Sur ce nombre, 100 appartenaient au groupe de 255 ayant choisi le deuxième énoncé.
Éloquent non?… Et vous? Aimez-vous votre travail?
Vivez-vous dans le bonheur et la prospérité avec le sentiment d’accomplissement ou vous avez hâte aux week-ends et à votre retraite pour commencer à vivre pleinement?
Qu’est-ce qui vous passionne? Que feriez-vous même si vous n’étiez pas payé pour le faire?
Source: Bulletin de Christine Michaud
dimanche, février 17, 2008
Les femmes, l'art et les technologies
Cette vidéo, téléchargée sur de nombreux sites vidéo collaboratifs, a créé une vraie euphorie sur le web. Rien que sur le site YouTube, elle a été visionnée par plus de 5,3 millions visiteurs.
Cette vidéo est un vrai chef d'oeuvre d'art digital sur les plans de la maîtrise technique et de la créativité artistique.
Les oeuvres d'art utilisées pour la création du film "Women in Art" ont été répertoriées sur un site du "Fayetteville Technical Community College".
jeudi, février 07, 2008
Voir Élizabeth et mourir
Vous savez, le genre d'excitation qui précède les grands rendez-vous? Il n'y a pas de doute, chez les spectateurs venus assister à la première d'Elizabeth, roi d'Angleterre, les attentes étaient grandes.
Et pour cause. D'abord, Marie-Thérèse Fortin foulait pour la première fois la scène du TNM, et pas dans un rôle banal. Ensuite, René Richard Cyr remontait sur scène - il y avait près de 15 ans que l'homme n'avait pas accepté un rôle substantiel au théâtre -, en plus de diriger la pièce de Timothy Findley.
L'action se déroule durant la nuit du Mardi gras, le 22 avril 1601. À la veille de faire exécuter son amant, le comte d'Essex, pour cause de trahison, Elizabeth demande à Shakespeare et à ses acteurs de la distraire. "Je vous avertis: j'en garderai autant d'entre vous sur pied que je le pourrai... jusqu'à l'aube." Durant cette nuit, cruel compte à rebours, la reine va forcer la troupe à se prêter avec elle à une vaste catharsis. En une suite de captivants jeux de rôle, mascarade tragicomique, les vérités vont éclater au grand jour.
Ainsi, durant les deux heures que dure la représentation, on découvre, la gorge serrée, le coeur battant, que les trajectoires d'une reine, d'un auteur de théâtre et d'un acteur à l'agonie peuvent se croiser, se répondre et même se transformer mutuellement et à jamais.
En sortant de la salle, j'étais complètement assujetti dans l’obéissance de mes sentiments, troublé par la force des aimants, ravi de l’aurore, subjugué par la vie, comblé de bonheur et serein à jamais.
GRACIÉ, je dirais.
Car prévalait ce soir-là, au TNM, une intensité rarement égalée à faire même pleurer les comédiens entre eux....
dimanche, janvier 06, 2008
Macédoine de lecture
1) Cette histoire-là de l'italien Alessandro Baricco. Chez Gallimard (2007, pour la traduction française).
Je trouve personnellement que la beauté se décrie mieux avec une économie de mots. Ce roman est tout simplement une jubilation à l'état pur : brillant, étincelant, une mécanique romanesque aussi invisible qu'efficace, un style flamboyant, de grandioses pages au coeur des sentiments humains, et une finale fataliste, désabusée, mais accomplie.
Il y a bien-sûr des vies imbriquées et des histoires souvent vraies, comme le drame italien que fût la bataille de Caporetto. Aussi l'histoire de la révolution russe, des débuts de l'automobile en Europe, de la guerre, des Etats-unis de la grande dépression, de l'Europe des trente glorieuses. Mais ceci n'est que prétexte.... superbe littérature.
2) L'aube le soir ou la nuit de Yasmina Reza. Chez Flammarion (2007)
Mes amis français de Montréal n'aiment pas le politicien (et maintenant Président) français Nicolas Sarkozy. Moi, il me fascine comme bien des nord-américains. L'écrivaine française, d'origine d'Europe de l'est, Yasmina Reza a suivi Sarkozy presque comme son ombre dans tous ses déplacements y compris à l’étranger pendant un an. Elle nous est revenue avec une somme d’anecdotes et quelques tirades dont Sarkozy a le secret, mais qui une fois consommées m'a laissé un peu sur ma faim.
En fait, il s'agit d'un “portrait subjectif” de la belle plume d'Yasmina Reza, une verve légère qui s'aplatit cependant vers la fin du livre, comme pour s'éteindre avec l'élection de Sarkozy. Elle abuse parfois du discours libre et invente une sorte de héros romantique, un félin à l'ambition dévorante, une sorte de surhomme fascinant. La “littérature sert à s’élever au-dessus de sa condition”, dit si justement Nicolas Sarkozy... C’est par elle que naissent les mythes. L’exercice de style de Reza en est la preuve...
3) Un roman russe d'Emmanuel Carrière. Chez P.O.L. (2007)
Rough! Rien dans ce "roman autobiographique", si ce n'est ses "brosses" et ses nombreuses séances chez le psy, n'arrêtera l'écrivain dans sa quête obstinée de la vérité, qui tourne vite au jeu de massacre avec ses proches. Il y a quelque chose d'effrayant, de suicidaire dans cette autobiographie déflagrante dont on ne compte plus, au fil des pages, les victimes. Beau mais dur et triste!
4) L'enquête de Lucius Valérius Priscus de Christian Goudineau. Chez Actes Sud (2004)
Le chevalier romain Lucius Valérius Priscus est envoyé dans une région de la Gaule colonisée par Rome afin de démêler les raisons d'une révolte réprimée il y a peu.
On retrouve toutes les composantes d'un bon thriller : trahisons, secrets d'état, amours et rebondissements spectaculaires (jusqu'à la dernière page). Sans compter la plume de Christian Goudineau qui nous plonge, avec talent, au coeur de la vie d'une province romaine du 1er siècle après JC. Tout cela avec humour et dans un style littéraire des plus contemporains. Un must pour ceux qui aiment (comme moi!) les thrillers antiques...
5) Bourgault de Jean-François Nadeau. Chez Lux (2007) .
Je connais peu la vie de l'indépendantiste québécois Pierre Bourgault. En fait un peu comme tout le monde mais sans plus. Il s'agit d'un cadeau de Noël surprise puisque je n'avais jamais pensé lire la toute récente biographie de Bourgault. Très bonne biographie sur un être complexe, important pour le Québec et tiraillé par toutes sortes de démons intérieurs...
6) Un vrai roman : Mémoires par Philippe Sollers. Chez Plon 2007
Phillipe Sollers, romancier et intellectuel français, écrit de bien mauvaises Mémoires et je suis bien d'accord avec le critique du journal français Libération (Philippe Lançon) qui écrivait, sur ce livre:
"Mémorialiste de lui-même, Sollers est son propre exégète. Il explique sans fin ce qu’il a écrit, écrit, écrira, comme s’il n’était ni lu ni compris par personne, c’est d’ailleurs ce qu’il va répétant, et surtout pas par ceux qui le lisent. C’est qu’il veut être en avance sur toutes les interprétations qu’on pourrait donner de lui. Dès la première page, le titre est justifié : «Toute ma vie, on m’a reproché d’écrire des romans qui n’étaient pas de vrais romans. En voici enfin un. “Mais c’est de votre existence qu’il s’agit”, me dira-t-on. Sans doute, mais où est la différence ? Vous allez me l’expliquer, j’en suis sûr."
Passez sans vous arrêter...
7) Alabama Song de Gilles Roy. Chez Mercure de France (2007). Prix Goncourt 2007
Je connais peu la vie très difficile de l'écrivain américain Scott Fitzgerald (1896-1940) et de sa femme Zelda. En fait pas du tout avant de lire ce roman de Gilles Leroy. Mais l'angle du romancier français est originale puisqu'il se mets dans la peau de la femme de Scott, Zelda Sayre (Fitzgerald). Et cette Américaine - née en 1900, morte à quarante-sept ans - reprend vie.
Elle resplendit devant nos yeux, elle crie, elle s'insurge, elle devient folle, elle est pathétique et agaçante, géniale et déprimée. De plus, Leroy réussit à écrire le roman d'une relation passionnée et désastreuse, qui a produit le couple le plus célèbre de l'histoire littéraire: Zelda et Scott Fitzgerald, l'écrivain américain... En usant du «je» en lieu et place de Zelda, son roman devient plus puissant que la réalité. Alabama Song démontre, avec brio, la supériorité de la fiction sur le réel. Splendide écriture pour ceux qui n'ont pas peur des histoires d'amour mal parties et qui finissent mal, très mal...