mardi, septembre 19, 2006

La tragédie de Dawson et le Métro

J'ai calculé par simple curiosité que j'ai dû utiliser les transports en commun de Montréal plus de 10 000 fois depuis que je suis adolescent. Soit à peu près toutes les fois qu'il a fallu que je me déplace dans la région de Montréal. J'ai eu ma période "autobus" (13 à 19 ans), ma période "train de banlieue" (25-35 ans) et ma période "métro" (20-25 ans et au cours des dernières années). J'en connais bien les visages et les humeurs.

J'ai toujours aimé observer la foule anonyme des transports en commun d'une ville comme Montréal, on y retrouve de tout: des gens d'affaires, des étudiants, des immigrants, des mères de familles avec leurs bébés, des touristes avec leurs cartes, quelques pauvres bougres, de splendides femmes évanescentes, des banlieusards, etc.

Jeudi matin dernier (le 14 septembre 2006), le lendemain de la fusillade du Collège Dawson de Montréal, j'ai pris le métro pour me rendre au travail comme à chaque jour mais je n'avais pas le goût de lire mon journal quotidien et de me taper 15 pages d'horreur. J'ai donc observé les gens avec plus d'acuité et constaté la foule était un peu différente des autres matins: moins de journaux, moins d'Ipod, moins de romans que d'habitude en ce lendemain de tragédie.

Comme si tout le monde en même temps, pendant quelques minutes, entre les tâches quotidiennes de la maison et le boulot à venir, réfléchissaient sur le sens de la folie et le pourquoi de la destinée. Je sentais une émotion nouvelle, collective, difficile à cerner mais palpable. Ce ne fut pas une expérience mystique, loin de là. Juste le sentiment qu'un groupe d'inconnus vivants dans la même ville pensaient à la même chose, au même moment. Et vous savez quoi? Ça m'a fait du bien.

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