dimanche, octobre 28, 2007

J'appelle une décennie glorieuse!

Bonjour à tous,

L'été 2007 est derrière nous. Les jours sont frais, le temps passe inexorablement et la vie est bonne pour moi.

Par moment, je crains de perdre ma bonne étoile, que tout cela arrête et que je descende comme d'autres vers les bas coteaux où personne ne veut aller. Alors pour conjurer le (futur!) mauvais sort, pour mettre toutes les chances de mon côté; j'ose un geste insensé.

J'appelle les dieux dans mon blogue pour obtenir un souhait formidable: une autre décennie glorieuse.

Alors aujourd'hui et par devant les lecteurs de ce modeste blogue, je m'en remets officiellement à:

Jésus de Nazareth, Yahvé, Héra, Mahomet, Krishna, Shivas, Allah, Gilgamesh, Osiris, Isis, Mithra, Manitou, Zeus, Poséidon, Arès, Hermès, Bouddha, Héphaïstos, Aphrodite, Athéna, Apollon, Artémis, Horus, Baal, Bouddha, Amon-Ré, Mout, Hapi, et Seth.

Je sais, chers Dieux, que l'inconscience infinie des hommes, l'Afrique et les autres calamités du monde habitent bien vos pensées mais je ne vous détournerai de vos devoirs nécessaires qu'un petit instant.

Voilà, j'en appelle à vous pour obtenir une décennie glorieuse. En fait un modeste 3652 jours (je n'oublie le deux années bissextiles, 2 jours c'est précieux) d'élévation et de bonheur pour moi et les miens qui me permettront:

- De vivre au service de l'intensité à chaque moment;

- De continuer de rencontrer des passions et des hommes;

- D'être utile du mieux que je le peux pour les personnes que la destinée aura placée sur ma route;

- De jeter un premier regard sur Jérusalem et autres villes insensées;

- De rencontrer encore une fois (sinon deux!) le syndrome de Stendhal ;

- Comprendre enfin le fin du fin des choses et peut-être accepter l'inexorable;

- De revivre l'émotion de découvrir un autre roman du type "Belle du Seigneur";

- La santé pour Fiston, amis, amour, famille et un peu pour moi. Comment être glorieux si ceux que l'on aime sont dans la détresse?

Alors Jésus de Nazareth, Yahvé, Héra, Mahomet, Krishna, Shivas, Allah, Gilgamesh, Osiris, Isis, Mithra, Manitou, Zeus, Poséidon, Arès, Hermès, Bouddha, Héphaïstos, Aphrodite, Athéna, Apollon, Artémis, Horus, Baal, Bouddha, Amon-Ré, Mout, Hapi et Seth; entendez cette prière pour une décennie glorieuse et vous pouvez être assuré que je prendrai bien soin de ses 3652 jours.

Après puisqu'il le faut depuis la nuit des temps et pour augmenter votre sens de l'écoute, je vous offrirai quelques offrandes comme il se doit (au seuil de la 11e année). Alors si mes voeux sont exaucés :

- J'irai distribuer à des gens qui en ont plus besoin que moi, toutes les pauvres économies que ma vie intense aura préservées. Démuni je serai.
- Plus difficile, j'assisterai sans broncher durant tout l'été 2018, et cela à tous les mardi midis, aux concerts d'orgues de l'église unie St-James de Montréal.


Merci Jésus de Nazareth, Yahvé, Héra, Mahomet, Krishna, Shivas, Allah, Gilgamesh, Osiris, Isis, Mithra, Manitou, Zeus, Poséidon, Arès, Hermès, Bouddha, Héphaïstos, Aphrodite, Athéna, Apollon, Artémis, Horus, Baal, Bouddha, Amon-Ré, Mout, Hapi, Seth...retourner maintenant à vos tâches urgentes.

Moi, je commence demain ma décennie glorieuse!

A&M

dimanche, octobre 21, 2007

Jacques Grand'Maison : un maître à penser

Je suis curieux intellectuellement et j'ai lu pas mal d'affaires. J'en n'ai aucun mérite, j'aime ça. Sur de longues années: des bouttes de philosophes grecs (Socrate), de romans songés (Kundera, Ricard), des essais d'intellectuels de bien pensants d'aujourd'hui (Charles Taylor, Michel Foucault, Thierry Hentsch). Mais un des intellectuels auquel je m'identifie le plus, qui me touche le plus je dirais, est le théologien montréalais Jacques Grand'Maison.

Prêtre, théologien, sociologue et essayiste, Jacques Grand’Maison poursuit depuis 30 ans une réflexion unique sur l’évolution sociale et spirituelle du Québec moderne. Son œuvre, qui compte une quarantaine de titres jette, selon moi, un des regards les plus lucides sur les grands enjeux éthiques non seulement de la société québécoise mais de l'ensemble des occidentaux.

Je viens d'acheter ce qu'il annonce comme peut-être le dernier livre de sa vie : Pour un nouvel humanisme

Pour bien des gens l'humanisme est une affaire d'intellectuels. Or il n'en est rien. N'avons-nous pas un besoin fondamental de nous situer dans le monde et de mieux le comprendre pour y oeuvrer?

Faisant sienne cette conviction, Jacques Grand'Maison propose une réflexion stimulante qui risque de bousculer nombre d'idées reçues. Son projet est ambitieux: jeter les bases d'un nouvel humanisme capable de permettre un véritable «vivre ensemble» dans une société où se côtoient des gens d'origines et de cultures différentes, avec ou sans allégeance religieuse.

L'humanisme, affirme-t-il, est à renouveler à chaque époque pour raviver ses rôles libérateurs et civilisateurs. Mais ce serait dommage et même illusoire de penser qu'on peut y parvenir sans les riches patrimoines culturels et religieux de l'histoire.

Notre Révolution tranquille, explique-t-il, a été «marquée par une dynamique d'émancipation, de libération, de redéfinition identitaire, de nouveau projet de société» et elle «a donné un nouvel élan à la liberté, à la politique, à l'histoire à faire plutôt qu'à répéter». Grand'Maison se réjouit d'y avoir participé. Il constate à regret, toutefois, qu'elle se soit accompagnée d'une «rupture globale et abrupte de nos premières identités historiques».

Pour un nouvel humanisme part donc du constat que cette rupture insensée est la cause d'une «crise d'espérance» qui «mine notre tonus moral».


Son nouvel humanisme, il le trouve sur ce terrain dans les oeuvres d' Éric-Emmanuel Schmitt, qui évoquent, à leur manière, une transcendance nécessaire, c'est-à-dire la conviction que la bonté est plus profonde que le mal. Dans la foulée de Charles Taylor, Jacques Grand'Maison redit son attachement à une modernité fidèle à sa mémoire et, partant, soucieuse de l'avenir de l'homme. «Je suis de ceux, écrit Grand'Maison, qui souhaitent une nouvelle synergie du meilleur de la laïcité et du meilleur des sources historiques de la civilisation occidentale, dont le christianisme fait partie. Cela dit, dans le cadre de l'autonomie institutionnelle de ces deux sphères.»

Cette pensée est en complète symbiose avec la mienne...livre non pas à lire mais à chérir...

Pour un nouvel humanisme de Jacques Grand'Maison. Fides 2007 (208 p.)
Source: Le Devoir et Fides

jeudi, octobre 18, 2007

L’ART CONTEMPORAIN EN 2007

L'art contemporain, une affaire d'initiés ? De moins en moins, si l'on en croit l'explosion d'événements en tout genre qui émaillent une rentrée 2007 résolument riche et ouverte. Nouvelles galeries, foires, accrochages inédits et installations originales, les formes se multiplient et quittent le simple espace d'exposition pour se faire parcours, quittant leur profil traditionnel pour se faire expériences singulières.


Au-delà de la multiplication des célébrités prenant part aux festivités les plus en vue de la sphère artistique, c'est tout un public nouveau qui se tourne vers la création contemporaine. Et de nombreuses initiatives viennent confirmer cet engouement en mêlant des projets aux consonances sociétales, politiques ou simplement culturelles. De là à voir en l'art contemporain un vecteur de communication porteur, il n'y a qu'un pas, qu'il serait bien injuste de franchir sans passer en revue les modalités les plus actuelles de son développement.


Une cartographie renouvelée


Car, à coup sûr, c'est d'abord cette ouverture qui frappe en premier lieu dès lors que l'on parle d'art. Longtemps cantonné et raillé pour sa relative étrangèreté aux préoccupations les plus communes, l'art de la seconde moitié du XXe siècle a finalement marqué les esprits par sa diversité autant que par sa capacité à user d'esthétiques non conventionnelles. De la sérialité d'un Andy Warhol à l'abstraction géométrique et minimaliste, les codes de l'art ont finalement trouvé un écho dans la consommation la plus courante (de la mode à la décoration en passant par la technologie) et, partant, un oeil moins hostile à une forme de création émancipée des cadres conventionnels. Dès lors, entre la volonté politique imprimée depuis les années 1980, les multiplications d'ateliers pédagogiques, les conférences introductrices et les publications généralistes, ces dernières années amorcent un virage certain de la réception d'une création contemporaine forcément marquée par l'évolution sociale. Et l'invasion, par les artistes, de lieux inédits, n'est pas pour démentir cet engouement.


Les leçons de l'année


En matière d'événements, les acteurs ont multiplié les initiatives pour diversifier les modes de diffusion. Les galeristes redoublant d'efforts pour mettre en valeur leurs artistes se font tour à tour organisateurs d'événements (les initiatives Show Off, Slick, les prix soutenus par les galeries) ou curateurs : nombre de galeristes proposent une véritable mini-exposition lors des foires à venir, comme l'avait fait la galerie Loevenbruck par exemple au début de l'année à Artparis.


Spectres et vanités


Car il est nécessaire de s'adapter à la nouvelle tendance, portée vers le ludique, l'amusement et la participation. La nouveauté communautaire d’Internet semble se rallier à la cause d'un art contemporain décidé à intégrer le plus largement possible. Le pop se fait populaire et le cynisme s'est transformé en une grande invitation humaniste à la nostalgie. L'on salue ainsi un art qui n'a plus besoin de distance, une sorte de répétition postmoderniste qui en annule les effets et plonge dans un hypercommunautarisme où tout le monde trouve sa place.

Ce qui n'empêche pas de percevoir aujourd'hui encore le spectre d'un Marcel Duchamp extrêmement présent, son fantôme planant même sur l'exposition 'Airs de Paris' (à ce titre tout à fait représentative de la scène actuelle, tant dans ses meilleurs côtés que dans ses parts les plus éculées), ou d'une tendance au kitsch populaire assumé (l'installation incroyable dédiée à Ghost Rider au Palais de Tokyo, les tableaux de Karen Kilimnik et leur fantaisie adolescente), le maniérisme baroque bonbon du talentueux Philippe Mayaux et l'humour décalé so british du cabinet de curiosités dérangé (les brillants Patrick van Caeckenbergh ou Eric Duyckaerts). De même, on note aussi une franche tendance aux références les plus assumées dans la création émergente, cette énergie à instiller dans son oeuvre des morceaux de son intimité, qui emprunte pourtant une voie totalement différente de celle tracée par Sophie Calle, référence en la matière, préférant la re-fabriquer en l'exposant, en la mettant finalement véritablement en jeu.

Une véritable tornade dans la création contemporaine, qui n'est pas sans redéfinir les codes du marché de l'art, zone d'influence toujours aussi aléatoire des pratiques artistiques.


Cousu de fil d’or


En effet, cette ouverture n'est pas étrangère à l'apparition d'un nouveau type d'acheteur, moins collectionneur éclairé que fin stratège de l'économie, n'hésitant pas à s'octroyer les services de conseillers pour dénicher des pièces vouées à doubler (voire tripler) de valeur ou achetant simplement à tour de bras, histoire de maximiser les chances de rentabilité.

Dans un contexte de flambée des prix, l'art est une valeur profitable à de nombreux investisseurs, qui y ont donc importé cette méthode pour le moins radicale, le ”Spray and Pray” (littéralement "Arrose et prie"), consistant en un achat à grande échelle d'oeuvres de différents (très) jeunes artistes, misant leur investissement sur la montée en puissance de l'un d'entre eux et remboursant ainsi largement les moins bénéfiques. Si l'acte se rapproche de la performance, le marché, lui, ne s'en amuse pas et, libéré d'un risque de sclérose dû à une hausse exceptionnelle des prix, encourage les galeristes comme les maisons d'enchère à dénicher des artistes jeunes ou méconnus (à l'image de l'explosion d'un art oriental que l'on découvre à mesure que les ventes s'envolent) et à les ériger comme alternative aux artistes les plus installés, désormais inabordables. Le marché paraît alors tendu entre ces figures de l'art et la scène émergente. La remise sur le devant de la scène d'artistes en milieu de carrière fait alors figure de balance, recherche d'un équilibre entre ces deux tendances fortes. Car il existe un tel décalage entre les oeuvres et leur prix (proportionnellement à ce que l'on a vu jusqu'ici) que d'aucuns craignent une remise à niveau brutale. Si les boursicoteurs optimistes peuvent y voir une installation en fanfare de l'art contemporain dans l'économie libérale, d'autres y verront les signes avant-coureurs d'une nouvelle crise, rejetant les efforts conjugués ces dernières années en faveur de sa diffusion.


Sur la forme, si la peinture, la photographie et les installations s'écoulent sans difficulté, l'engouement pour le dessin semble quant à lui s'essouffler, même s'il reste le seul moyen d'obtenir des oeuvres de grandes signatures, forcément plus accessibles. De même, la vidéo, elle aussi, a subi le contrecoup de cette tendance du marché, plus tourné vers l'objet de collection que vers un support difficilement commercialisable. Une relative mise à l'écart qui n'est pas sans appuyer la spécificité de la "chose matérielle" dans le commerce de l'art.


Ainsi, entre objet de convoitise, bien de consommation culturelle et enjeu de spéculation, il semble bien que la diffusion de l'art peine à trouver une unité dans cette multiplication des formes, reflet à peine voilé d'une pratique en pleine mutation. Mais ce qui laissait a priori présager d'une année excellente risque d'être quelque peu refroidi par une économie secouée par la crise américaine, principal indicateur des velléités de découvertes des collectionneurs. Ainsi, peut-être est-ce au tour des amateurs de participer, "pour du beurre", à cette grande chasse au trésor, cette entrée évidente dans un monde qui, par là, redécouvre une dimension plus ouverte qu'il serait dommage de manquer.


Source: Guillaume Benoit pour Evene.fr - Octobre 2007

dimanche, octobre 14, 2007

Il en arrive des choses dans le Métro de Paris...

Il faut voir la réaction des parisiens devant le concert "sauvage" des Naturally 7 dans le Métro. Les voyageurs surpris se lachent à la fin...

Incroyable performance !

Mexico, une ville insensée

J'aime les grandes villes plus que tout! La campagne bucolique, les montagnes enneigées, les plages ensoleillées ou les vastes paysages forestiers ont peu de grâce à mes yeux à côté de l'énergie des grandes villes. Le bonheur de la vie m'a permis d'en visiter plusieurs.

Je constate avec le temps que j'ai un faible aussi pour les villes insensées. Celles dont le rêve n'est pas celui de la grâce des villes canons que sont NY-Paris-Londres. En général j'aime ces villes occidentales ou influencées par l'Occident mais où l'on y sent le souffle de la folie urbaine; une façon d'être unique. Jusqu'ici je n'avais rencontré (et par la suite continué un rapport fantasmé) que trois villes insensées : Rome (pour l'anarchie toute romaine), Istanbul (pour son rapport occident-orient) et Las Vegas (pour sa démesure kitsch). Bien-sûr pour des raisons fort différentes, mais n'empêche que je ressens le même état de bien-être quand je me retrouve dans ces trois lieux de folie urbaine.

Et maintenant, je rajoute une autre grande ville à ma propre short list intime de villes insensées: Mexico (je viens d'y passer la semaine).

Tout y est incroyable et démesuré. Aujourd'hui, Mexico serait la ville la plus peuplée du monde avec 25 millions d'habitants. La croissance de la ville a littéralement explosé depuis les années 1970, déplaçant son aéroport en plein centre-ville. D'ailleurs le premier choc est dans l'avion à l'atterrissage, on descend pendant 15 minutes en survolant une ville qui semble infinie. La ville s'étend au rythme du flux des nouveaux arrivants (30 000 par mois). Les services de l'urbanisme, qui doivent bien fournir des plans de la ville, en sont réduits à affréter chaque année un avion pour photographier les nouveaux quartiers qui sortent de terre, parfois en quelques jours. Imaginez la gestion urbaine et la pollution!




Mais vamos pour les côtés incontrôlables de Mexico. 25 millions d'habitants avec une grande concentration de jeunes... ça déplace une ville. Dans la même soirée à Mexico:

1) J'ai assisté à une quasi-émeute à Mutek-Mexico parce que l'on ne pouvait admettre tout le lign up qui voulait regarder l'installation sonore des montréalais Skoltz Kolgen. La police à du intervenir...les mexicains voulaient rentrer!

2) Je suis allé par la suite à un vernissage d'artistes argentins qui présentaient dans une galerie "In" du quartier chic de Roma, leur travail dans la mouvance "PictoPlasma"-- elle-même inspirée des personnages de dessins animés japonais. Foule incroyable de jeunes branchés. Impossible de rentrer si je n'avais pas connu des amis des artistes. D'ailleurs pas mal le fun comme expo., un autre univers culturel complètement.

3) Avant de retourner aux derniers artistes de Mutek-Mexico (pas mal tard...), je me suis retrouvé dans un bar dansing-électro-mexicain avec plein de monde, c'était fou. Supers DJs en plus.

Énergie latine mêlée avec un bouillonnement culturel urbain unique...Oui! Mexico...MexiiiIIIcccoooo...

dimanche, octobre 07, 2007

L'héroïsme

De retour de Montréal après un voyage irréel, je lis une phrase dans le quotidien montréalais Le Devoir au sujet d'un nouveau livre de l'antiquiste et philosophe montréalais Georges Leroux portant sur Glenn Gould. Cette phrase, qui concerne le pianiste Glenn Gould, me touche sans que je sache trop pourquoi...

"La solitude est la condition préalable de l'expérience de l'extase, et tout particulièrement de cette expérience qu'apprécie tant l'artiste post-wagnérien, l'existence héroïque. Personne ne peut se sentir héroïque sans avoir été d'abord rejeté par le monde ou peut-être sans avoir accompli lui même cette exclusion."