lundi, février 28, 2005

Blandine est partie...

Ma tante Blandine est morte à 94 ans la nuit dernière dans la douleur semble-t-il. Les derniers mois ont été difficiles. Mais elle voyait encore le côté positif des choses même à l'heure où le bout de la ligne est devant nous...

La soeur de ma grand-mère maternelle étaient la dernière représentante de la génération des parents de mes parents. Une femme d'une intelligence vive qui avait vécue les plus belles années de sa vie après la mort de son mari en 1976. Une période étincelante commença au crépuscule de sa vie: des voyages, des rencontres ensoleillées, la liberté, les autres avant tout... comme pour oublier la grande misère de son enfance.

Elle n'avait pas d'enfants et donnaient beaucoup d'affections et d'attentions aux petits-enfants de sa soeur Blanche...

Pars en paix, Blandine!
Là où tu le mérites bien.

Au paradis promis, tes soeurs et frères vont t’accueillir à bras ouverts et enfin pouvoir jaser avec toi. J'imagine que tous les tiens, en esprits, t’attendent.

Sors d’ici, en cendres légères, Blandine

Là-haut, qui sait ?, tu auras tout le monde autour de toi qui iront te visiter. Avec des souvenirs de voyage, que tu pourras partager. Tu te baladeras au travers des étoiles en nous attendant, nous tous en bas.

Un jour, tous réunis, on ira allumer des feux célestes et, avec toi, on ira pêcher des poissons exotiques comme ceux de la mer caraïbe où tu n’es jamais allé.

En attendant, j'irai te porter de temps en temps des marguerites blanches à St-Cléophas. Je t'accompagnerai quelques minutes et nous nous laisserons bercer par la nostalgie du temps jadis.

Repose-toi bien en esprit, ma chère Blandine, tu en as assez fait. Paix à tes cendres.

Ton petit

vendredi, février 18, 2005

L'art contemporain...enfin!

Enfin j'y arrive...cela m'a pris un peu de temps attiré de par trop par les choses anciennes et qui n'ont plus cours...

Pour ce premier post sur le sujet dans mon blogue, commençons par une définition de l'art contemporain:

Bon. Pas simple. L'adjectif contemporain est lui-même ambigu: il désigne à la fois une période dans l'histoire, grosso modo le 20e siècle et un type d'art particulier, l'art abstrait, dont on présume qu'il caractérise notre époque comme l'impressionnisme a caractérisé la fin du 19e. Dès lors de deux choses l'une: ou bien l'on croit que l'art est un phénomène essentiellement historique et alors on utilise le style du temps comme critère pour juger de la valeur des oeuvres de l'époque en cause. C'est ce qu'ont fait au vingtième siècle la critique officielle aussi bien que les musées, les fondations et les organismes subventionnaires gouvernementaux.

Ou bien l'on croit que l'art transcende les époques, qu'il existe, comme le pensait Pascal, «un modèle (universel) d'agrément et de beauté,» et alors l'exclusion pour cause de non conformité à l'esprit du temps apparaît comme une forme de terreur, illusion totalitaire consistant à prétexter d'un prétendu sens de l'histoire pour exclure de l'histoire diverses catégories d'individus et d'oeuvres.

L'art contemporain fait exception à toutes les lois, à commencer par celle du ridicule. Le ridicule n'y tue pas, il ennoblit. En dépit du succès de la pièce théâtrale de Yasmina Réza, Art, les tableaux monochromes continuent de trouver preneurs. Cette pièce met en scène trois amis, dont l'un vient d'acheter, pour 200,000 francs, somme considérable pour lui, un tableau blanc. L'un de ses amis est consterné et si l'autre ne l'est pas c'est parce qu'il est incapable de prendre position. La pièce commence ainsi:

"Mon ami Serge a acheté un tableau. C'est une toile d'environ un mètre soixante sur un mètre vingt, peinte en blanc. Le fond est blanc et si on cligne des yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux. "

Dans une anthologie de la critique d'art au XXe siècle on trouverait une multitude de passages semblables, où les dimensions du tableau en sont la dimension principale. Au cours de l'été 1991, le Musée d'art contemporain de Montréal exposa les oeuvres d'un artiste canadien réputé du nom de Ron Martin. Voici comment, dans un article intitulé Être abstrait aujourd'hui, le non moins réputé critique d'art du Devoir, monsieur Jean Dumont a justifié le choix des tableaux tout rouges:

"Dans les grands monochromes rouges, par exemple, la hauteur et la largeur des châssis sont très exactement fixés pour correspondre à l'envergure physique du peintre. Les peintures sont de plus exécutées en un temps déterminé à l'avance. Autrement dit, les conditions physiques de l'exécution sont arrêtées avant l'exécution elle-même, permettant ainsi à l'artiste de laisser dans le cours de celle-ci, totale liberté à son désir d'expression. Le contenu de cette expression nous échappe bien sûr, mais non son cadre physique, auquel nous identifions notre propre corps."

Tout cela me rappelle une oeuvre acheté par le collectif CollectArt, que je préside, celui de l'artiste Stéphane LaRue...un monochrome blanc...

Au Québec et ailleurs, de nombreux représentants de l'académisme d'avant-garde ignoraient et ignorent toujours les techniques les plus élémentaires de la peinture. Leurs croûtes durent donc ce que durent celles du pain. Vingt ou trente ans après leur production, il faut les restaurer à grands frais.

Mais, je tiens à préciser que je demeure un fan d'art contemporain et ce qui me touche aujourd'hui en art actuel est presque toujours abstrait (même si ej constate quelques abus...), mais dans l'abstrait... je recherche toujours une certaine forme d'harmonie, de symétrie et de beauté "classique".

Le XXe siècle aura été marqué par la querelle des abstraits et des figuratifs. Cette querelle n'est pas terminée. Elle se distingue de la querelle des siècle précédents (voir mon tout premier blogue du 5 déc.), celle des anciens et des modernes, en ce qu'elle oppose deux conceptions irréconciliables de l'art, l'une qui le réduit à l'expression d'une conscience historique excluant dans certains cas jusqu'au souci de la beauté, l'autre qui reste fidèle à la recherche de la beauté sans toujours être inscrite dans l'air du temps. Dans la querelle des anciens et des modernes, le désaccord ne portait que sur les modalités d'accès à un même idéal de beauté.

Victor Hugo, l'un des principaux protagonistes dans cette querelle ne croyait pas au progrès dans l'art. «Un chef-d'oeuvre existe une fois pour toutes. Le premier poète qui arrive, arrive au sommet. Vous monterez après lui, aussi haut, pas plus haut. Ah! tu t'appelles Dante, soit; mais celui-ci s'appelle Homère. Le progrès, but sans cesse déplacé, étape toujours renouvelée, a des changements d'horizon. L'idéal, point.»

Et qui me lit connais mon attachement à Victor Hugo!

Source: plusieurs sur le Net