mercredi, février 28, 2007

F(rancophone)-Liste

Une liste de blogues francophones,

Via le blogue parisien Routes américaines , j’ai découvert que mon blogue L'Ancien et le moderne était intégré dans la F-List.

Après la Z-list aux Etats-Unis, voici la F(rench)-List. Ce type de démarche semble faire parti de la culture Web 2.0. Et pourquoi pas? Créer une liste communautaire qui permet de faire tourner de blogue en blogue les petits et grands blogs francophones...

Le principe est simple, il suffit à chacun de :

1. Reprendre la F-Liste telle que vous la découvrez;
2. Inscrire en tête de liste le blogue sur lequel vous récupérez la F-List;
3. Ajouter ensuite vos blogues préférés à la fin;
4. Poster le tout sur votre blogue.

Je sais (par les courriels que je reçois) que la vaste majorité de mes lecteurs ne sont pas des blogueurs; mais simplement lire cette liste permet de mieux comprendre la richesse et la diversité de la blogosphère francophone.

Voici donc ma F-List découverte grâce à Routes américaines ,

Planetargonautes, Mimie In Vivo, Mint, Démodémous, Activeille, Bloc-Note de Bertrand Duperrin, Biotope, Brainsfeed , Innovation Tribune, Verbalkint , Intellinor, Jérôme Bouteiller, onesque , ramirou , bizfriz , 2RO, Le bisounours Parisien, BozarBlog, Le blog de Xavier, MisterDanilo, BlastBlog, Embruns, N’ayez pas peur, E-conomy, Vinvin Entertainment, Le Peuple des connecteurs, AccessOWeb, Le weblog de bleebot, BingBlog, Business Garden, Chauffeur De Buzz, CoopLOG, Echos du Net, FrenchStudioBlog, Outils Froids, IClectic, Media-Tech, ZorGloob, Ecoms, Ga Bu Zo Meu, Loic Lemeur, Patrick Amiel, Adeline, Julie Calmier, La vie en Pro de Julio, Corinne Dangas, Raphael Gilmas, Presse Citron , RMen’s blog, NextModernity, Altaïde (Jacques Froissant), Et si l’on parlait Marketing (Henri Kaufman), MyDataNews, Marketing et Innovation, Coopératique, Fred Cavazza, ActuIntelligence, Social Computing, William Peres, K-Blog (Hervé Kabla), le blog de groupe reflect, The flying Monkey Circus, Carnet Intranet, B-R-ENT, PR Land, Voxinablog, e-manuel, Christophe Ginisty, Mry, Charles Liebert, Pomme-Phone, Mopsos, Asynchronous Knowledge Worker, Vincent Maurin, Geoffroi Garon, RU3, Hervé Bommelaer, JC Capelli, Codorblog, Pastèque, etc., 64K, loupanthère, Bonbon piment, Alice play, Sskizo - lost in…, Mes blogs, DEL, Programme politique, Giovannetti, Oh my bloogness, Newsblog, Jamendo, Le nonchalant, PleinDeBiz, LeZoKaZ, OutilsWeb Eko, Born2click, Tribulations entrepreun…, 7h48, Big Pictures, Scènes de crimes, 3couleurs, Influx, Malaiac, Simple entrepreneur, HodiHo, Techno du langage, Google Reader blog, Ref, Papilles et pupilles, Outil Ref, 60 questions, Adscriptor, Google officiel, Excargot, Prendre un café, Veille Perso, globalwarming awareness2007 blog, Nos moutons, Arts libres, Framasoft, Blogbook-hiX3, 2ème prise, Bagatelles, Cédric Godart, Zewoc, Ludovic Delory, La vie a meilleur gout, Marc-André, Somebaudy, Biboudavril, Ménagères de moins de 50 ans, Merci pour le Chocolat, Planetargonautes, J'voulais vous parler d'ma vie, Le blog de Marcus, Vieux c'est Mieux, Le Monde de Titus, Le blog de Denis, Elise Journaliste, Le Blog de Béatrice de Marseille, EcoAct le Blog, Du Tsunami au Développement Durable, Affabulatio, La Planète d'Eléa, Le Blog de l'Indélocalisable, Le Blog du Monde selon Christine et Christian, Lunettes Rouges, Les Femmes en disent long, Le blog de Maurine, Carnet de lectures, Entre mes lignes, Un oeil sur le Québec, Le blog de Nadia, Les carnets de Loula, La Bille de clown, Désertitude, Sous les cocotiers, Au pays d'Elodie, Home in France, Fred O Fenua, Songe d'une nuit d'été, Margouillette, Vivre d'ailleurs, Ladyblogue, Pensées sans importance, Darjeeling in the teapot, Votre auto, Magwann, Mesuline, Le Monde de Balc, Blog culturel, Barttlebooth, Dubuc, Tommy the monkey (Dubuc), Fil a livre, Glam & Trash, Miss Rainette, Atryu, Le blog de Lola2Luxe, Lilou les mille et une passions, Stephane Tauziede, Tunisie mon amour, UJPF, Recuerdo, Paris Est sa banlieue, Urbablog, Maghreb Blog, L’Ancien et le Moderne, Blogue a part, Louisiana Dream, distinctivewomenintunisia, Blogue-Notes, Blogue de nuit de Philippe-A., Blogue du magazine P-45 , Célibataire urbaine, Le blogue de Pierre Assouline , Ceci n'est pas une pipe, Le blogue de Vero-b, Montreal City Weblog, Michel Leblanc, YulBuzz, Le blogue deprime-explosive.net, Ze Canada

A&M

NB Tu vois Michel (Leblanc) ça y est, tu en fais parti de cette fameuse F-List; deux fois plutôt qu'une...
NNB J'apprends aussi que cette liste (F-list) s’est divisée en deux, la liste européenne et la liste québécoise...moi je me suis fait taguer par les européens.

mardi, février 27, 2007

Les médias, la démocratie et le Sénégal

Robert MENARD, secrétaire général de Reporters sans Frontières : "La couverture des médias publics au Sénégal a été déséquilibrée"

"On ne peut pas accepter que plus de 99 % des sujets qu'on diffuse pendant les journaux, à la radio ou à la télévision, pendant les trois semaines, ne concernent uniquement que les ministres, les inaugurations et tout ce qui suit. Au fond, on fait le jeu du candidat sortant".

Ce constat est du secrétaire général de Reporters sans frontières, Robert Menard qui était hier face à la presse à Dakar, pour faire l'état des lieux de leur observation sur la couverture de la campagne et du scrutin par les médias d'Etat. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, il note des impairs dans cette couverture "en faveur de M. Wade". Ce qui laisse entrevoir des failles quant au rôle véritable que doit jouer la presse. Notamment au service du public et non de l'Etat.

Toutefois, Robert Menard, constate que les choses se passent mieux au Sénégal.

Wal Fadjri : Quelle lecture faites-vous de la couverture des élections aussi bien par les médias publics que privés.

Robert Menard : Notre travail concerne les médias publics : radios, télévisions, journaux, etc. Et il ne s'agit pas de donner de bons ou de mauvais points aux uns et aux autres. Mais le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (Cnra), en s'appuyant sur le travail de Reporters sans frontières et de nos amis du Centre d'études des sciences et technique de l'information (Cesti), auraient dû, au fur et à mesure de la campagne, interpeller pour améliorer les choses.

Wal Fadjri : Quelles conclusions tirez-vous finalement de votre observation de la campagne et du scrutin ?

Robert Menard : Je ne tirerai pas de conclusions. Je dirai tout simplement que, pour que des élections soient parfaites, qu'elles soient le plus démocratique possible, la couverture des médias publics est importante : la qualité de la couverture et l'équité de cette couverture. En ce qui concerne la radio et la télévision, on a eu une couverture de l'actualité générale politique déséquilibrée en faveur de M. Wade et surtout de son gouvernement, de ses ministres et de ses proches. C'est préjudiciable à la bonne qualité des élections. En même temps, je ne suis pas dupe, en ce qui concerne les journaux privés, ils sont largement plus que favorables à l'opposition. Et en ce qui concerne les radios, il n'y a pas que la radio publique. Il y a plein de radios privées qui, pour certaines, sont très proches de l'opposition. Ce que je vous dis là, c'est ce qui concerne les médias publics. Mais on peut partir en même temps sur le fait que les médias privés sont, eux, acquis largement à l'opposition. Cependant, en ce qui concerne la télévision, non. La télévision, elle, est publique. En ce qui concerne, en outre, la couverture sur tout le registre global de l'actualité pendant ces trois semaines, c'est une couverture qui n'est pas correcte. On ne peut pas accepter que plus de 99 % des sujets qu'on diffuse pendant les journaux à la radio ou à la télévision, pendant les trois semaines, ne concernent que les ministres, les inaugurations, et tout ce qui suit. Au fond, c'est le jeu du candidat sortant.

Wal Fadjri : Y a-t-il une avancée démocratique au Sénégal, par rapport à ce que vous avez observé durant cette période de campagne électorale et de vote ?
Robert Menard : Bien sûr, la situation au Sénégal, c'est celle d'un Etat démocratique. Il y a une pluralité de l'information. Il y a des médias, public et privé. Il y a une vingtaine de quotidiens, des dizaines de radios, plusieurs chaînes de télévision. Les choses ont avancé de ce côté. Entre ce qui se passe aujourd'hui et ce qui se passait il y a vingt ans, c'est sans commune mesure. Il reste que les médias publics se comportent trop comme des médias de l'Etat au service des gens qui sont à la tête de l'Etat. C'est cela qui est regrettable et qu'il faut corriger. Et cela peut être corrigé. Il faut prendre une certain nombre de mesures. Il faut que dans les médias publics, les journalistes, les directeurs de rédaction se comportent comme des journalistes de service public, qui sont au service du public et non, au service de tel ou tel personne.

Wal Fadjri : Comment appréciez-vous le déroulement de ces élections au Sénégal par rapport à ce qui se passe ailleurs ?
Robert Menard : Les choses se passent mieux au Sénégal. Cela reste quand même une vitrine de la démocratie par rapport à d'autres pays. Mais dans le dernier classement de Reporters sans frontières, il y a des pays africains qui étaient mieux classés que le Sénégal : le Ghana, le Bénin ou le Mali. Toutefois, il est aussi vrai que ces pays, comme le Sénégal, aujourd'hui, restent dans le haut du classement. Ils sont un modèle pour le reste de l'Afrique. Et, c'est justement, parce que le Sénégal est un modèle, qu'il faut qu'il soit irréprochable. Il faut que ses médias publics se comportent de façon irréprochable. Cela n'a pas été le cas pendant cette campagne.

Source: Seneweb

dimanche, février 25, 2007

Les élections du "Gorgui" au Sénégal

"Gorgui, dolli nu" - Vieux, donne-nous encore!", en wolof.

Les élections présidentielles ont lieu aujourd'hui (dimanche le 25 février) au Sénégal. Quelques cinq millions d'électeurs sénégalais sont appelés aux urnes, pour un scrutin qui voit le président sortant Abdoulaye Wade (le "Gorgui" ou Vieux en wolof) opposé à 14 autres candidats, dont son principal rival, son ancien Premier ministre Idrissa Seck. Agé de 80 ans, le président sortant s'est dit persuadé d'être réélu dès le premier tour pour un mandat de cinq ans.

Dans le cadre d'une réunion internationale à laquelle je participais l'an passé à Dakar, le hasard a voulu que je rencontre pendant quelques minutes, le président Abdoulaye Wade. Sa venue à notre hôtel avait été un véritable cirque précédé de milliers de partisans pro-Wade, de Hummer et Jeep blindés tous gyrophares dehors et d'une présence militaire omniprésente. Bienvenue en Afrique! Stéphanie en Afrique m'avait bien parlé de Dakar avec passions et nuances mais la réalité nous rattrape toujours un peu.

Ce lien, cette histoire personnelle explique peut-être pourquoi cette élection m'intéresse et que j'en observe les rebondissements Ici et Ici sur le web sénégalais depuis quelques semaines.

Si Wade est considéré comme favori, le nombre élevé de candidats et l'éparpillement des voix semblent pourtant rendre peu probable sa réélection dès le premier tour d'aujourd'hui. Charismatique et caractériel, Wade est aussi surnommé Njomboor (il en a des surnoms ce Wade!), ce qui, en wolof, signifie «lièvre», un animal auquel le folklore africain associe la ruse comme principal trait de caractère.

En 2000, porté par le vent du sopi («changement»), Wade, éternel opposant depuis 30 ans, quatre fois candidat malheureux à la présidence, avait été élu dans un raz-de-marée, déboulonnant le Parti socialiste aux commandes depuis 40 ans en mobilisant notamment cette jeunesse laissée pour compte dans un pays où 40% de la population a moins de 14 ans. Depuis, le slogan du sopi s'est retourné contre lui, Idrissa Seck appelant notamment les Sénégalais à voter pour le «véritable changement».

En effet, le mécontentement est grand au Sénégal où la moitié de la population active est au chômage et où des vagues de clandestins de plus en plus nombreux risquent leur vie en mer pour gagner l'Europe, ses rivaux promettent des emplois que Wade n'a pas su leur apporter.

Selon le livre de Mamoudou Gazido, le Sénégal est un des rares pays africains à connaître une démocratie consolidée (p. 219) Le Sénégal est un des plus paisibles, stables et démocratiques pays du continent. Il n'a jamais connu de coup d'état, même s'il a cependant essuyé les foudres des organisations de défense des droits de l'Homme pour la répression d'opposants et de journalistes sous Wade.

Mais cette campagne électorale a été marquée par des violences. La police a tiré des grenades lacrymogènes dans la foule participant à une manifestation interdite de l'opposition. Moustapha Niasse, un des principaux chefs de l'opposition également candidat, a été traîné à terre par les forces de l'ordre. Et cette semaine, le cortège de Seck a été attaqué par une foule pro-Wade à coups de pierre, qui ont blessé un de ses assistants.

Est-ce que l'Afrique se sortira un jour des ses démons? Tout cela me semble bien fragile et il faut espérer une victoire démocratique sans bavure...

Les résultats officiels pourraient être connus dans quelques jours seulement, je vous en reparlerai.

Source: Le Monde et sites web sénégalais

samedi, février 24, 2007

L'invention de l'écriture

J'ai toujours pensé que l'écriture était née en Égypte vers 3 200 avant JC, grâce à l'invention des hiéroglyphes.

Et bien! Je viens d'apprendre que j'avais erré pendant toutes ces années...

En effet, la première écriture est née en basse Mésopotamie. À Suse plus précisément (sud de l'Iran actuel, près de la frontière de l'Irak) qui fut l'une des plus anciennes civilisations sédentaires de l'histoire.

Vers 3 500 avant JC (eh oui, il y a 5 500 ans!), la comptabilité se développe à Suse avec la réalisation de bulles d'argile contenant des calculi (voir image à votre gauche). Ces bulles sont les assurances des marchands pour ne pas perdre ou se faire voler de la marchandise. Au départ, les calculi, petits jetons d'argile, dont la forme représente un nombre, sont placés dans des bulles d'argile fermées et séchées. Elles sont brisées à l'arrivée des marchandises pour s'assurer de la quantité de celles-ci.

Par la suite, la quantité des marchandises, indiquée par les calculi, est également inscrite sur la bulle. Cette bulle s'aplatit par la suite pour donner naissance à la tablette. Sur cette tablette seront alors inscrits les marchandises et leur quantité, ainsi que l'empreinte du sceau des marchands. Puis, il s'agira de véritables contrats avec les noms des protagonistes. L'écriture était née...trois cents ans avant les hiéroglyphes égyptiens.

Fascinant, non?

dimanche, février 18, 2007

Une entrevue avec L'Ancien et le moderne

Un gros merci à Philippe Martin et Christian Aubry de YulBuzz pour le plaisir qu'ils m'ont fait en me rencontrant la semaine dernière à la Bibliothèque des HEC. Les deux animateurs de YulBuzz ont commencé il y a un petit bout un cycle d'entrevue vidéo-blogue intitué "Portrait de blogueur". C'était au tour de L'Ancien et le moderne.

Vous retrouvez l'entrevue de L'Ancien et le moderne ici, sur YulBuzz

samedi, février 17, 2007

Mes romans du XXe siècle: #8 Aldous Huxley

Mon 8e billet de ma série de mes 25 romans favoris du XXe siècle qui relate ma relation avec 25 romans du XXe siècle portera cette fois ci sur un roman qui a marqué nombre de scientifiques et sociologues soit Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley.

Il fait suite aux sept premiers textes que j'ai écrit dans le cadre de cette série, toujours par ordre alphabétique et de parution:

1) Les Robots d'Isaac Asimov
2) Entre la sainteté et le terrorisme de Victor-Lévy Beaulieu
4) L'Étranger d'Albert Camus
5) Les dix petits nègres d'Agatha Christie.
6) Belle du Seigneur, Albert Cohen
7) Mémoires d'une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir

#8 Le Meilleur des mondes vu d'un optimiste...

Qu'est-ce que vous voulez! Je suis un optimiste galopant. Dans le fin du fond, je n'aime pas la réalité. Surtout pas celle que nous ramène aux côtés sordides des gens et des choses sur lesquels personne n'a de prise. Un problème doit avoir une solution. Si je le peux j'y travaille, sinon je ne sais trop quoi faire. Même en lisant sur l'Afrique récemment (Mamoudou Gazibo), j'essaie à chaque page de distiller l'espoir... c'est tout dire de ma pauvre psyché.

Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley, publié en 1932, est l'archétype même du roman pessimiste qu'un professeur bien intentionné, j'imagine, m'a fait lire à la fin de mon secondaire. Le titre original du roman, Brave New World, provient de La Tempête de Shakespeare, acte 5 scène 1. Le titre français, Le Meilleur des mondes, est tiré d'une phrase en français présente au début de la version originale anglaise, empruntée à Candide de Voltaire.

Huxley y exprime sa désillusion sur le devenir de l'humanité. Le roman prend place dans un débat qui oppose les tenants de la science comme source de progrès infinis et ceux, plus sceptiques comme Huxley, qui y voient un contrôle et une aliénation sur l'homme.


Sa lecture fût un grand choc pour le pauvre adolescent que j'étais. L'avenir n'est pas rose quand on lit Huxley...C'est une fable d'anticipation dans un monde conditionné par la science que j'avais sous les yeux. La procréation est devenue artificielle et les êtres humains sont pré conditionnées (on programme leur niveau intellectuel, leur place dans la société et leurs loisirs). Je me souviens très bien de la page couverture de l'édition de poche que je lisais à l'époque avec un bébé chevelu dans un bocal...pas jojo mon Aldous...

Huxley y fait, par le biais du roman, le procès des applications scientifiques bien plus que de la science en soi. Selon l'écrivain anglais, plus les outils scientifiques seront puissants, plus le tout sera dangereux puisque l'homme par lui-même est peu sûr et désespérant. En résumé, on court à notre perte...

Je n'ai pas aimé lire Le Meilleur des mondes mais il m'a marqué. Il m'a conforté dans ma modeste volonté d'être contre tous les meilleurs des mondes imposés, mais surtout à l’écoute du meilleur des mondes possibles – le seul qui soit, celui que je cherche encore...

vendredi, février 16, 2007

Homère pour sauver le monde

J'imagine cette scène devant mon écran d'ordinateur en ce petit matin: Il est 11 h 30, jeudi, dans un des quartiers les plus pauvres de la banlieue de Paris.

Dans un lycée (école secondaire), à Meaux (Seine-et-Marne), le cours de grec ancien commence. Choisi en option par 50 (sur 350) élèves de seconde de ce lycée qui accueille les plus défavorisés de France. Il serait fier mon Homère!!

Mais la question se pose; Comment et pourquoi un cours de grec ancien, dans un établissement aussi défavorisé? Le principe est simple: viser haut.

Le journal Le Monde décrit bien la scène "Augustin d'Humières reste debout, tournoyant la tête, pointant le bras de part et d'autre, tel un agent de la circulation."

Dans le brouhaha, les réponses fusent, étonnantes. Etymologie de "archevêque" ? "Archè, deux sens : vieux et pouvoir !" Des dérivés ? "Architecte, hiérarchie, monarchie !" Le sens du mot lithographie ? "De lithos, la pierre, et graphein, écrire : graver sur la pierre !" Dérivés de graphein ? "Biographie ! Géographie !"

Les copies les mots les plus compliqués, tels "polythéisme", écrits avec le "th" et le "y" là où il faut. On passe à la mythologie. Comment est née Athena ? demande le professeur. "Dans des conditions atroces, M'sieur !" Hurlements de rire. "Elle est sortie de la tête à Zeus, en armure !", lance un autre qui, caché derrière les pitreries, montre qu'il n'a rien oublié de l'histoire de la déesse.

Ces élèves défavorisés ont choisi le grec . Un miracle ? Plutôt une volonté. Celle de ce jeune professeur hors normes, Augustin d'Humières. Un agrégé de lettres classiques qui a décidé de croire que la banlieue n'est pas une fatalité. Que les élèves en difficulté doivent voir les choses en grand. Ils apprendront la langue d'Homère .

La méthode ? Un prosélytisme acharné. En 2003, le jeune professeur a créé l'association Mêtis qui compte une centaine de ses anciens élèves. Ceux-ci font du soutien scolaire, participent à des forums d'orientation pour les terminales du lycée... et tentent de convaincre les plus jeunes de se mettre aux langues anciennes.

Ce sont les anciens élèves de Jean-Vilar qui leur parlent. Comme Lauren Sigler, Dounya Salhi, Madly Bodin ou Mouna El Mokhtari, devenues respectivement avocate, étudiante en médecine, ou diplômé de sciences de l'information. Comme aussi Julien Martin, aujourd'hui professeur de lettres classiques au collège de Trilport, près de Meaux. Ou comme Nam-Tran Nguyen Cuu, de parents réfugiés politiques vietnamiens, interne de l'hôpital Georges-Pompidou.

Ils leur disent : "Nous sommes comme vous, et grâce aux langues anciennes, nous avons réussi à nous en sortir et vivre mieux que nos parents." Lauren : "En commençant le droit, j'avais compris grâce au grec les principes de la démocratie athénienne." Dounya : "En médecine, le grec m'a permis de mémoriser les mots compliqués." Madly : "En prépa, j'étais la seule à connaître la date de la mort de Socrate, grâce au grec. Tous les Parisiens étaient épatés, j'avais gagné !" Mouna : "Le latin et le grec m'ont apporté le goût de la culture, et donc de la conversation. Quand vous débarquez à Paris, c'est un plus énorme."

Augustin d'Humières, de son côté, ruse pour les prendre par les sentiments. Quand Zidane a créé une association contre la leucodystrophie, il a analysé le mot par le grec ("blanc" + "mauvais" + "nourrir" = mauvaise alimentation du sang en globules blancs). Succès assuré. Autre argument auquel sont sensibles les nombreux élèves d'origine maghrébine : le modèle que fut le monde gréco-romain pour les sociétés occidentales. "En latin et en grec, note le professeur, nous évoluons dans un monde méditerranéen, entre Alexandrie et Athènes, Rome et Carthage. Il ne déplaît pas aux élèves de constater qu'au-dessus, c'étaient des analphabètes, des barbares..."

Quand il est arrivé au lycée , en 1995, les cours de grec comptaient six élèves en seconde (aujourd'hui 50). D'année en année, les classes périclitaient et menaçaient de fermer. Les interventions dans les collèges ont amené de nouveaux publics. "Un résultat exceptionnel pour la population que nous accueillons", se félicite la directrice, Marie-Claude Couraut-Thémans.

Homère pour (encore et toujours) sauver le monde? Et pourquoi pas...

Source: Le Monde, 15 février 2007

jeudi, février 15, 2007

La politique africaine

J'ai parfois l'impression que les dieux ont laissé tombé l'Afrique. Quand on lit les journaux, surtout ceux d'Amérique, ont perçoit beaucoup de désespérance et peu d'espoir. Les moments présents sont souvent beaux en Afrique comme je l'ai vu à Dakar mais l'avenir est navrant me semblait-il.

Et puis j'ai rencontré Mamoudou Gazibo par hasard chez des amis. Un intellectuel Nigérien enseignant et chercheur à l'Université de Montréal qui travaille sur la(les) politique(s) africaine(s). Il m'a parlé de son cheminement universitaire, de l'Afrique et de ses derniers livres. Mamoudou Gazidou est trentenaire et a publié 3 livres au cours des 3 dernières années, faut le faire! dont Introduction à la politique africaine en 2006 et Les paradoxes de la démocratisation en Afrique en 2005.


Dans Introduction à la politique africaine , Mamoudou Gazido offre un panorama assez impressionnant des enjeux de l'Afrique depuis les années de l'indépendance. L'histoire, les enjeux et les causes de l'instabilité africaine sont expliqués avec une fluidité et une accessibilité surprenante. En fait, je comprends mieux le pourquoi.

Expliquer un naufrage (celui de l'Afrique noire) de façon neutre, transversale et détachée; cela tient presque du prodige. Mais je ne suis certain que Mamoudou aimerait que j'utilise le mot naufrage parce que son analyse politique, après une longue lecture lucide des défis colossaux de l'Afrique, ouvre une porte à l'espoir. Je le cite: "Néanmoins, il faut aussi souligner les immenses avancées réalisées en moins de deux décennies. (...). Certains de ces pays comme l'Afrique du Sud- mais aussi le Ghana, le Mali ou le Bénin- symbolisent une vraie renaissance du continent et peuvent être les moteurs d'un renouveau politique, à l'échelle continentale, s'ils parviennent à diffuser le valeurs et les normes de gouvernance qui sont à présent les leurs." (p.229).

Si l'Afrique vous intéresse le moindre du monde, si vous voulez comprendre un peu mieux les ressorts de ce qui vous sera présenté inévitablement sur ce sujet dans nos médias; lisez Mamoudou Gazido et je vous assure que vous nuancerai fortement vos opinions sur ce continent. Et puis, des gens comme Mamoudou Gazido, ce n'est pas ça aussi un peu l'espoir de l'Afrique?

dimanche, février 11, 2007

Une introduction visuelle au Web 2.0

Ça fait un petit bout que je vous parle du Web 2.0 dans ce blogue, ici et ici , mais pas assez souvent à mon goût; mes passions intellectuelles et littéraires prenant bien de la place...

Je vous conseille d'écouter un très beau vidéo résumant ce qu'est le web 2.0, réalisé par Michael Wesch, de l'université Kansas State. Ça s'appelle Web 2.0 ... The Machine is Us/ing Us.

Via Nicolas Langelier, et Michel Leblanc

samedi, février 10, 2007

Le lyrisme antique de Nicolas Sarkozy

Je suis de loin, un peu comme la politique américaine, les débats actuels entre les deux candidats principaux à l'élection présidentielle française de 2007 soit Nicolas Sarkozy, à droite et Ségolène Royal à gauche. Je trouvais sympathique Ségolène Royal mais elle semble faire erreur sur erreur et Nicolas Sarkozy est maintenant le grand favori. Mais objectivement, je ne pourrais pas vous faire ici une grande analyse de l'élection française. Toutefois j'entends parlé des grands talents tribuns de Sarkozy qui frappe l'imagination des français et des européens. À Toulon, mercredi, le 7 février dernier, Nicolas Sarkozy a fait une envolée sur l'Europe et nos origines communes qui m'a touché profondément en tant que Montréalais et occidental. Voici un extrait de son discours:

« La Méditerranée est pour nous tous, même quand nous n’y avons jamais vécu, un souvenir d’enfance où se mélangent des dieux de l’Égypte et de la Grèce, des chevaliers des Croisades, de vieux temples en ruines, des sensations de chaleur sèche, de lumière éblouissante, de senteurs entêtantes, de joie de vivre, et sur fond de mer et de ciel bleu des tragédies terribles, pleines de sang et de fureur, de haines inexpiables, d’une violence archaïque que le long travail des civilisations n’a pas réussi à éteindre. Quand on évoque tout ce qui constitue notre conception de la personne humaine dans sa dimension intellectuelle comme dans sa dimension morale et spirituelle, tous nos regards se tournent vers la Méditerranée qui nous a tout enseigné. Nous sommes les enfants de l’Égypte, de la Grèce, d’Israël, de Rome, de Venise, de Florence, de Séville. Nous sommes tous les enfants de Socrate condamné à mort pour avoir perverti la jeunesse athénienne, d’Alexandre éternellement jeune et de son rêve grandiose d’un empire universel unissant l’Orient et l’Occident, d’Auguste faisant tous les soirs sa prière à tous les dieux de l’empire, d’un humble Juif crucifié pour avoir enseigné aux hommes à s’aimer les uns les autres. Quand je pense à la Méditerranée, je pense à l’homme européen qu’elle a fait naître. Je pense à cette part de moi-même, à cette part de chaque Français, de chaque Européen, qui donne le sentiment, face à la Méditerranée, d’un retour à la source, à l’origine de sa propre pensée, de sa propre identité. Je pense aussi à cette part de moi-même qui me fait me sentir chez moi quel que soit le pays, quel que soit le rivage qu’elle baigne. Nous sommes aussi les enfants de Cordoue et de Grenade, les enfants des savants arabes qui nous ont transmis l’héritage des anciens Grecs et qui l’ont enrichi. »

Vous ne trouvez pas que cela résume magnifiquement et en quelques lignes ce que j'essaie d'écrire maladroitement depuis 2 ans? Est-ce que vous pensez qu'un politicien québécois pourrait faire un tel avancé d'élévation historique comme cela? Je ne suis ni à droite, ni à gauche mais L'Ancien et le moderne, lui, ne pourra être qu'un pro-Sarkozy maintenant...

vendredi, février 09, 2007

J'erre avec Max Gallo

Dans quel état j'erre...

Je reviens d'un souper bien arrosé avec des amis et je n'arrive pas à m'y retrouver. Je cherche sur les rayons de ma bibliothèque, LE livre dont, tout éveillé au milieu d'une nuit brumeuse, pleine d'alcool et sans lune, je ressentirais l'impérieux besoin de feuilleter les pages habitées par la passion de la lecture. Je cherche chez moi ce livre plein de désirs puérils. Où est-il dites-moi?

Se serait-il glissé entre deux tomes des Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse? Ou entre le dernier Michael Crichton et le vif commentaire de Jean Irigoin sur la transmission des textes grecs? Ou bien derrière mon édition du journal de Jean-Pierre Guay (écrivain québécois frustré mais à la prose magnifique) en 7 volumes? À moins qu'il ne se dissimule sous cette merveille de typographie, les oeuvres complètes d'Honoré de Balzac que je peux admirer dans mon salon soit 20 000 pages de textes en 15 volumes à la jaquette de cuir noir, publiées en 1964, et prouvant que l'on travaillait plus joliment avec des caractères en plomb qu'avec Word...

Je cherchais trop loin, les livres de Max Gallo étaient juste à côté.

Max Gallo est un écrivain et politicien français d'une culture indicible. On parle d'un phénomène Max Gallo, auteur de 100 livres, soit plus de 50 000 pages imprimées avec des ventes incroyables. Aucun écrivain occidental n'a jamais produit une telle œuvre (à part Alexandre Dumas et Victor Hugo). Rigueur, voilà un mot qui défini bien cet homme qui est debout chaque jour que Dieu fait à 4h du matin, tel un moine - non pas pour communier dans la prière du jour qui se lève - mais pour s’astreindre à écrire, encore et toujours.

Il a inventé un genre littéraire, vivant et rigoureux, historique mais plongé dans les réalités contemporaines. Et cette influence dépasse les frontières francophones: le journal italien Il Giorno a traduit et distribué le seul Cesar Imperator à 1 million d'exemplaires!

Mais moi je m'en fiche du succès de Max Gallo; cette nuit je serai bien, seul avec lui et son dernier tome (le 5e) de son cycle "Les Romains" Constantin le Grand, L'Empire du Christ. Grâce à Max Gallo, j'ai enfin fini d'errer.