samedi, septembre 30, 2006

Ah Non! Pas déjà le Web 3.0!!!

J'écrivais récemment sur la mort d'internet et le passage actuel vers une 2e étape/vague de communications technologique soit le Web 2.0 ou si on veut les "médias sociaux".

Quand j'ai lu avant-hier (jeudi le 28 septembre), un article de Yves Grandmontagne dans Technautes LaPresseAffaires sur la venue éventuelle du Web 3.0, j'ai un un choc.

Un choc a deux niveaux:

1) Parce que je venais depuis peu de m'habituer et d'intégrer le concept de Web 2.0; et voilà que déjà on annoncait la prochaine vague (Web 3.0)...C'était la première fois que je prenais connaissance du concept 3.0.

2) Mais surtout parce que l'article de LaPresseAffaires liait l'éventuelle nouvelle vague Web 3.0 à la vidéo et que cela me déroutait puisque la vidéo est déjà fort présente partout dans l'actuelle communauté virtuelle.

J'ai donc écrit un mot à Michel Leblanc pour élucider le tout. En fait, je ne fus pas le seul à lui avoir posée la question puisqu'il a réagit très rapidement. Lire son billet et sa réponse très claire: le Web 3.0 sera 3D ou il ne sera pas.

Toutefois, malgré les initiatives surprenantes de Second Life par exemple, je ne crois que ce soit demain la veille.

"N'ayez pas peur" de la modernité...

Il ne faut pas avoir peur d'essayer. De se faire happer par les nouveautés mais surtout d'essayer et de comprendre.

À ce titre, je me permets de vous référer au blogue N'ayez pas peur de Philippe Martin qui traite des nouvelles formes de communication et de publication par Internet ou comment démystifier les nouvelles technologies. Lire entre autres, une des dix entrevues vidéos de blogueurs (français et québéçois) réalisés par Philippe Martin. Ses entrevues sympathiques expriment mieux, selon moi, que tous les écrits, les motivations des pionniers francophones de la blogosphère.

Super intéressante aussi, l'entrevue sur le blogue de Vero-b avec Philippe Martin qui permet de voir en vidéocaste l'intervieweur interviewé...

NB. Je sais que j'utilise le mot "modernité" un peu à tort et à travers. J'ai déjà traité de ce "défaut" dans ce blogue. Je vous réfère donc à un de mes anciens billets sur la modernité et la post-modernité. C'est frérot qui va être content...

mardi, septembre 26, 2006

Mes romans du XXe siècle: #5 Agatha Christie

Mon 5e billet de ma série de 25 textes relatant ma relation avec 25 romans du XXe siècle portera cette fois-ci sur un court roman fascinant et célèbre d'Agatha Christie, "Dix Petits Nègres".

Il fait suite aux quatre premiers textes que j'ai écrit dans le cadre de cette série, toujours par ordre alphabétique, soient Isaac Asimov , Victor-Lévy Beaulieu, Italo Calvino et Albert Camus)

#5 Agatha Christie: La femme aux 2 milliards de livres...

"J'ai écrit les Dix Petits Nègres parce que ce livre me semblait une telle gageure que l'idée m'a fascinée..." Autobiographie d'Agatha Christie (1891-1976).

J'ai lu ce roman pour la première fois à 15 ans et la 2e fois la semaine dernière...je ne me souvenais plus de l'intrigue mais juste de mon sentiment de mystification totale dans lequel j'étais et cela jusqu'à la toute fin du livre lorsque l'intrigue me fût dévoilée. Court roman d'ailleurs (moins de 200 pages) qui se lit en une soirée, absorbé par les rebondissements répétés qui nous font douter de la culpabilité de tous les personnages, l'un après l'autre. À rendre fou!

Résumons l'essentiel de la structure simple et déroutante des Dix Petits Nègres, publié en 1939. Une comptine a fourni à l'auteur le découpage, le suspense et le dénouement de la fiction. Aux dix couplets de la comptine vont correspondre dix statuettes fatidiques dont la chute accompagne la mort violente de chacun des invités de Mr Owen. Et c'est là le superbe de ce roman: les personnages deviennent, au fur et à mesure du déroulement de l'histoire: victime, suspect et détective; l'un d'eux (lequel?) jouant en outre le rôle du meurtrier.

Le "Qui fait le coup?" s'associe au "Comment s'y est-il pris?" dans un duel serré de l'auteur avec le lecteur...où le lecteur est pris au piège de l'habilitée de Mme Christie.

Agatha Christie, qui fût fort malheureuse dans sa vie personnelle, se serait réfugiée dans l'archéologie antique (elle a multipliée les visites des chantiers archéologiques en Irak) et les romans policiers. Pour notre plus grand bien puisque les "Dix Petits Nègres" est devenu un des plus grands succès populaires de l'histoire de la littérature. La version française seulement des Dix Petits Nègres s'est vendue à 3 millions d'exemplaires et en tout, au début 2006, on aurait vendu plus de 2 milliards d'exemplaires d'un des 80 romans d'Agatha Christie (traduits pour la plupart dans plus d'une centaine de langues).

samedi, septembre 23, 2006

La culture contemporaine et le hockey...

Nicolas Langelier rapporte dans son blogue, un article de La Presse qui conclut que l’époque de notre vie durant laquelle on est vraiment en phase avec la culture contemporaine coïncide avec celle durant laquelle on aurait l’âge du meilleur joueur de hockey (sur glace) du moment...

Dans le cours d’une vie, il y a une fenêtre de temps très précise au cours de laquelle vous êtes vraiment en phase avec la culture de votre époque. Où vous avez d’elle une compréhension profonde, intime, innée, parce que c’est votre génération qui l’invente, la créée, la développe. Et il s’avère que cette fenêtre correspond grosso modo à l’âge du meilleur joueur de hockey du moment, plus ou moins six ans (c’est une formule très très scientifique semble-t-il). Exemple: l’an dernier, dans la LNH, c’est Joe Thornton qui a été nommé le joueur le plus utile. Joe Thornton est né en 1979. C’est donc dire que si vous êtes né entre 1973 et 1985, il y a de bonnes chances que vous soyez en phase avec l’esprit de 2006.

Donc avoir aujourd'hui entre 21 et 33 ans.

Bien sûr, vous n’êtes pas automatiquement dépassé dès que vous sortez de cette zone (disons pour être généreux que cette zone correspond à la période 20-35 ans de nos vies); vous avez encore de belles années devant vous, le doigt sur le pouls de votre époque. Mais il faut travailler fort pour ne pas que petit à petit, d’année en année, vous ne vous éloignez peu à peu de ce qui se dit et se fait dans votre société.

Il y a grand risque de lire un peu plus de classiques et un peu moins de nouveaux auteurs, vous soupirerez un peu plus en regardant la télévision et les gens dans la rue, ou alors ne pourrez qu’y jeter un regard quasi anthropologique, tel un Lévi-Strauss moderne.

C’est ce qui explique, par exemple, que des gens pourtant reconnus pour leur lucidité socioculturelle se retrouvent un jour à dire des choses nostalgiques à propos de comment tout s’en va chez le diable.

Le thème de ce blogue, L'Ancien et le moderne est directement lié à cette problématique. À savoir le combat personnel pour demeurer moderne tout en continuant de s'alimenter au classicisme. Lire Italo Calvino et écouter Malajube est-ce possible?

Paru dans La Presse, mardi 19 septembre 2006

Mes blogues québécois préférés de l'automne

Bonjour à tous,

Tel que promis, voici la liste de mes blogues québécois favoris, ceux que je consulte de temps en temps et que j'aime bien.

Toute mon admiration pour le travail de Nicolas Langelier et du magazine P45. Le magazine P45 qui existe depuis 2003 sous la forme électronique souhaite faire connaître les meilleurs artistes et créateurs d’ici et d’ailleurs. L'approche consiste à traiter de l’actualité culturelle avec un regard critique en rendant compte autant de la culture populaire que de l’avant-garde. Nicolas Langelier est le fondateur de P45 et a son propre blogue

Le regard personnel des blogues Célibataire Urbaine et Taxi de nuit est urbain, actuel, et drôle. Les lire s'est aussi un peu mieux comprendre Montréal.

Tout comme Le blogue de Phillipe-A. qui traîte de la nuit montréalaise et de son night-life.

Deux blogues de françaises d'origines demeurant au Québec soient Blog notes et Les Toiles Filantes . Ce dernier blogue parle de la vie simplement mais enrobé avec la douceur de vivre.

Le blogue de Michel Leblanc est mon blogue favori sur la question des nouveautés "technos" dans ce merveilleux monde de la communauté virtuelle

Finalement, vous trouverez dans Montreal City blog (blogue en anglais) toute l'actualité montréalaise, quand je dis tout...c'est tout.

Comme vous le constatez, pas de blogues littéraires québécois! J'en ai trouvé aucun encore qui me donne le goût d'y retourner...des suggetions?

Bonne lecture

A&M

mardi, septembre 19, 2006

La tragédie de Dawson et le Métro

J'ai calculé par simple curiosité que j'ai dû utiliser les transports en commun de Montréal plus de 10 000 fois depuis que je suis adolescent. Soit à peu près toutes les fois qu'il a fallu que je me déplace dans la région de Montréal. J'ai eu ma période "autobus" (13 à 19 ans), ma période "train de banlieue" (25-35 ans) et ma période "métro" (20-25 ans et au cours des dernières années). J'en connais bien les visages et les humeurs.

J'ai toujours aimé observer la foule anonyme des transports en commun d'une ville comme Montréal, on y retrouve de tout: des gens d'affaires, des étudiants, des immigrants, des mères de familles avec leurs bébés, des touristes avec leurs cartes, quelques pauvres bougres, de splendides femmes évanescentes, des banlieusards, etc.

Jeudi matin dernier (le 14 septembre 2006), le lendemain de la fusillade du Collège Dawson de Montréal, j'ai pris le métro pour me rendre au travail comme à chaque jour mais je n'avais pas le goût de lire mon journal quotidien et de me taper 15 pages d'horreur. J'ai donc observé les gens avec plus d'acuité et constaté la foule était un peu différente des autres matins: moins de journaux, moins d'Ipod, moins de romans que d'habitude en ce lendemain de tragédie.

Comme si tout le monde en même temps, pendant quelques minutes, entre les tâches quotidiennes de la maison et le boulot à venir, réfléchissaient sur le sens de la folie et le pourquoi de la destinée. Je sentais une émotion nouvelle, collective, difficile à cerner mais palpable. Ce ne fut pas une expérience mystique, loin de là. Juste le sentiment qu'un groupe d'inconnus vivants dans la même ville pensaient à la même chose, au même moment. Et vous savez quoi? Ça m'a fait du bien.

dimanche, septembre 17, 2006

Mozart à toutes les sauces...

J'écris ce billet en écoutant sur Itunes le Concerto pour piano n°23 en la majeur K.488 de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791).

J'ai un faible pour ce concerto qui demeure parmi les plus célèbres, en particulier son adagio centrale au pathos remarquable. Achevé en mars 1786, il exprime l'ambivalence et la mobilité de la vie. Je vous le conseille.

Mozart
est mort pauvre comme job, hanté par ses problèmes financiers. Aujourd'hui, à l'heure du 250e anniversaire de sa naissance, c'est le monde à l'envers. En effet, si aujourd'hui la marque Mozart était cotée sur les marchés financiers, elle figurerait à la 51e place, juste derrière Nintendo et L'Oréal.

Aujourd'hui la marque Mozart tombée dans le domaine public, génère un chiffre d'affaires évalué à $ 7, 5 milliards de $ can (ou 5,4 millards d'euros) par an. Il existe pas moins de 77 sociétés Mozart qui produisent le meilleur comme le pire.

Au commencement vinrent les Mozartkugeln, boules de chocolat fourées à la pâte d'amandes, au nougat, inventées en 1890 par un maître confiseur de Salzburg...Il s'en vend chaqué année 100 millions de par le monde...

Plus récemment, la société Mozartland se lança dans une politique de produits dérivés agressive: parapluies, balles de golf, cendriers, porte-clés, bouteilles de shnaps, tasses, tabliers, ect. Mais le meilleur était encore à venir. À côté de la sympathique tarte dédiée au compositeur, à déguster au café Moazrt, près de L'Opéra de Vienne, voici que la laiterie Alpenmilch a produit un million de yaourts Mozart à boire au parfum de nougat et qu'un boucher de Flachgau s'enorgueillit d'avoir inventé la saucisse Mozart, qui épouse la forme d'un violon...Il y a aussi le surprenant soutien-gorge en dentelle qui jouent la "petite musique de nuit" quand on les presse (!) ou l'ours Mozart en peluche.

Mon concerto achève et et je ne peux qu'être triste devant l'incroyable destin de Mozart. Mort incompris mais aujourd'hui célébré à toutes les sauces même celles de mauvais goût...

La mort et la fin de Zeus

Nourri depuis sa plus tendre enfance par la mythologie grecque, fiston m'a demandé un jour (il y a 5 ou 6 ans ) si Zeus avait déjà existé. Je lui ai répondu qu'un Dieu existe pourvu que quelqu'un y croit réellement.

Dans le cadre de cette définition, je lui ai dis aussi que Zeus était mort probablement à la fin du 4e siècle de notre ère. En effet, au début de ce siècle, le christianisme prenait de l'ascendant en milieu urbain mais les cultes païens (dont ceux de Zeus et d'Athena) était toujours suivis dans les campagnes isolées. Après la conversion et le baptême de l'empereur romain Constantin en 312, l'Église de l'époque fût d'une hostilité féroce, traquant et éliminant systématiquement toute trace de son passé païen et de la religion grecque... Elle ferma les écoles philosophiques néo platoniciennes d'Alexandrie et d'Athènes, brûla des centaines de milliers de livres et accusa d'hérésie quiconque remettait eu question l'orthodoxie (suite au Concile de Nicée de 325 présidé par...Constantin). Beaucoup furent mis à mort en même temps que l'on cessa le culte de Zeus à jamais.

L'Église a fait (selon entre autres Gérald Messadié et plusieurs autres "nouveaux" spécialistes de l'histoire des religions) une grave erreur en "tuant" Zeus...On a renié l'idéal grec en faisant la promotion de l'ignorance et de la foi aveugle, en faisant passer des mensonges pour des vérités sacrées et en transformant toute dissidence en hérésie.

Ce n'est qu'en revenant (entre autre St-Thomas d'Aquin au XIIIe s.), beaucoup plus tard, à de prétendus païens comme Platon et Aristote qu'on a injecté suffisamment de rationalité et de philosophie dans la théologie chrétienne pour la garder vivante.

Il ne fait aucun doute que l'Église du 4e siècle a triomphalement réussi à rallier les masses ignorantes. Mais en rendant exotérique et banale la sagesse grecque (entre autres), l'Église a transformé ce triomphe en une victoire à la Pyrrhus...Parce que l'on a construit le mythe chrétien en partie sur le mensonge...plusieurs penseurs avertis estiment que l'Église chrétienne pourraient disparaître d'ici une génération.

Est-ce qu'un jour j'expliquerai à mon petit-fils quand est mort Jésus de Nazareth ?

lundi, septembre 11, 2006

Lire Xénophon en 2006

Fiston, ce billet est pour toi.

Je te propose la lecture de L'Anabase de Xénophon. Je sais que ça ne fait pas très sexy comme nom "Xénophon", mais qu'est-ce que tu veux, quand on est grec du Ve s. av JC, on ne choisi pas son prénom...Ce titre ne te dira rien parce qu'on ne parle presque plus des auteurs grecs et encore moins de Xénophon!

Pourtant, je suis convaincu que toi qui est attiré par l'histoire des grandes guerres et qui connaît un peu les auteurs grecs, tu aimeras ce livre où on a fortement l'impression de voir un vieux documentaire de guerre, comme on en repasse de temps en temps à la télé. Le charme de la pellicule noir et blanc un peu décolorée, avec des violents contrastes de lumières et de mouvements accélérées, nous rejoint directement.

La thématique de L'Anabase est héroï-comique, je dirai. Difficile de faire mieux: Dix mille mercenaires grecs, engagés par le prince perse, Cyrius, sont vaincus dans la bataille de Cunaxa et se retrouvent alors sans chef et très loin de leur patrie. Les dix mille grecs doivent donc retourner chez eux en étant au milieu des populations ennemies. Imagine la trame dramatique!

On passe rapidement d'une représentation visuelle à une autre, et de là à l'anecdote, et de là encore au relevé des coutumes exotiques: tel est le fond sur lequel se tisse une succession continue d'épisodes aventureux, d'escarmouches et d'obstacles imprévus à la marche de l'armée qui erre.

C'est aussi et peut-être surtout un livre sur l'angoisse. L'angoisse du retour, de la désorientation en pays étranger et de l'effort pour ne pas se disperser. En fait, ce désarroi de la fuite d'une armée vaincue me rappelle les retraites napoléoniennes (1812) et allemandes (1943) sur le front russe.

Au récit sont entremêlés des "procès-verbaux de réunion" de l'état-major et des discours de Xénophon (et oui, l'auteur a été de cette armée) aux troupes.

Le secret en lisant L'Anabase, fiston, consiste à ne rien sauter, à tout suivre, point par point. Xénophon a le grand mérite de ne pas nous tromper, de ne rien idéaliser, de nous montrer la dure réalité.

L'Anabase est l' histoire vraie d'une longue fuite de 4 ans (404-400 av JC) dans un monde hostile où la moitié des Dix milles ne reverront jamais la terre natale...Un grand livre d'histoire et d'aventure!

samedi, septembre 09, 2006

Internet (1991-2006) est mort!

Pauvre Internet (1991-2006), j'ai compris depuis peu qu'il était mort. Discrètement je dirai, mais quand même, ça donne un choc!

Je suis sans doute déjà en retard de quelques mois. Mais vous savez le contact avec mes "auteurs classiques et antiques" me laisse moins de temps pour suivre en détail les soubresauts de la vie complexe de mon ami Internet.

Il était jeune pourtant. Moi, je l'ai rencontré en 1994 lors d'un congrès à Vegas (Comdex). Il était alors un petit bébé, trois ans à peine. J'avais l'impression qu'il incarnait la modernité; je l'ai donc amené avec moi à Montréal et avec mon ami Stéphane, nous l'avons présenté à nos amis à l'automne 1995. Au début, l'accueil fût plutôt froid et on jouait pas mal tout seul avec Internet. Mais nous, on croyait en lui et le plaisir était au rendez-vous à le côtoyer.

Au cours des deux ou trois premières années, j'ai même fait des conférences pour mes copains afin qu'ils connaissent et jouent aussi avec Internet.

Puis tranquillement, il est devenu "big", mon ami Internet. Je dirai qu'en 1999 tout le monde le connaissait. Meilleur que moi en relations publiques, ça fait longtemps que l'on parle de lui à tous les jours dans les journaux et il est sur les lèvres de millions d'individus.

J'avoue que j'ai pris une certaine distance face à mon ami Internet. Je l'ai suivi d'un peu plus loin ayant gardé quand même une certaine affection pour l'avoir connu tout petit. Je suis un grand utilisateur, je "blogue", j'essaie de le suivre mais j'ai perdu le "fil" affectif avec le jeune Internet que j'ai connu. Pas qu'il ait perdu de sa pertinence avec le temps, au contraire, mais je trouve qu'on lui a donné trop de place. J'ai bien peur que cela lui ai monté à la tête.

Et maintenant, j'apprends qu'il est mort!

Mais personne n'est irremplaçable et un petit nouveau a pris sa place. Il est encore petit et on ne s'entend pas sur son nom: disons "médias sociaux" (ou Web 2.0). C'est par l'entremise de mon ami Stéphane et sur le blogue de Michel Leblanc (entre autres) que je suis son développement et ses premiers balbutiements.

Mais qui est donc ce nouveau-né?

En deux mots, notre ami Internet, qui nous a donné accès à l'information, nous laisse pour un nouvel espace virtuel où le partage de l’information peut se faire entre utilisateurs, fondé sur des bases de données ouvertes. Le Web 2.0, c'est un peu l'éclatement d'Internet grâce à l'interactivité.

Les exemples de médias sociaux sont déjà nombreux: Wikipédia, Youtube, Flickr , etc sans compter les millions de blogues comme celui-ci.

J'écris ce texte avec un brin de nostalgie. Alors si je vois le petit nouveau dans un bar de Montréal, je lui paierai un vodka-canneberge et lui dirai de bien profiter de sa nouvelle renommée, de jouir pleinement de la vie parce que la sienne risque d'être encore plus courte que celle de notre ami Internet...

samedi, septembre 02, 2006

Combien de blog(ue)s francophones?

En regardant les statistiques de mon blogue, je me suis demandé combien il y avait de blogues sur notre douce planète. Beaucoup, je sais mais combien.

Selon Technorati, il y avait déjà 5,4 millions de blogues dans le monde lorsque j'ai démarré L'Ancien et le moderne en décembre 2004. On en dénombrerait environ 50 millions actuellement dans le monde en juillet 2006. Donc en 18 mois, on aurait multiplier par 10! En fait, 75 000 nouveaux blogues se rajoutent chaque jour!

Le nombre de blogues est un sujet difficile à cerner puisqu'il y a beaucoup de nouveautés mais aussi beaucoup de blogues qui deviennent inactifs. Plus de 40% des blogues "perso" deviennent presqu'inactifs après 6 mois de vie, une fois que l'enthousiasme du départ retombe.

Avec de 5 à 6 millions de blogues, la France est le pays européen qui compte le plus de journaux personnels en ligne, et le deuxième au monde derrière les Etats-Unis. 1 blogue par 10 habitants en France?? Et on écrit que le nombre continue d'augmenter. Est-ce possible? Ca m'apparaît beaucoup (mais il semble que les blogues en France sont en vogue actuellement).

Donc, difficile à dire mais en incluant les autres régions francophones du monde, ça fait du monde à messe...

NB Les plus récentes études montrent que plus de la moitié (55 %) publie sous un pseudonyme ou un nom d’emprunt....

Quelques blog(ue)s français pour l'automne

Je me permets aujurd'hui de vous proposer quatre nouvelles découvertes française en lien avec les sujets qui interpellent L'Ancien et le moderne

1)-Sur la philosophie et la pensée vive:

Je vous recommande le blog(ue) incisif Mezetulle, de la philosophe Catherine Kintzler qui commente avec humeur l'actualité intellectuelle ;

2)-Sur le futur du livre et des sciences sociales face à Internet:

L'hyper pertinente démarche de Jean-Michel Salaün, avec son remarquable bloc-notes, que vient complèter La feuille et le blog(ue) d'Homo numericus,

3)- Sur la littérature:

Le très populaire (et pour cause) blog(ue) de l'écrivain Pierre Assouline, La république des Livres. Chroniqueur au "Monde 2" et critique pour "Le Nouvel Observateur, cet écrivain génère un achalandage fou! Il faut voir le nombre de commentaires suite à ces billets...

4)- Sur la Beauté:

Et le plaisir des yeux, Quitter le temps, et ses rêveries photographiques...

NB Je ferai bientôt le même exercice pour mes découvertes de blogues québécois
NNB Il semble qu'au Québec, on écrive "blogue" et en France "blog"

vendredi, septembre 01, 2006

Info sur mon blogue

Je viens de regarder mes stats de mon blogue pour me rendre compte que ce billet sera le 110e.
Donc, j'ai dépassé les 100 textes sans m'en apercevoir!

En août, il y a eut un peu plus de 1000 visites uniques (pour le mois). 50% des visites (ou presque) se faisant le lundi et le mardi. Plusieurs semblent vérifier en début de semaine s'il y a un nouveau texte. Il y a toujours une baisse durant l'été, le tout devrait remonté de 20 ou 30% en sept. La plupart de mes lecteurs ne semblent pas être des blogueurs eux-mêmes si je me fis aux commentaires.

Merci pour vos visites, vos commentaires et vos courriels fort nombreux, la plupart m'écrivant directement.

A&M

NB Ah oui! Fiston me lit régulièrement et me demande de vous dire que ce n'était pas si facile que cela de reconnaître Napoléon au Louvre...
http://ancienetmoderne.blogspot.com/2006/08/le-louvre-fiston-et-napolon.html

Retrouver mes récits de l'Occident...

Depuis trois (3) ans et de façon beaucoup moins rigoureuse que je le voudrais, je poursuis ma quête des grands textes occidentaux en me guidant des deux livres exceptionnels de Thierry Hentsch (décédé malheureusement l'an passée suite à une fulgurante maladie) de l'UQAM:

I- ''Raconter et mourir. Aux sources narratives de l'imaginaire occidental'' (analysant les oeuvres d'Homère à Shakespeare) 2002. Les Presses de l'Université de Montréal

II- "Le temps aboli. L'Occident et ses grands récits" (de Molière à Proust) 2005.
Les Presses de l'Université de Montréal

En fait, Hentsch est un peu mon guide des grands textes. Ses deux essais foudroyants qui ont gagné de multiples prix s'attachent aux thèmes et aux moments clés de notre littérature: des voyages d'Ulysse aux aventures de Don Quichotte en passant par la Bible et la Divine Comédie de Dante. Je le conseille fortement à tout ceux qui s'intéressent aux grands classiques littéraires de l'Occident. Mais c'est peut-être très masculin comme démarche...C'est Hentsch qui m'a donné le goût d'entreprendre Dante que j'ai lu en grande partie.

Mais quelle idée, écrire au XIIIe siècle une descente au Enfer en se servant de Virgile et d'Énée. Dante était un grand fan de Virgile...en fait ce n'est que depuis le XVIIIe siècle que Homère a volé la vedette à Virgile...et effectivement Virgile est une pâle copie d'Homère mais la trame est intéressante...Pour revenir à la Divine Comédie, c'est d'une beauté rare....c'est certain que connaître ses classiques aident pas mal (la rencontre avec Achille est édifiante) mais le texte est très beau.

Quand j'ai vu cet été à Paris "La porte de l'enfer" de Rodin, reprenant la Comédie divine, je n'ai pu m'empêcher d'avoir une pensée pour Thierry Hentsch qui a fait de cette idée de la transmission des grands textes la passion de sa vie.

La chambre à coucher de ma nouvelle demeure n'est plus habitée par les grands classiques; mon buste d'Homère est rendu dans mon salon. Les 4 gros tomes des Mémoires d'Outre-tombe de René de Chateaubriand (celui qui a voulu moderniser le catholicisme et la littérature au XVIIIe) sont dans des quelconques boîtes... L'âme de ma chambre est disparue à trop vouloir le bon goût et le design. Je vous quitte pour aller les retrouver et rendre à César ce qui appartient à César...et ainsi retrouver mes récits de l'Occident...