mercredi, août 30, 2006

Comprendre le Québec par la littérature???

J'ai reçu dernièrement 2 courriels sur mon non engagement (!) envers la culture québécoise. En fait, je l'ai écrit, je ne me sens pas très interpellé par le rapport Québec-Canada. J'ai une soif de connaissance qui dépasse largement le Québec mais qui ne l'exclut pas!

J'ai toujours trouvé que la littérature est une très bonne façon de comprendre l'évolution d'une culture et une nation. Alors, allons-y de notre petit essai québécois!

Au Québec, si on lit les oeuvres phares des 40 dernièrs années (en se sens, je me suis inspiré des travaux- dans le cadre de recherches doctorales sur la culture et l'identité québécoises aujourd'hui-- de Yara El-Ghadban que je reprends en grande partie à la suite), on ne peut que constater à plusieurs reprises la présence d'un certain clivage entre les jeunes écrivains et les pères de la Révolution tranquille. Victor-Lévy Beaulieu a d'ailleurs régulièrement critiqué l'approche des plus jeunes.

Au risque d'être réducteur, l'attitude généralement positive de la nouvelle génération est presque immanquablement tempérée par l'attitude parfois cruellement critique des plus âgés, surtout envers ce qu'ils perçoivent comme étant l'ambivalence identitaire des jeunes.

Cette ambivalence de la jeune génération est semble-t-il généralisée envers le projet souverainiste et le progressisme qui a donné jour au Parti Québécois et à une certaine vision politique très ancrée dans les années 60 et 70.

Dans la foulée des réactions à l'analyse que fait Jacques Godbout du Québec contemporain (lire le magazine L'Actualité de ce mois-ci), il convient peut-être de revenir à la littérature québécoise pour réfléchir sur la raison d'être de ce clivage entre générations.

On ne peut en fait comprendre l'attitude négative envers l'ambivalence identitaire sans la replacer dans le contexte de Refus global. Un des signataires de Refus global était l'écrivain-poète Claude Gauvreau, dont la pièce de théâtre L'Asile de la pureté (1953) a récemment été remise en scène au Théâtre du Nouveau Monde. Le personnage principal est un poète qui tente d'accéder à un état de pureté absolue en refusant de manger. Son jeûne l'emprisonne dans un cercle vicieux qui le conduit à la folie et, ultimement, à sa mort.

En réalité, l'isolement, ce refuge dans la folie, dans ce Québec de la grande noirceur, représentait peut-être le seul espace de liberté. Le refus ne pouvait qu'être global, ne pouvait que tout rejeter -- la raison, la nourriture, la vie --, car l'oppression était si totalisante qu'elle les avait envahies elles aussi. Dans la pensée des signataires de Refus global, c'était seulement après avoir tout refusé qu'il était possible de recommencer.

Ainsi, dans les années 50 et 60, dans la foulée des revendications identitaires de la Révolution tranquille qui a suivi Refus global et qui avait propulsé le Québec vers la modernité, il y avait peu d'appétit pour un discours ambivalent et l'incertitude identitaire.

Par conséquent, pour les critiques littéraires de la Révolution tranquille, l'omniprésence de l'ambivalence dans l'attitude des Québécois est perçue comme un trait négatif.

Ce point de vue était aussi partagé par les artistes, comme en témoignent les essais et romans de l'écrivain Hubert Aquin. Aquin, un ardent souverainiste, voyait le Québec comme une société prisonnière de sa condition coloniale et dont l'ambiguïté devant le projet indépendantiste était symptomatique de la mentalité du «conquis».

Un changement d'«attitude» survient en grande partie grâce à la «génération post-1967», qui commence à se détacher de la référence eurocentriste des années 40 et 50 pour ancrer ses récits et sa fiction dans la métropole, Montréal et le territoire nord-américain.

C'est peut-être dans le récent roman de l'auteur montréalais Yann Martel, Life of Pi (2001), que cette transformation, de Refus global à l'«intégration totale», trouve son expression la plus éloquente. Le roman met en scène un jeune garçon, Pi, qui, en plus de pratiquer l'hindouisme, est un chrétien et musulman fidèle. Pi et Richard Parker, un tigre qui vivait dans le zoo du père de Pi, se trouvent perdus sur un petit bateau au milieu de l'immense océan Pacifique à la suite d'un naufrage. Le roman noue ensemble les multiples péripéties d'un récit de voyage et de survivance en présence d'un tigre qui terrorise Pi tout en lui tenant compagnie.

Dans le roman de Martel, le rapport à l'ambivalence est renversé à 180 degrés. Les liaisons dangereuses, la folie, le trou de mémoire, l'oubli de l'histoire, l'oppression de la religion et le tiraillement entre des imaginaires en conflit qui ont dominé dans la littérature québécoise sont remplacés par le retour d'une religiosité surgissant au coeur même de la pluralité et par un récit de survivance qui s'achève par le départ silencieux du tigre. Emblème puissant, au nom on ne peut plus anglais, d'une menace terrifiante qui, en fin de compte, disparaît de son propre gré, le tigre évoque, me semble-t-il, la remise en question de l'idéologie de la survivance et de la peur de disparaître qui ont tant marqué l'imaginaire québécois.

Où se trouve au juste la part francophone de l'identité canadienne multiculturelle de Pi ? En fait, le lecteur ne tarde pas à découvrir, dès le début du roman, que Pi doit son nom à son oncle franco-indien, un champion de natation, qui l'avait baptisé d'après la «piscine Molitor», une célèbre piscine olympique en France, «joyau aquatique du monde civilisé où dieux et divinités auraient aimé se baigner». Voilà que l'héritage français vient s'insérer de la manière la plus étonnante au coeur de l'identité indo-canadienne de Pi.

Cet hommage à une ambivalence surgissant de la décomposition des territoires religieux, ethniques et identitaires est mis en avant par une nouvelle génération de penseurs et d'artistes québécois à travers une relecture radicale de l'histoire du Québec. Le Québec passe d'une société marquée par l'absence ou la négation identitaire à une société de multiples présences. C'est sans doute dans ce Québec que les jeunes vivent et celui qu'ils défendent parfois avec un idéalisme naïf, mais pas plus qu'il l'était pour la génération de la Révolution tranquille, ni moins sincère ou moins visionnaire d'ailleurs.

dimanche, août 27, 2006

Mes romans du XXe siècle: #4 L'Étranger d'Albert Camus

Mon 4e billet de ma série de 25 textes relatant ma relation avec 25 romans du XXe siècle portera cette fois-ci sur un court roman énigmatique d'Albert Camus, "L'Étranger".

Il s'agit d'un roman au registre très différent de mes trois précédents billets de cette série (soient Isaac Asimov , Victor-Lévy Beaulieu et Italo Calvino )

#4 La simplicité d'Albert Camus (et de George W. Bush...)

Je viens tout juste de terminer ma relecture de L'Étranger pour les fins de mon blogue après 20 ans de décalage avec ma première lecture.

Je ne me souvenais pas à quel point Camus s'est servi d'une écriture d'une grande simplicité, relativement agréable à lire pour ce texte qui ne fait pas 120 pages. On suit avec des mots de tous les jours la vie dramatique d'un français à Alger à la fin des années 30. On est toutefois rapidement inconfortable devant le rapport à la vie et à son entourage du personnage principal Meursault. À première vue, un court roman simple et bizarre.

Modeste employé de bureau à Alger, le narrateur, Meursault, décrit sa perception du réel et des événements. Tout d'abord indifférent à la mort de sa mère, il raconte les journées successives de travail et de plages avec des connaissances (Marie, son amie, et deux de ses voisins Salamano et Raymond Sintès). Ce dernier a plusieurs altercations avec des Arabes. Mersault rencontre l'un d'eux sur la plage et le tue. Désormais en prison, il ne manifeste aucun sentiment ni regret. Condamné à la peine capitale, il se révolte contre l'arbitraire judiciaire et souhaite "qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de son exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine".

Alors pourquoi ce roman écrit il y a plus de 60 ans, a-t-il toujours autant de retentissement dans le monde d'aujourd'hui?

Même le président américain George W. Bush, peu connu pour son goût pour les intellectuels, français de surcroît, a profité de ses vacances de l'été 2006 dans son ranch de Crawford (Texas) pour lire, en anglais, le roman d'Albert Camus "L'Étranger". Cette nouvelle a laissé toute la presse américaine pantoise...
La célèbre chroniqueuse du New York Times, Maureen Dowd écrivait en plein coeur de l'été dernier que Meursault "prend beaucoup de mauvaises décisions et tue préventivement un Arabe dans le sable. Il évolue dans un monde opaque, obscur et violent qui est indifférent à ses croyances et à ses désirs. S’il devait y avoir une confirmation du sens qu’avait Camus de l’absurdité de la vie, c’est que le Président le lise."

Comment George Bush peut-il en effet se retrouver dans les mots qu'écrivait Camus en 1955, dans la préface de l'édition américaine de cette oeuvre majeure sur l'absurde: Le narrateur "Meursault, contrairement aux apparences, ne veut pas simplifier la vie. Il dit ce qu'il est, il refuse de masquer ses sentiments et aussitôt la société se sent menacée (...) Loin d'être privé de toute sensibilité, une passion profonde, parce que tenace, l'anime, la passion de l'absolu et de la vérité (...) On ne se tromperait donc pas beaucoup en lisant dans l'Étranger l'histoire d'un homme qui, sans aucune attitude héroïque, accepte de mourir pour la vérité".

Albert Camus (1957)

Dans cette préface à l'édition américaine, Camus reprend le thème du Mythe de Sisyphe sur lequel j'ai déjà écrit qui me semble, en effet, loin de l'idéologie de la droite américaine!

Contre toute attente et dès la fin de la 2e guerre mondiale, le roman enflamme les jeunes lecteurs et vaut à Camus d'accéder à une notoriété qui ne cessera de croître. À ceux qui sont choqués de l'indifférence du personnage Meursault (meurtre-soleil), l'auteur explique que "le héros du livre est condamné parce qu'il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société".

Dans une entrevue au début des années 50 où on lui demande quel est le futur de la littérature française, Jean-Paul Sartre répond que le prochain grand auteur à venir est Camus. Il ne se trompait pas:

- Le prix Nobel de la littérature lui est décerné le 17 octobre 1957 "pour l'ensemble d'une oeuvre qui met en lumières les problèmes qui se posent de nos jours à la conscience des hommes";
- En 2005, on avait vendu plus de 7 millions d'exemplaires de L'Étranger en français seulement;
- L'Étranger est traduit dans plus de 40 langues;
- Au cours de l'été 2006, L'Étranger s'est retrouvé sur la liste des "best sellers" aux États-Unis (merci M. Bush!).

En fait en relisant L'Étranger, j'ai un peu mieux compris le sentiment de celui qui ne suit pas la voie royale de la vie. Dans le monde d'aujourd'hui, cela est de plus en plus courant...

samedi, août 12, 2006

Mes romans du XXe siècle: #3 Italo Calvino

Voici mon 3e billet de ma série de 25 textes relatant ma relation avec 25 romans du XXe siècle cette fois-ci avec un auteur italien foudroyant: Italo Calvino.

Ca fait un petit bout depuis mes deux premiers billets sur ce thème (sur Isaac Asimov et Victor-Lévy Beaulieu) mais mon blogue m'a interpellé vers d'autres cieux entre temps!

#3 L'Italo Calvino de ma co-locataire...

Dans une période trouble de ma vie, il y a très longtemps; j'ai eu une co-locataire bizarre mais attachante qui avait trois passions dans la vie: le pianiste Érik Satie ainsi que les écrivains Paul Léautaud et Italo Calvino (surtout son roman "Si par une nuit d’hiver un voyageur") . Ma co-locataire sortait rarement de l'app., entourées des oeuvres de ses trois artistes favoris. Elle avait un piano dans notre salon et ne jouait (presqu'uniquement) que du Satie.

Inévitablement, j'ai bien fini par côtoyer ses trois artistes (même si je n'ai pas encore lu Paul Léautaud). J'ai donc "visité" la première fois "Si par une nuit d’hiver un voyageur" d'Italo Calvino avec Satie en sourdine.

Les premières lignes du roman de Cavino m'ont tout de suite accrochées (et c'est bon signe!):

« Tu vas commencer le nouveau roman d'Italo Calvino, « Si par une nuit d’hiver un voyageur ». Détends-toi. Concentre-toi. Écarte de toi toute autre pensée. Laisse le monde qui t'entoure s'estomper dans le vague. La porte il vaut mieux la fermer; de l’autre côté la télévision est toujours allumée. »

Drôle d'entrée en matière n'est ce pas ? Le personnage principal de ce livre n’est autre que le lecteur.

« Ce n’est pas neuf ! » direz vous en repensant à cette série des livres dont vous êtes le héros! Mais ici le lecteur dont il s’agit n'est pas vous ou moi mais bien un lecteur fictif. Ça peut paraître déroutant au début, mais il suffit de quelques pages pour être pris dans ce roman diaboliquement bien écrit. Le lecteur fictif se plonge dans des lectures tout aussi imaginaires que lui et nous le suivons à travers celles-ci. Le problème est que chaque fois qu'il commence un livre, sa lecture doit s'interrompre pour diverses raisons dès que l'histoire est suffisamment développée pour titiller sa curiosité.

Dévoré par l'envie de lire la suite, il part a la recherche d’un autre exemplaire de l'œuvre en question mais chaque fois il tombe sur un livre différent dans lequel il se plonge avant d'être à nouveau interrompu. Au fil de l’histoire, le Lecteur va rencontrer une Lectrice qui a le même problème que lui. Ensemble, il vont partir à la recherche de ces romans qui leur échappent. Leur quête nous fera découvrir le monde du livre sous toutes ses coutures et aussi l'existence d'un mystérieux complot de falsification littéraire.

Succession de débuts d’histoire et évolution de la relation entre le Lecteur et la Lectrice. Frustrant de ne pas connaître la suite de tous ces débuts ? Oui et non car Calvino nous en donne les clés de compréhension. Vraiment prodigieux : ces débuts d’histoire sont comme des miroirs et Calvino s’en explique : « C’est mon image que je veux multiplier. Non point par narcissisme ou par mégalomanie, comme on pourrait trop facilement croire : au contraire, pour cacher, au milieu de tous ces doubles illusoires de moi-même, le vrai moi qui les fait se mouvoir. »

Le voyage que nous entreprenons commence donc lorsque le Lecteur achète le dernier roman d'Italo Calvino. Le Lecteur va donc se lancer dans la quête du texte original, oscillant entre réel et irréel, allant de pays en pays et de livre en livre. Il explorera le royaume du rêve et de la littérature. Mais il ne sera pas seul dans ce voyage, la Lectrice l'aidera et, ensemble, ils ne se limiteront pas à lire la fin de ce roman, ils l'écriront. Si par une nuit d'hiver un voyageur est un véritable chef-d'oeuvre, une invitation à l'aventure pour l'esprit et un des rares livres qui nous donne encore la possibilité de vivre avec passion notre récit.
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samedi, août 05, 2006

Eurêka! On a retrouvé Archimède hier!

Grâce aux nouvelles technologies, on pourra décoder une partie d'un texte d'Archimède qui a beaucoup voyagé...

On pense qu’Archimède, qui a vécu de 287 à 212 av. J.-C., a d’abord couché ses théorèmes mathématiques sur des rouleaux de papyrus. Pour éviter la perte de ce savoir, ces théorèmes ont probablement été copiés et recopiés sur papyrus jusqu’au IVe siècle après J.-C. environ –– lorsque le parchemin et le « livre » furent adoptés. Dès lors, ils ont vraisemblablement été copiés et recopiés sur parchemin. Le palimpseste d’Archimède contient les plus anciennes copies connues de ces théorèmes. Il intègre l’unique copie du Traité de la méthode et la seule copie originale en grec du Traité des corps flottants.

Ce manuscrit sur lequel les théorèmes ont été copiés au Xe siècle n’a pas survécu intact au millénaire qui a suivi; en effet, il a été gratté au XIIe siècle pour que le parchemin puisse être réutilisé. À cette époque, les pages du livre furent coupées et tournées, des prières furent inscrites sur le texte gratté et le livre fut relié dans un format plus petit. L’eucologe (ou livre de prières) ainsi obtenu constituait un volume important, et plus jamais on ne gratta ni n’écrivit sur ce parchemin.

Pendant les 600 ans suivants, le livre de prières fut probablement conservé au monastère de Mar Saba, en Terre Sainte (entre Bethléhem et la mer Morte, à l’emplacement actuel d’Israël), où l’utilisaient constamment les moines. Il fut retiré de ce monastère au milieu du XIXe siècle et aboutit éventuellement à Constantinople (Istanbul). En 1906, le philologue danois Johan Ludwig Heiberg découvrit qu’il contenait les théorèmes d’Archimède et les transcrivit en utilisant une loupe (même si une partie du texte était dissimulée par la reliure). De 1930 à 1998, le livre de prières est demeuré dans une collection privée à Paris, jusqu’à ce qu’un acheteur anonyme s’en porte acquéreur pour deux millions de dollars.

Le nouvel acquéreur a accepté que le manuscrit soit restauré et que les spécialistes d’Archimède puissent y avoir accès pour en effectuer la transcription. Toutefois, il a d’abord fallu le défaire, tâche confiée ainsi que le traitement de restauration, au Walters Art Museum de Baltimore (Maryland).

Une équipe de scientifiques a donc été constituée pour dégager le texte d’Archimède, lequel était à peine visible. Pour ce faire, l’équipe a fait appel à l’imagerie UV, à la microscopie confocale et à plusieurs techniques ayant servi à obtenir des images satellites de la Terre.

L'expérience s'est déroulée à l'Université de Stanford, qui met à disposition son synchrotron, un accélérateur de particules qui fait office de "super-microscope". La technique utilisée est celle de la fluorescence d'ultraviolets qui fait ressortir les textes originaux en faisant "briller" le fer contenu dans l'encre du Xe s. (lire "Quand la technologie donne des couleurs aux statues grecques").

Pas simple comme procédé puisque le texte est dans un très mauvais état. En effet, au cours de sa vie, le palimpseste a survécu à un incendie (attesté par ses bords carbonisés), a été la proie d’un grave problème de moisissure et a été défait et relié à nouveau au moyen d’un adhésif moderne.

Chaque page prend 12 heures à scanner, à l'aide de l'accélérateur de particules de l'université. Les scientifiques espèrent récupérer une quinzaine de pages en tout.

C'est vendredi le 4 août (soit hier!) qu'a été présenté en temps réel la première page d'un texte caché d'Archimède; soit dans la nuit à 23h GMT (cad hier, vendredi à 18h00, heure de Montréal). On a donc pu assiter à la retransmission en direct sur le web de cette mise au jour du texte d'Archimède.

Le texte nouvellement révélé a déjà fourni aux spécialistes d’Archimède des renseignements nouveaux sur ce grand mathématicien et physicien. Par exemple, une page contenant une partie du Traité de la méthode qui porte sur les théorèmes mécaniques indique qu’Archimède connaissait et utilisait le calcul intégral 2000 ans avant qu’on attribue cette découverte à Newton. Qui sait quelles autres découvertes nous réserve ce texte?

Le Louvre, fiston et Napoléon

J'ai eu la chance de visiter Le Louvre à plusieurs reprises dans ma vie (6 ou 7 fois) et cela au cours d'une longue période--plus de 20 ans. Lors de ma première visite (j'avais 21 ans), j'ai eu un immense choc...j'y ai passé 3 jours consécutifs.

J'aime cette idée du savoir encyclopédique; un lieu, un musée où l'on pourrait toucher à toute l'histoire de l'art...ou presque. De toute façon, en culture, je suis attiré par le grand, la saga, l'ambition, la fresque.

Lors de ma dernière visite de Paris d'il y a un mois, j'ai été le guide pour la première visite de fiston au Louvre. Quoi lui montrer? Comment aborder en fait l'histoire de l'art occidental que l'on retrouve à travers ce musée?

Le Louvre est immense: 15 kms de galeries à visiter. En bon pédagogue (!), j'avais prévu une visite de 4 heures maximum. Il ne faut pas abuser des bonnes dispositions d'un ado de 16 ans...

J'ai donc opté pour une visite déambulatoire avec des arrêts un peu plus prolongés dans mes salles favorites du Louvre: la salle des antiquités grecques (bien sûr!), la salle des l'Égypte pharaonique (bien sûr), la salle des grands formats français et les 2 magnifiques cours intérieures de sculptures françaises. On a dû marché pas loin de 10 kms (sur les 15!) ce qui veut dire qu'on a pas réussi à traverser toutes les salles...Mais l'impression (je crois) est resté.

Mon grand choc (j'oserai dire "notre grand choc") cette fois-ci fût le "Sacre de Napoléon" de Jacques-Louis David (1748-1825)que l'on retrouve à l'intérieur de la magnifique salle rouge des grands formats français du Louvre.

Composition ambitieuse représentant le couronnement de Napoléon du 2 décembre 1804 dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, cette toile a nécessité trois années d'un travail minutieux. Il s'agit d'une des plus grandes peintures au monde (la 2e plus grande du Louvre)--10 mètres de large par 6 m de haut. C'est aussi la 2e oeuvre la plus visitée du musée après la Joconde.

Ma photo sur ce blogue est évidemment navrante...on ne peut pas imaginer par ce petit carré, l'effet que cette oeuvre peu produire sur un visiteur. La plupart des gens que j'ai vu était silencieux devant "Le Sacre", le cou tendu vers le haut et la bouche ouverte....




Avant de voir le titre du tableau, Fiston n'a pas reconnu Napoléon...Je peux bien comprendre qu'il ne reconnaisse pas le Pape assis à côté de l'Empereur (soit Pie VII)...mais ne pas reconnaître Napoléon!! Comme quoi la tâche d'un père n'est jamais terminé...

jeudi, août 03, 2006

Mon ipod

Fiston et moi avons numérisé nos deux collection de CDs il y a déjà trois mois. 4 000 tounes rentrées sur mon ordi de la maison (itunes). 4 000 chansons classées, rangées...un vrai plaisir...

Pour profiter de tout cela, j'ai bien sûr acheté un ipod. En fait, mon ami Paul m'a vendu le sien. J'y ai intégré mes morceaux favoris.

Erreur de débutant!

C'est naïf de croire que l'harmonie familiale pourrait se maintenir avec un seul Ipod pour deux. Rapidement, j'ai perdu le contrôle de mon Ipod au profit de fiston qui y a intégré ses propres tounes.

De temps en temps, j'empruntais (!) mon propre Ipod, et là, j'étais pris à écouter les tounes de fiston. Grosses différences mais même famille faut croire!

De mon côté, ma sélection numérique "ipod" se concentre (sans surprise pour mes lecteurs assidus) sur le gros House et un peu de Mozart.

Fiston, lui sélectionne du gros Rock et un peu de Beethoven. Beethoven...on a plus les fistons qu'on avaient...

Metallica pis la 5e symphonie, c'est l'fun mais quand tu as le goût d'entendre la voix de Jocelyne Brown...c'est un peu frustrant!

Je viens de lui acheter son propre Ipod. Le bonheur est maintenant revenu dans la chaumière!

mardi, août 01, 2006

Alain Juppé et le Plateau Mont-Royal...

Via le blogue de l'ancien premier ministre français Alain Juppé, actuellement à Montréal pour encore quelques semaines, j'ai découvert l'amour de Juppé pour Montréal mais aussi pour mon nouveau quartier...à lire, le poème de Dominique Noguez sur les villes de Paris et Montréal.

" Je voudrais profiter des semaines qui viennent pour m'imprégner plus encore de l'atmosphère de Montréal.

Pour cela, rien de mieux que la marche à pied. Je marche sur Laurier, Saint-Denis, Mont-Royal, Saint-Laurent, Saint-Viateur...Il fait lourd.

Au premier rayon de soleil, les Montréalais arborent leur bermuda, les Montréalaises leur short, souvent mini. Les terrasses de café sont bondées. Je "magasine" tranquillement. J'achète une demi-douzaine des fameux "bagel" de la rue Saint-Viateur, qu'on mange avec du fromage blanc et du saumon fumé. Je fais une halte sous les tentes du "Festival de la poésie francophone" qui se tient sur le plateau Mont-Royal.

Juin et juillet sont, à Montréal, deux mois chargés en festivals de rue (feux d'artifice, jazz, FrancoFolies...). En dégustant mon souvlaki/tomates/fêta à la terrasse d'un bistro grec, je feuillette "liberté", le livret de poésie que je viens d'acheter. Dominique Noguez y a écrit:

Si Paris était comme Montréal (et réciproquement).

Je le cite:

"Si Paris était comme Montréal, on ferait moins la queue quand on veut un taxi.

Si Paris était comme Montréal, le XVI° arrondissement parlerait anglais.

Si Montréal était comme Paris, on pourrait se balader à poil dans la rue en janvier.

Si Montréal était comme Paris, on dirait "faire du shopping", "aller au parking", "mail" ou "mel", mais aussi "tomber amoureux", "comme des petits pains", "faire un geste" ou "remorquage".

Si Paris était comme Montréal, on dirait "magasiner", "se parquer", "courriel" mais aussi "tomber en amour" (to fall in love), "comme des petits pains chauds", "poser un geste" ou "touing".

Si Montréal était comme Paris, on visiterait les égouts en barque.

Si Paris était comme Montréal, les gens seraint plus cools.

Si Montréal était comme Paris, le café serait meilleur.

Si Paris était comme Montréal, la viande serait plus tendre.

Si Paris était comme Montréal, il y aurait trois grands festivals de cinéma par an".

Bien vu! (Encore qu'on trouve d'excellents expressos à Montréal).
Alain Juppé"