dimanche, août 26, 2007

Le succès de L'Élégance du hérisson

C'est la rentrée littéraire en France. Phénomène unique au monde où les éditeurs se donnent le mot pour effectuer ensemble un blitz en fin d'été/début automne. On annonce entre autre le lancement de 727 nouveaux romans en France dans le prochain mois (un record). Le bruit (publicité, critiques, etc) permet de mettre à l'avant-scène le livre et la littérature.

Malgré ce bruit littéraire, un phénomène inusité fait "jaser" en France, c'est le succès du roman de Muriel Barbery, L'Élégance du hérisson. Mes lecteurs se rappellent que j'ai écris un bref billet récemment pour souligner à quel point j'ai apprécié ce roman.

Et bien, on en a vendu 500 000 exemplaire en France seulement et cas exceptionnel, on continue d'en vendre environ 20 000 par semaine là-bas!

Aucune excuse pour mes lecteurs qui ne lisent pas ce roman. Vous passez vraiment à côté d'un livre exceptionnel. Alors Pourquoi bouder votre plaisir?

jeudi, août 23, 2007

La musique de Glenn Gould ressuscitée

Je viens de faire une belle découverte: le tout nouveau CD des Variations Golberg (Jean-Sébastien Bach) interprétées par le pianiste canadien Glen Gould. (1932-1982). C'est ce que j'écoute en écrivant ce billet.

Publié en 1956, l'enregistrement des Variations Goldberg, par Glenn Gould , est immédiatement devenu l'une des meilleures ventes de la CBS.

Les critiques de l'époque ont louangé le jeu nouveau de Gould. On a écrit qu'il s'agissait d'une effervescence rythmique jubilatoire très rock'n'roll, d'une clarté qui éclaire la polyphonie complexe des variations composées par Jean-Sébastien Bach d'une nouvelle lumière. Je ne suis pas un expert, mais, à l'écoute, les Variations sont très belles, chaque note joliment détachée je dirais et l'ensemble émouvant.

Gould lui-même, âgé alors de 23-24 ans, détonnait un brin par sa tête d'adolescent attardé et rigolard, son attachement à un vieux piano fatigué et par une forte personnalité. Elle ne tardera pas à faire naître une légende qui rejaillira sur la façon dont le public écoutera les concerts du pianiste., surtout au canada-anglais. Par la suite, Gleen Gould se fit rare au piano ce qui augmentait encore plus la réputation de l'interprétation de 1955.

Rééditées en microsillon des dizaines de fois, reprises en CD à leur tour réédités, les Variations Goldberg enregistrées en 1955 continuent de se vendre, bien qu'elles souffrent d'un son monochrone lié aux anciennes technologies. Un ACV fauchait Gould en 1982.

Reste que ces vieilles Goldberg, coup de génie d'un jeune homme encore libre, appartiennent à la légende... et restent préférées de bien des mélomanes. Mais elles sonnent mal à cause de la qualité de l'enregistrement.

Plutôt que de nettoyer la bande de ses défauts, la firme Zenph Studios, a eu l'idée de l'analyser à l'aide d'un logiciel pour le rapprocher informatiquement des paramètres du jeu de piano (vitesse de frappe des marteaux, jeu de pédales, etc.). Par la suite (je vous saute des étapes), Zenph a réalisé un fichier qui a été placé dans le lecteur d'un ordinateur commandant un mécanisme sophistiqué actionnant les touches et les pédales d'un grand piano à queue de concert... qui a été enregistré en 2006 dans le studio où Gould avait réalisé son disque en 1955.





Plein de raisons nous faisaient penser que, pour sophistiqué qu'il soit, ce piano "mécanique expressif" ne reproduirait pas le jeu de Gould dans la plénitude de l'infiniment petit de ses plus infimes nuances. Et voilà que tous s'entendent pour dire qu'il n'en est rien. Mieux, la perfection sonore de cette recréation décuple l'effervescence rythmique du jeu du pianiste, donne aux voix de la polyphonie une indépendance fascinante et euphorisante.

Fait étonnant, le CD comporte deux enregistrements, dont l'un, spécialement conçu pour l'écoute au casque, met l'auditeur sur la banquette du pianiste.

Une merveille quoi, de l'alliance entre l'ancien et le moderne...


Source: Le livret du CD, mes oreilles et Alain Lompech. Le Monde (édition du 16.08.07).

La beauté dans le quotidien

Comment contribuer à la beauté du monde?

Simplement en l'intégrant dans notre propre quotidien. Yé, yé..il fallait y penser.

Intégrons l'art et le design dans notre vie personnelle et il me semble que notre entourage ne s'en portera que mieux.

En ce sens, je ne peux que souligner le travail formidable du montréalais Harry Wakefield et de son blogue Mocoloco sur le design contemporain


Je crois à la portée du design et l'appel de la beauté par de petits gestes personnels...

A&M

vendredi, août 17, 2007

Créer sa propre cartographie sociale

Il faut lire l'entrevue de Mark Zuckerberg (23 ans!), jeune concepteur de Facebook, dans l'édition du 27 août 2007 du magazine américain Newsweeek (d'ailleurs le créateur de Facebook est sur la page frontispice du magazine--la vedette quoi!)

Phénomène que ce Mark qui a su développer un outil qui est en train de révolutionner , à tout le moins au sein d'un groupe important de la société nord-américaine, les rapports sociaux. Mark Zuckerberg croît que Facebook permet principalement à chacun de construire sa propre cartographie sociale (de connaissances, amis, collègues)

En fait, il est assez impressionnant de voir (comme le font 35 millions de personnes actuellement) se construire tranquillement sa propre cartographie sociale. Non seulement voir se constituer une liste "d'amis" mais aussi la toile entre tous les gens que l'on connaît.

On rentre de plein pied dans l'univers du Web 2.0 et croyez-moi mes amis; on a pas fini d'en entendre parler...

De l'utilité de Napoléon 1er

J'ai la profonde conviction que seul deux individus ont profondément et durablement changés l'histoire par leurs seules personnalités: Alexandre Le Grand et Napoléon.

J'ai plusieurs fois discouru de mon admiration pour Alexandre Le Grand sur ce blogue. Inutile donc de rappeler en long et en large comment l'expédition d'Alexandre Le Grand de la Macédoine jusqu'aux rives de l'Indus à complètement changée la donne sociale et politique pour plus de 6 siècles.

Mais de Napoléon on en parle peu aujourd'hui, sinon pour rappeler son génie militaire ou sa malheureuse retraite à l'île Sainte-Hélène.

Toutefois, en ce vendredi de fin d'été, il m'apparaît important de souligner que Napoléon a été le lien entre l'Ancien régime et la modernité.

Parce qu'il ne mettait pas l'accent sur les dynasties et les traditions mais plutôt sur la notion de race et d'ethnicité, il transformé radicalement la façon d'aborder le monde.

Napoléon fût le premier à déclarer gouverner les peuples selon leurs souhaits:

" C'est en me faisant catholique que j'ai gagné la guerre de Vendée, en me faisant musulman que je me suis établi en Égypte, en me faisant ultramontain que j'ai gagné les esprits en Italie. Si je gouvernais un peuple juif, je rétablirais le Temple de Salomon".

Cette nouvelle vision a eut des conséquences importantes sur la manière dont les Européens allaient se voir eux-même. Pour la première fois, on a développé une "politique d'état" adaptée au diverses cultures des peuples. On n'allait jamais plus revenir en arrière même si rien n'est jamais simple sur ces questions...

lundi, août 13, 2007

Fiston, finalement c'est quoi l'art contemporain?

Bon Fiston,

Suite à mon billet sur la nouvelle oeuvre (Jessica Auer - Las Vegas) qui trône dans notre salle-à-manger, je t'ai promis de t'expliquer en quoi cette oeuvre est de l'art contemporain et par ricochet, résumer ma définition toute personnelle de l'art contemporain.

En gros, Fiston, l'art contemporain invente des pratiques, explore des nouveaux territoires ou réinvente des formules déjà éprouvées. Bref, il se repositionne en permanence.

Mais, je dirais que la notion la plus importante pour mesurer la pertinence d'une démarche (d'une oeuvre) en art contemporain, la justesse d'un travail et la qualité d'une expérience se résume en un seul point: le lien avec l'histoire de l'art occidental.

L'art pose toujours les mêmes questions, Fiston: Qui sommes-nous? Dans quel monde vivons-nous? Où allons-nous? Les artistes expriment différemment ces interrogations selon l'époque, le contexte, l'état des connaissances, les valeurs du moment, etc. Et l'histoire de l'art (qui peut être toute récente) constitue la chambre d'écho de ces démarches artistiques.

Un dessein d'un jeune enfant, peut être magnifique, nous toucher, mais ce ne sera de l'art puisqu'il n'établit pas de rapport avec nous et avec l'histoire de l'art, tout simplement. Il s'agit d'un beau dessein.

Évidemment, dans un monde idéal, il faudrait comprendre un peu les clés de cette riche histoire de l'art (surtout celle du dernier siècle), chaotique et bouillante saga des formes pour porter un jugement. Marcel Duchamp, disait qu’une oeuvre d’art, c’est 50% l’œuvre et 50% le regardeur

Et il avait raison. On doit être ouvert et avoir un minimum de culture pour apprécier à sa juste valeur une oeuvre.

Toutefois, Fiston, ne t'en fais fait pas trop avec les définitions et les concepts. En résumé: va voir des oeuvres, visites des galeries et, quand tu le voudras, on pourra en discuter ensemble sur notre chic balcon du Plateau...Tu verras discuter du Beau, de l'art...c'est très agréable.

NB L'oeuvre est de Mrzyk/Moriceau (2005)

mardi, août 07, 2007

Le bonheur est dans le Mahler...

J'écoute à l'instant la Symphonie No. 1 "Titan" de Gustav Mahler.

À chaque fois que j'écoute cette symphonie, cela me rappelle le 15 février 2000. C'est bizarre, je ne me souviens jamais des dates même les plus significatives mais celle-là...c'est pour de bon. La première fois de ma vie où j'ai vu tout l'univers dans ma tête grâce à la musique.

Charles Dutoit et l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM) interprétait cette Symphonie No. 1 (Titan) de Gustav Mahler. Je ne connaissais rien de Mahler et peu de choses de la musique classique. Je suis arrivé à la Place des Arts avec un groupe de collègues du travail suite à une invitation de l'OSM.

Dès les premiers mouvements, j'ai été frappé par les notes, par les rythmes différents, par ce nouveau monde de sens qui s'ouvrait à moi, par Dutoit fasciné et fascinant qui faisait littérallement l'amour avec son orchestre. Je ne savais ni pourquoi ni comment mais toutes sortes d'images défilèrent dans ma tête pendant près d'une heure. J'étais littérallement tout ébaubi!

Est-ce que j'ai été touché par le thème de l'oeuvre...soit "l'idée d'un homme fort et héroique, de sa vie et ses souffrances, de sa lutte et sa défaite contre le destin"?? Peut-être inconsciemment mais je me souviens surtout que déferlait dans la salle la beauté, toute la beauté du monde; elle m'était offerte, là devant moi.

Plus qu'une découverte, une révélation . Ce fût un coup de foudre, aussi mystérieux en art qu'en amour. Cela relève de la prescience le coup de foudre. Le présent se plisse, se tord, et voilà qu'en une seconde jaillit l'avenir.

En écoutant Mahler, j'ai pris conscience d'un avenir prometteur, c'est-à-dire...qu'il y a, en fait, des choses si précieuses, si belles et intenses dans le monde que l'existence ne peut qu'être belle malgré l'idée même du malheur. La beauté du monde m'avait déjà frappé (lors de ma première visite à Rome en 1997) et là je comprenais que ce genre d'émotion pouvait se répéter.

Depuis ce jour-là précis...depuis le 15 février 2000...j'éprouve une impatience féroce. J'essaie presque de vivre deux vies dans la même vie. Aurais-je le temps de découvrir l'intégralité des merveilles dont la planète regorge? Combien vais-je en rater? Tant de choses à voir, à lire, à écouter. Surtout garder cette impatience de la beauté et que mon énergie ne me quitte pas...j'en aurai bien besoin jusqu'à 90 ans, au moins...

dimanche, août 05, 2007

Ode aux bars et aux terrasses montréalaises

Ma vie urbaine montréalaise est parsemée de bars et de terrasses depuis quelques années. Je juge que je fais un usage modéré de ce haut lieu de sociabilité. En ce sens que je ne m'y sens aucune dépendance et que j'y ai (en général) beaucoup de plaisirs. On a accordé aux bars (ou autres synonymes du même acabit: clubs, pubs, resto-bars, terrasses, etc) une aura de futilité. Si je comprends bien cette rumeur alimentée par ceux qui ont côtoyé les excès, les gens qui les fréquentent y perdent leur temps (en vaines recherches de sensations vides) et un peu de leur âme.

Je m'insurge contre cette pensée réductrice. J'affirme: Au contraire! J'aime bien ces lieux de théâtralité où l'on peut observer des inconnus (ou même des amis très proches) jouer leurs personnages (et quelques fois être surpris par le nôtre). De plus, on y retrouve un microcosme de la vitalité urbaine et une faune indescriptible. Si on sait observer et vivre en société, c'est un lieu d'enseignement sur nous, les autres, les rapports humains et la société.

Et en quoi rester chez soi à longueur de soirées et écouter des téléromans serait moins futiles??? Dites-moi!

Bien-sûr, comme diraient mes amis consultants qui sont payés très chers pour trouver des formules joyeuses, il faut quelques conditions gagnantes pour que notre rapport aux sorties nocturnes demeure positif et enrichissant:

1- Les bars ne doivent pas être aux centres de nos vies mais un clin d'oeil, un exutoire à la vie...

2- Ne jamais y rechercher (espérer) des nouvelles rencontres durables..on est au théâtre ne l'oublions pas. Quand on va au TNM, on ne veut/peut pas devenir ami avec Rémy Girard!!

3- Donc, en conséquence, avoir un bon réseau d'amis qui ont la même vision...c'est avec eux que l'on va passer la soirée après tout!

4- Savoir gérer (je n'aime pas ce mot mais je n'en trouve pas d'autres) nos soirées: être joyeux mais responsable!

Alors tous et chacun, de temps en temps, quittez votre chaumière tranquille et protectrice. Allez de par le vaste monde contempler les personnages de ceux qui vous entourent!! Combattez l'isolation provoquée par les technologies domestiques: sortez dans un bar!!

Et je vous garantis que vous y ferez des découvertes surprenantes. Prenez-moi par exemple, j'ai découvert avec le temps que, vodka-canneberges aidant, la musique de Michael Jackson (de sa grande période 1985-95 ) lorsqu'elle arrive au bon moment me fait un effet boeuf! Qui aurait crû que L'Ancien et le moderne serait devenu un fan de Michael Jackson...