mardi, août 07, 2007

Le bonheur est dans le Mahler...

J'écoute à l'instant la Symphonie No. 1 "Titan" de Gustav Mahler.

À chaque fois que j'écoute cette symphonie, cela me rappelle le 15 février 2000. C'est bizarre, je ne me souviens jamais des dates même les plus significatives mais celle-là...c'est pour de bon. La première fois de ma vie où j'ai vu tout l'univers dans ma tête grâce à la musique.

Charles Dutoit et l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM) interprétait cette Symphonie No. 1 (Titan) de Gustav Mahler. Je ne connaissais rien de Mahler et peu de choses de la musique classique. Je suis arrivé à la Place des Arts avec un groupe de collègues du travail suite à une invitation de l'OSM.

Dès les premiers mouvements, j'ai été frappé par les notes, par les rythmes différents, par ce nouveau monde de sens qui s'ouvrait à moi, par Dutoit fasciné et fascinant qui faisait littérallement l'amour avec son orchestre. Je ne savais ni pourquoi ni comment mais toutes sortes d'images défilèrent dans ma tête pendant près d'une heure. J'étais littérallement tout ébaubi!

Est-ce que j'ai été touché par le thème de l'oeuvre...soit "l'idée d'un homme fort et héroique, de sa vie et ses souffrances, de sa lutte et sa défaite contre le destin"?? Peut-être inconsciemment mais je me souviens surtout que déferlait dans la salle la beauté, toute la beauté du monde; elle m'était offerte, là devant moi.

Plus qu'une découverte, une révélation . Ce fût un coup de foudre, aussi mystérieux en art qu'en amour. Cela relève de la prescience le coup de foudre. Le présent se plisse, se tord, et voilà qu'en une seconde jaillit l'avenir.

En écoutant Mahler, j'ai pris conscience d'un avenir prometteur, c'est-à-dire...qu'il y a, en fait, des choses si précieuses, si belles et intenses dans le monde que l'existence ne peut qu'être belle malgré l'idée même du malheur. La beauté du monde m'avait déjà frappé (lors de ma première visite à Rome en 1997) et là je comprenais que ce genre d'émotion pouvait se répéter.

Depuis ce jour-là précis...depuis le 15 février 2000...j'éprouve une impatience féroce. J'essaie presque de vivre deux vies dans la même vie. Aurais-je le temps de découvrir l'intégralité des merveilles dont la planète regorge? Combien vais-je en rater? Tant de choses à voir, à lire, à écouter. Surtout garder cette impatience de la beauté et que mon énergie ne me quitte pas...j'en aurai bien besoin jusqu'à 90 ans, au moins...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Dès que je le pourrai j'écouterai cette symphonie.

Le malheur n'est pas laid, il est dur et comme vous le dites, il s'intègre à la beauté. Tout le monde n'est pas capable d'apprécier ce qui est beau. On confond souvent le spectaculaire à la beauté.

Impossible de tout voir dans une vie mais on peut remplir cette dernière, c'est ce que vous faites.

Accent Grave