mercredi, décembre 21, 2005

La Chine

Je n'aime pas la Chine. Plus précisemment, je passe ma vie sans ressentir la moindre émotion pour ce pays du Levant

Je sais, je sais, ce n'est pas très hot(!) ces temps-ci de ne pas tripper sur la Chine mais bon c'est comme cela.

Le plus intéressant, c'est que je me demandais depuis un bout pourquoi je n'étais pas fasciné par cet immense pays alors que nos médias en vente les mérites...je viens, au hasard d'une lecture, d'en découvrir la raison. En fait, c'est assez simple:

La Chine est la seule civilisation à ne pas avoir produit d'épopée.

Eh oui! Malgré ce que vous pouvez en penser, cette spécificité n'est pas du tout anecdotique...

Pour les Chinois, l'épopée ne signifie pas grand'chose parcequ'elle magnifie l'action d'un sujet solitaire, un héros transformant le monde. La Chine s'est donc en définitive l'opposé de la Grèce antique et par extrapolation de l'Occident. Pas d'Homère en Chine, ni de Virgile, mais pas plus de Dante, de Victor Hugo ou d'Honoré de Balzact...Niet...

Cela illustre très bien la mentalité de ce pays que je respecte mais qui ne peut m'attirer...

dimanche, décembre 18, 2005

Mon compteur- 7 jours

Stéphanie m'a installé un compteur (Merci!) sur mon blogue dimanche dernier, il y a exactement une semaine. Curiosité malsaine puisque je n'écris pas pour le nombre, ais-je précisé dans un billet il y a 6 mois Pourquoi ce blogue? Un bilan. On doit vivre et assumer ses contradictions...

Résultats: pas loin de 400 pages vues, par plus de 200 personnes différentes en une semaine. Sans pouvoir (ni vouloir...) connaître la provenance individuelle des visiteurs de mon blogue, je peux en déduire qu'il y a une cinquantaine de réguliers qui vont sur mon site de temps en temps (j'imagine pour vérifier s'il n'y a pas un ajout). La majorité des visiteurs le font suite à une requête sur un outil de recherche (style Google--ex: recherche sur l'antiquité, la musique électronique, Alexandre le Grand) .

NB Pour les intéressés, je suis rendu à la lettre E (plus précisement à une longue notice super intéressante "Éducation (Grèce et Rome)") dans mon Dictionnaire de l'Antiquité.

Mon frère, la modernité et l'hypermodernité...

Ça ne sera pas une habitude mais après les billets, Ma soeur et Jules César et Fiston et le communisme primitif en voici un autre en lien cette fois-ci avec mon frère...

Il y a un petit bout, mes deux frères et moi allions de temps en temps prendre un verre au bar le Sergent-Recruteur (sur St-Laurent à Montréal). Nous discutions de toutes sortes de sujets vaguement existentialistes lorsqu'un jour j'émis un commentaire sur la modernité. Frérot me rappella à l'ordre à juste titre en me confirmant que la modernité était morte quelques part dans la première moitié du XXe siècle et que nous étions rentré depuis dans l'ère post-moderne.

Nous n'étions plus moderne. Nous étions post-moderne. Bon.

Mon frère finissant à l'époque son 3e cycle en sociologie, dans mon esprit le débat était clos. J'ai lu un peu là-dessus (le concept de post-modernité) et toute la littérature (ou à peu près) confirme les propos de mon docte frérot...cad (en résumé) qu'on pourrait définir la société actuelle sous l'angle de la post-modernité caractérisée par l'éclatement des références temporelles, le mélange des époques et de leurs styles. La bonne gestion et la recherche du bien-être remplacent la volonté de transformation collective de la société.

Le tout semblait sans appel et me gardait un goût (intellectuel) légèrement amère puisque peu en confirmité avec ma mentalité par trop optimiste.

Et puis, une autre lumière fût. En fouillant un peu là-dessus sur internet, je mis la main (ou plutôt les yeux...) il y a à peine un mois sur les développements récents du philosophe français Gilles Lipovetsky sur l'hypermodernité.

En gros, le professeur Lipovetsky tente de remplacer le concept de la postmodernité par l'hypermodernité, parce que la post-modernité ne décrit plus notre époque de façon satisfaisante selon lui. "Le postmodernisme sous-entend que le modernisme est révolu, alors que ce n'est pas le cas", explique le professeur. Avec l'hypermodernité, on démontre plutôt que les principes du modernisme – le marché, la science, la démocratie et les droits de l'homme – se sont radicalisés."

On serait donc peut-être dans l'ère de l'hypermodernité... Gilles Lipovetsky la définit comme cette période contemporaine où chaque aspect de l'existence présente un versant d'excès et une dualité.

Pour m'y retrouver, résumons (de façon modeste et téméraire) les deux premiers concepts et terminons par un extrait de Lipovetsky sur l'hypermodernité:

1) Modernité (en lien direct avec le siècle des Lumières en France)

-progrès par les lois du marché
-les vertus de la science
-la démocratie
-les droits de l'homme


2) Post-modernité

- profit en tout
- Suprématie de l'individu
- fragmentation de la société

3) et enfin l'Hypermodernité
(qui m'apparaît être un concept à la fois sociologique et philosophique)

Selon Lipovetsky:

" Le concept de postmodernité avait pour défaut de nous faire croire que nous étions sortis de la modernité, qu’une rupture réelle avait eu lieu. Or, nous ne pensons ni ne vivons en dehors de la modernité, nous ne faisons qu’en approfondir les enjeux les plus profonds, et c’est pourquoi la notion d’hypermodernité permet de mieux penser les nouveaux rapports des individus contemporains à l’égard d’autrui et d’eux-mêmes. Penser l’hypermodernité, c’est comprendre la relation nouvelle entretenue par chacun à l’égard de son statut social et de son temps, de plus en plus marquée par une logique consumériste, mais aussi à l’égard d’autrui et de soi. C’est aussi comprendre ce que nous réserve ce futur hypermoderne dont la complexité est à la fois de nous promettre le meilleur et de nous faire craindre le pire…

Le tout n'est pas sans danger et problèmes. Cette dualité peut provoquer une profonde anxiété. De là peut naître finalement un rapport crispé au présent, où triomphe le règne de l'émotivité angoissée, où l'effondrement des traditions est vécu sur le mode de l'inquiétude et non sur celui de la conquête de libertés. Mais l'hypermodernité est également une chance à saisir, celle d'une responsabilisation renouvelée du sujet. "

Donc un gros défi, mais contrairement à la post-modernité, au moins il semble qu'il y en ait un pour nous, simples mortels. Donc des pistes vers un avenir sociétal qui ne sera pas uniquement dans la pénombre...

Source: G. Lipovetsky (avec Sébastien Charles), Les temps hypermodernes , Paris, Grasset, 2004

dimanche, décembre 11, 2005

Montréal, la moderne!

Eh oui, Montréal la moderne...

Ceux qui suivent un peu la scène internationale de la musique émergente, savent déjà que Montréal « is the place to be » — comme diraient les anglos — pour ce style musical...en fait, tout comme en musique électronique (voir à cet effet, mon billet du 17 septembre sur ce sujet). Ça fait même plusieurs années que plusieurs le mentionnent régulièrement. C'est toujours un plaisir de voir que cette reconnaissance a des échos à l'étranger. Parce que les adages antiques du type « nul n’est prophète en son pays » ont souvent raison...ça prendra toujours des gens de l’extérieur pour faire réaliser aux concitoyens des WOLF PARADE, THE DEARS, DEATH FROM ABOVE 1979, MALAJUBE et autres TIGA à quel point ils sont chanceux de côtoyer les plusse-meilleurs-groupes-et-DJ-du-monde !

Ainsi, la très sérieuse et crédible radio de BBC, en Angleterre, a concocté, pour ses auditeurs, un documentaire radiophonique d’une demi-heure sur le sujet avec pour titre Montreal or Nothing--un titre révélateur indeed! Plusieurs artistes de la scène locale et aussi canadienne tente de nous expliquer pourquoi la musique qui sort d’ici est si bonne!.

Aussi, le très pertinent site de référence musical Pitchfork a mis en ligne une entrevue avec le groupe montréalais Wolf Parade. Tout ça pour vous dire que 2005 fût définitivement l’année de Montréal au point de vue musical et que, parti comme c’est là, peut-être 2006 le sera aussi…

Source: Merci à Radio-Canada pour la référence au documentaire de la BBC

samedi, décembre 10, 2005

La brique Mésopotamienne...

Billet dédié à M. Martin Sauvage
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Ne me cherchez plus chers lecteurs de blogues,

Au travail, je n'irai plus,
Aux appels des Sarah de ce monde , je ne répondrai pas;
à mes amis, je ne serai plus accessible;
sur la terre, je serai invisible.

Eh oui, le Dictionnaire de l'antiquité de Jean Leclant (édition PUF) est enfin disponible à Montréal depuis quelques jours.

10 ans de préparation, plus de 2 450 pages, ouvrant sur 3 200 entrées et rédigées par 520 spécialistes: le Dictionnaire de l'Antiquité me suit partout depuis 5 jours. L'ouvrage embrasse, en effet, toute la période de l'Antiquité : l'ensemble des civilisations qui se sont développées autour du Bassin méditerranéen, de la Mare nostrum jusqu'à la vallée du Nil, du IVe millénaire avant J.-C. jusqu'au VIe siècle après J.-C. Un univers antique qu'étudient ici archéologie, épigraphie, philologie, histoire des religions, épistémologie, histoire de l'art et histoire du droit, couvrant elles-mêmes non seulement les événements historiques, mais aussi les savoirs, la société ou les comportements. L'ouvrage le plus ambitieux de la dernière décennie sur le sujet, toutes langues confondues.

Je le lis de façon discipliné en ayant commencé par la première entrée "Aba" (l'intendant de la princesse Nitocris, en Haute-Egypte, au VIIe siècle av. J.-C., ) et j'en étais rendu à l'entrée "Brique" hier soir.

Je suis toujours impressionné de voir comment des intellectuels européens peuvent passer une vie sur des sujets aussi pointus que la brique de mésopotamie (un exemple parmis des milliers d'autres) . C'est pourquoi cette référence et dédicace au plus obscur des chercheurs français de l'Antiquité, Martin Sauvage et son ouvrage de 480 pages sur le sujet...faut le faire!

Sauvage, Martin. La Brique et sa mise en oeuvre en Mésopotamie : des origines à l'époque achéménide. Publié Ministère des affaires étrangères, Paris .1998 .- 482 p.

Bon! je vous laisse pour continuer ma lecture...je suis rendu à l'entrée "Bronze grec"

Ajout: Pour écouter une entrevue récente avec Jean Leclant (coordonateur du Dictionnaire de l'antiquité): http://mail1.mail.latribune.fr/video/23122005.mp3

vendredi, décembre 09, 2005

Un parmi 600...

Je viens de recevoir ce courriel...je vais aller feuilletter ce livre en librairie. On me dit qu'il y a des centaines de milliers de blogues francophones...je ne peux pas croire que le mien a été sélectionné...il doit y avoir erreur sur la personne...

L'ancien et le moderne
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Bonjour,

Nous avons le plaisir de vous annoncer que votre blog (http://ancienetmoderne.blogspot.com/) a été sélectionné par le "Guide des blogs francophones 2006", un livre publié par Micro Application, qui vient de paraître il y a quelques semaines. Un peu plus de 600 blogs ont été retenus dans cet ouvrage, qui présente un panel de blogs francophones classés par grandes thématiques. Parmi tous ceux visités, le vôtre a retenu notre attention. Ce guide a été écrit en partenariat avec Blogonautes, l'annuaire des blogs francophones, dans lequel votre blog est référencé. Si vous le souhaitez, vous pouvez signaler, sur votre blog, votre présence dans le "Guide des blogs francophones".Il vous suffit d'utiliser une des images que nous mettons à votre disposition sur la page Web ci-dessous : http://www.blogonautes.com/selection-blogs.blog

Si vous désirez vous procurer un exemplaire du "Guide des blogs francophones", vous pouvez le faire dans votre librairie favorite, ou sur un Internet en utilisant un des liens présentés sur la page suivante, où vous pourrez également découvrir d'autres ouvrages récents sur les blogs :http://www.blogonautes.com/livres.blog

Si votre blog change d'adresse ou si vous le fermez d'ici l'été 2006, merci de nous prévenir par mail à guide-blogs@blogonautes.com afin que nous en tenions compte pour la mise à jour 2007.

Bien cordialement,


L'équipe de Blogonautes

mardi, novembre 29, 2005

Dakar selon Le Figaro....

De retour au pays, mes perceptions sont ambigues de ce riche voyage, à la fois professionnel et personnel...

Je demeurais dans la partie la plus riche de L'Afrique de l'Ouest soit la pointe des Almadies et l'inégalité y était criante.

Un pays pauvre qui fait ce qu'il peut, des gens sympathiques, un horizon où les solutions ne sont pas évidentes...etc. Un chauffeur de taxi (en me décrivant la route que nous traversions pour nous rendre au Théâtre National) m'affirmait que Dieu était bon pour Dakar et le Sénégal et que tout allait pour le mieux...je n'en suis pas si certain mais Le Figaro lui le pense...voir extrait qui suit tiré d'un cahier promotionnel:

"Dakar: phare de l'Afrique occidentale

La pointe des Almadies est le point le plus à l'ouest du continent africain et Dakar la dernière escale de l'Afrique noire. En proie au rayonnement du Maghreb et de l'Occident, la capitale du Sénégal indique le chemin de la civilisation. L'activité de son port témoigne de cet angle d'ouverture. Ainsi l'Union européenne comme nombre de puissances étrangères se sont longtemps offertes comme terrain de pêche ces eaux territoriales poissonneuses. Aujourd'hui, Dakar tire profit de sa francophonie, laissée par 60 ans de colonisation française. Postée sur la voie de câbles téléphoniques intercontinentaux, elle sous-traite à des tarifs compétitifs, les téléservices de nombreuses compagnies françaises. L'ex-capitale d'Afrique occidentale, qui émerge de plusieurs années d'ajustement structurel, compte sur " le changement " pour désenrayer les blocages traditionnels. Des questions d'illettrisme - comme la très faible scolarisation des femmes, l'inertie de l'édition littéraire- aux conditions sanitaires désastreuses des habitants de la décharge de Mbeubeuss, des associations tentent de débrouiller fil par fil les nœuds d'un problème.

Le Figaro (2003)

Impressions africaines--Cicéron

Je suis à Dakar (Sénégal) pour une conférence internationale. Je demeure loin du centre de la Ville dans la partie "resort" (Pointe des Almadies) soit assez loin de la congestion et de la vraie vie. J'ai quand même eu le temps de me promener un peu, d'observer et d'écouter.

Il s'agit de mon premier séjour en Afrique noir. Comme tout le monde, j'avais une image négative de l'Afrique malgré les discussions et le blogue de "Stéphanie en Afrique" (voir mes blogues favoris). Et pour cause, on entend parlé sans arrêt depuis plus de 10 ans (dans nos médias) que rien de va plus en Afrique (on peut penser aux problèmes de la corruption ou aux luttes tribales épouvantables du Rwanda, de la Somalie, du Libéria ou encore plus récemment de la Côte-D'Ivoire). Le Sénégal est un état très pauvre mais stable politiquement parce qu'entre autres moins divisé; une ethnie (les wolofs...tout le monde parle Wolofs ici) représente 80% de la population.

Je m'attendais donc au pire et ca été ...mieux...bien-sûr pauvreté, pollution, urbanisme anarchique et inégalité criante.


Photo du centre-ville de Dakar


Mais en même on sent à Dakar, une certaine bonhommie, un rythme lent et pas mal de sourire et de bonne humeur. Toujours In sha Allah! On s'habitue très rapidement aux rythmes urbains et à notre place dans l'espace. Ca se complique lorsque nous devenons pour eux, le blanc, le riche, la personne a qui quêter de l'argent...ça c'est moins drôle et un peu pas mal frustant. L'interraction réelle devient très difficile mais, heuresement pour mon boulot, j'ai pu rencontrer des gens vraiment intéressants et charmants.

Actuellement, durant mon séjour à Dakar, je lis deux livres soit le très négatif Négrologie de Stephen Smith et la biographie de Cicéron de Pierre Grimal. M. Smith semble envoyé l'Afrique tout simplement en enfer si rien de change d'ici 25 ans: L'Afrique se meurt et amènera hommes, femmes et enfants au tombeau...selon le journaliste du Monde (j'en reparlerai dans mes autres chroniques).

Pour être fidèle au titre de mon blogue et par soucis d'originalité (avouez, y faut le faire!), je terminerai ce premier regard de l'Afrique à travers l'enseignement de Cicéron...Cicéron, un philosophe et homme politique romain qui tenta maladroitement d'influer un souffle de grandeur philosophique dans la gestion des 2 dernières décennies de la République romaine (106-43 av JC).

La leçon (universelle) que je retire de l'échec de Cicéron malgré qu'il fût un des grands génies de son époque est la difficulté qu'il eût a composer avec 4 forces contradictoires qui demeure au coeur des défis de nos sociétés actuelles:

1) Sa volonté réelle comme intellectuel (et même comme politicien) d'élévation sociale (société plus juste et équitable);
2) Un incroyable égoisme individuel de la majorité des gens de sa société (romaine) lors de graves crises;
3) La difficulté qu'a eût Cicéron a gèrer ses monstres intérieurs et ses propres fragilités qu'il l'a amené à contredire par ses gestes, les valeurs d'élévation liées aux enseignements qu'ils avaient reçus de plusieurs philosophes grecs
4) Sa propre résistance aux changements

Cicéron est mort asassiné à 63 ans pour avoir mal évalué les enjeux politiques du moment. Alors, si Cicéron n'a pas réussi malgré qu'il ce qu'il fût...Imaginez l'Afrique!!
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« C’est un vase sonore qui contient tout, depuis les larmes privées de l’homme, du mari, de l’ami, jusqu’aux catastrophes de l’homme du monde, jusqu’aux pressentiments tragiques de sa propre destinée. Cicéron est comme un filtre où toutes ces eaux se déposent et se clarifient sur un fond de philosophie et de sérénité presque divines, et qui laisse ensuite s’épancher sa grande âme en flots d’éloquence, de sagesse, de piété pour les dieux, et d’harmonie. On le croit maigre parce qu’il est magnifiquement drapé, mais enlevez cette pourpre, il reste une grande âme qui a tout senti, tout compris et tout dit de ce qu’il y avait à comprendre, à sentir et à dire de son temps à Rome » (Lamartine, Les Confidences).

lundi, novembre 07, 2005

Une insomnie de joie

La plupart du temps, je m'endors comme une roche. Bang!

Mais depuis quelques jours, c'est plus difficile. Et franchement, je crois que c'est à cause de mon rythme de fou!! Tout ce qui m'habite, je ne peux pas me le sortir facilement du corps... Ces jours-ci, je me retourne et me retourne et le sommeil ne vient pas. En général, je pense aux temps antiques ou à mes doux visages et je m'endors sereinement. Mais de temps en temps ce truc ne fonctionne pas.

Alors, une nuit de la semaine dernière, j'ai profité de ses quelques heures d'insomnie pour me rendre compte que le temps existe vraiment et qu’il peut être long. En fait, j'ai écouté s’égrener les secondes à l’horloge ce qui me donna enfin l’impression et la conscience qu’il existe autre chose que la vie trépidante. Rendre en fait le temps au temps. Je me suis endormi sur l'idée que la vie peut être un fleuve tranquille...j'ai passé un doux moment.

J'écris (je le sais bien!) sur un immense lieu commun...on répète la même chose depuis 2000 ans... Le philosophe romain Sénèque disait dans Apprendre à vivre: "...Ton temps, jusqu'à présent, on te le prenait, on te le dérobait, il t'échappait. Récupère−le, et prends−en soin. ...seul le temps est à nous. Ce bien fuyant, glissant, c'est la seule chose dont la nature nous a rendus possesseurs: le premier venu nous l'enlève..."

Ces pensées devraient nous porter à faire le ménage dans le temps, les obligations futiles, les personnes qui nous grugent sans rien nous apporter vraiment. Y a−t−il plus mystérieux et impalpable que le temps. Parfois, à l'enfance et à l'adolescence, on trouve qu'il est figé et qu'il ne passe pas assez vite. Quand arrive la quarantaine et que commence l'autre versant, il déboule.

Pourtant, les horloges ne changent pas. Mais la perception du temps change. Quand tu es heureux, le temps file, et quand tu es malheureux, il reste figé. Le sable ne coule plus dans le sablier. Ne pas vieillir trop vite requiert−il alors d'être un tout petit peu déprimé de temps en temps?

La vie moderne est faite pour gruger le temps et il y a même des spécialistes pour nous apprendre à le gérer. Le volant dans une main, le cellulaire dans l'autre, la radio allumée pour ne pas manquer les informations et la course pour exceller, payer les factures; tous veulent notre temps.

Moi, il me semble que c'est l'appel de tout, de la connaissance, de l'art, des nouvelles émotions, de la peur de manquer quelques choses qui m'ont changé il y a une dizaine d'années sans que j'en ai pris conscience. Malgré les inconvénients du rythme trépignant, je ne veux pas changer. J'y suis et j'y reste dans cette vaste opération qui vise à emmagasiner le plus d'expérience... d'ailleurs les plus belles réflexions sur le temps ne sont-elles pas le lot de gens très occupés? comme...Sénèque!

Toutefois, en allant me coucher ce soir et en repensant à tout cela, j'essaierai de rester longtemps dans les bras de Morphée (sans m'endormir) pour écouter le temps se dérouler doucement... et vivre à nouveau une insomnie de joie...je serai prêt pour le jour nouveau et prêt pour ne rien manquer de ce qui s'en vient!

Citation:

"Vivre, c'est se réveiller la nuit dans l'impatience du jour à venir, c'est s'émerveiller de ce que le miracle quotidien se reproduise pour nous une fois encore, c'est avoir des insomnies de joie"

Paul Emile Victor

lundi, octobre 17, 2005

Ma soeur et Jules César

Je n'ai jamais parlé de ma famille dans ce blogue, ce n'est pas le lieu.

Mais la force des choses me portent à parler de ma soeur, la doyenne de la famille. En effet, depuis plus de six (6) mois, Soeurette a une nouvelle passion: Jules César (100-44 av J.C.). Pour vrai!! Elle a peut-être lu entre 20 et 30 livres sur lui: biographies, textes d'historiens et autres en français et en anglais sur le fameux empereur romain. Je crois qu'elle a une réelle admiration pour Jules César...On pourrait facilement se poser la question: Comment une citoyenne (non-historienne) du XXIe s. peut porter en elle un tel sentiment pour le personnage?

Vous pourriez retorquer, pourquoi un gars comme moi, gestionnaire peut-il bien tripper sur Homère et autres personnages grecs?? Je répondrais que tout cela est inexplicable et que notre famille est une bien drôle de famille!!

Mais bon revenons à un propos plus lié au thème de ce blogue en osant reprendre le débat de ma soeur: Jules César, fût-il un sauveur ou un despote? J'essaie une réponse personnelle même si Jules César, dans mon périple antique ne m'a jamais fasciné...

Pour se faire, je pigerai en partie dans "l'Histoire de la rome antique" (voir mon blogue) de l'historien français Lucien Jerphagnon..il dresse un bilan de l'action politique de Jules César (mais traîte peu de ses conquêtes féminines (célèbres) ou de son rapport à l'argent équivoque).

J'irai sans trop de nuance, la longueur et la nature de ce billet ne s'y prête pas:

Objectivement (et cette affirmation n'est pas de Jerphagnon), César est peut-être un des génies les plus extraordinaires qui aient jamais existé. Ce qui frappe surtout, c'est l'incroyable diversité de ses dons et l'aspect multiforme de son caractère.

Comme homme de guerre, il se signale par son don du commandement et par sa foudroyante rapidité d'action (Napoléon l'admirait beaucoup). On retrouve la même promptitude dans son intelligence qui saisit d'un coup d'oeil les décisions utiles à prendre. Dans l'action, il est à la fois maître de lui et colérique; il peut se montrer extrêmement cruel mais il intronise la clémence dans l'idéologie politique.

Il a toujours été tenace malgré ses échecs : son énergie morale double son énergie physique. Comme tous les grands ambitieux, il a toujours su garder intacte sa volonté au service de sa grande passion : la domination et la gloire.

Son oeuvre d'écrivain - les " Commentaires sur la Geurre des gaules " - a été mise au service de cette gloire : nul doute que ce sont des ouvrages d'apologie personnelle destinés à sa propagande politique ou à sa justification auprès de ses adversaires; néanmoins ces commentaires sont remplis de descriptions précises des lieux, de renseignements intéressants sur les peuples et, surtout, ils sont écrits dans une langue d'une remarquable pureté, claire et naturelle, à laquelle déjà ses contemporains étaient sensibles (même Cicéron l'admettait, lui qui ne le portait pas dans son coeur...).

En fait, un grand personnage historique, demesuré qui a préparé le terrain à la période qui m'inspirent beaucoup plus (soit celle de Marc-Aurèle et d'Hadrien plus d'un siècle plus tard).

Alors Jules César, fût-il un sauveur ou un despote? Dans les balises des valeurs de l'antiquité romaine...ma réponse serait qu'il fût un despote éclairé et qu'il a contribué positivement à l'histiore de l'humanité...malgré lui peut-être...En fait, malgré qu'il fût déchiré toute sa vie entre la nécessité de travailler pour sa gloire personnelle et pour celle du bien commun...

Tout cela est bien beau mais je ne comprends toujours pas, chère soeurette, pourquoi tant d'émotions pour cet empereur (mort il y a 2050 ans!) fou d'ambition et qui voulait changer le monde???

dimanche, octobre 16, 2005

Fiston et le communisme primitif...

...une autre pub pour le blogue de fiston

http://louisbellerose.blogspot.com/

L'ancien et le moderne

vendredi, octobre 07, 2005

Pas mal de livres!!

Combien se publie-t-il de livres dans le monde: 1 million..PAR AN! UN MILLION! C'est fou comme progression dans l'histoire...et cela à l'heure du Google Print et du e-booking!

Petit retour en arrière pour montrer la progression: On estime qu'il s'est produit durant les mille ans de la période de l'antiquité gréco-romaine environ 15 000 livres (1 500 se sont transmis jusqu'à nous...on a perdu la trace du reste ).

Aussi, durant le premier siècle de l'imprimerie (entre 1450 et 1550), on a recensé environ 35 000 titres...en cent ans!

«L'humanité écrit plus qu'elle n'est capable de lire.» La prolifération des livres est l'objet d'un essai aux accents de pamphlet du poète mexicain Gabriel Zaid. Les chiffres de Zaid écrasent même le lecteur impénitent. En autres que l'humanité publie un livre toutes les 35 secondes...

Mille fois dommage, il n'y aura plus de Mallarmé pour écrire «La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.» Mallarmé devrait rallonger les étagères de sa bibliothèque d'au moins 20 kilomètres. Et même si demain, on arrêtait la fabrication de livres, il faudrait 250 000 ans pour prendre connaissance de ceux déjà écrits.

De nos jours, tout le monde a une histoire à raconter, mais peu ont du temps pour lire. Le monde de l'édition engendre un million de titres par an dont la majorité ne seront jamais commentés, ni traduits, ni réédités. «Ils sont vendus (s'ils se vendent) comme nouveauté mais, après la courte vente de lancement, il n'y a pas de réédition. Ils restent (s'ils restent) dans les bibliothèques des amis, dans quelques solderies, dans l'un ou l'autre index bibliographique, pas dans l'histoire universelle.» Dans ces piles à rotation infernale, on trouve une immense majorité qui ne s'écrit pas pour le grand public et à l'opposé «des livres lamentables qui atteignent des publics massifs». Même les classiques sont recyclés, fin du fin des techniques de marketing qui ont trouvé le moyen d'enrayer la transmission d'une génération à la suivante.

Les Éditions de Minuit ont écoulé 125 exemplaires d'En attendant Godot la première année, alors qu'il s'en vend 35 000 par an maintenant . Des pythies ont annoncé la fin de l'imprimé à plusieurs reprises et il n'a jamais été si prospère. Entreprise en ligne, Amazon a finalement trouvé un marché dans la revente d'occasion (plutôt que dans l'e-booking...). Et l'utopie d'une bibliothèque virtuelle universelle (voir mon blogue sur ce sujet) ne pourra jamais se passer des médiateurs (éditeurs, bibliothécaires, critiques, enseignants...) de livres réels qui «continueront à faire la différence entre le chaos qui inhibe et la diversité qui dialogue».

Mais la vraie question demeure, cher lecteur de ce blogue : comment un livre, parmi des millions, peut-il rencontrer ses lecteurs ? Mais surtout comment s'assurer de rester concentrer et ne pas oublier l'important...c.a.d. que ce n'est pas le nombre de livres lus qui compte mais l'état dans lequel ils nous laissent...

ancienetmoderne@hotmail.com

samedi, septembre 24, 2005

Un vestige romain découvert grâce à Google Maps!!

J'essaie de suivre un peu Google avec tout leurs projets dont Google Print (voir mon blogue) et Google Earth (qui inclut Google Maps). Depuis queqlues années s'est développé l'archéologie aérienne mais je n'aurais jamais pensé qu'un outil grand public comme Google Earth pourrait permetre des découvertes archéologiques (encore moins sur l'antiquité).

En effet, l'outil Google Maps est le gestionnaire de cartes et de vues satellites de Google Earth. Comme vous le savez peut-être, il permet de se déplacer tout autour du monde (surtout les Etats-Unis) et de zoomer fortement sur une zone quelconque. On peut alors en avoir à la fois une vue cartographique ou une photo satellite, d’une manière accessible.

Se promenant dans les airs autour de chez lui via le site gérant Maps, Luca Mori, un italien, a pu faire une jolie découverte.Dans un champ, aux environs de Sorbolo près de Parme, il a remarqué une marque de plus de 500 mètres de long en forme de longue courbe. Après quelques recherches et études sur les marques en question (en archéologie aérienne, on nomme cela des « anomalies »), il en déduit facilement que cette forme ne peut être qu’une construction humaine. Il contacte les spécialistes du Museum National d’Archéologie de Parme qui étudient à leur tour cette zone, en se rendant sur place. Finalement, il s’avère que ces traces sont bien les ruines d’anciennes constructions, peut-être une énorme villa romaine. Du coup, un programme d’étude va être mis en place et les explorations ultérieures en diront plus sur cette découverte.

On pourra consulter la zone de sa découverte sur cette photo satellite issue de Maps, et via le site de l'intéressé (en italien). Enfin, si l'archéologie aérienne vous intéresse, jetez un oeil sur ce site officiel, en français.

Le moderne au service de l'ancien quoi!

samedi, septembre 17, 2005

La musique électronique à Montréal

Lors de mon bilan de blogue, j'ai promis de rebalancer mon site et d'être un peu plus fidèle au titre...le moderne y perd son latin(!) et ne s'y retrouve pas trop...je me reprends ce matin de week-end en remettant en avant-scène un élément qui m'interpellent beaucoup: la musique électronique à Montréal.

Pour ceux qui ne le savent pas encore, la culture de la musique électronique montréalaise connaît un essor sans précédent depuis quelques années. Montréal (et ses artistes) se révèlent enfin après des années passées dans l'ombre des clubs. Montréal côtoie le petit groupe des grands villes mondiales reconnues dans ce secteur tels que Berlin, Barcelone, New-York et San Francisco.

En fait, cette situation est le fruit d'une longue évolution liée à la nature même de notre ville. En effet, le centre-ville de Montréal a longtemps été considérée comme le lieu de tous les excès. Plaque tournante de l'alcool de contrebande durant la prohibition américaine des années 20, elle abritait un redlight où bordels côtoyaient bars et contrebande de toutes sortes. Partout sur le continent, on connaissait la fièvre qui régnait dans la ville, tout comme était connu et reconnu le nightlife de Paris de par le monde. Cette culture de la nuit a ainsi façonné l'histoire de la métropole québécoise jusqu'à aujourd'hui, lui laissant en héritage un des ratios les plus élevés de bars per capita en Amérique du Nord...

Comme toutes les autres grandes villes de la planète, Montréal a été submergée par les vagues house et techno à la fin des années 80, et ce, dans les multiples warehouse party organisés dans les lofts de la ville, la très dynamique culture gaie leur servant de moteur. Les raves rassemblaient dans les années 90 une foule éclectique. Un échantillon bigarré de la population active se trouvait dans ces fêtes à peine légales. Ce fut aussi l'endroit où les gens découvraient pour la première fois l'esprit communautaire et la transe que peut causer la musique répétitive. Il était désormais admis que des hommes et des femmes puissent danser seuls, isolés de la foule dans des voyages souvent artificiels...

Les premières expérimentations de la musique électronique ont permis l'avènement des premières productions montréalaises du genre au milieu des années 90. Appuyés par les clubs, les DJ se transformèrent en producteurs ou en entrepreneurs en créant il ya environ 5 ans plusieurs étiquettes de disques qui, encore aujourd'hui, desservent la communauté DJ (Turbo, Ascend, Bombay). Montréal connût ensuite un raffinement musical lorsque fûrent créés des festivals comme Elektra, M.E.G. et, surtout, Mutek. Depuis le début du troisième millénaire, ce festival attire les Montréalais et même visiteurs de l'extérieur autrefois adeptes de rave et propose une musique moins dansantes et plus abstraite (plus matures, dirait Alain Mongeau, le directeur de Mutek).

On remarque maintenant que Montréal attire de nombreux producteurs de renom, lesquels viennent s'y installer : Mike Shannon, de Toronto, Amon Tobin, d'Angleterre; l'étiquette allemande Force Inc., qui a ouvert ses bureaux nord-américains à Montréal, suivant en cela l'étiquette britannique Ninja Tune, qui avait fait de même en 1995. Il existe dans la métropole québécoise un esprit d'entraide et de cordialité très propice à la création, ce qui semble plaire à ces nouveaux arrivants. L'activité des créateurs a longtemps été freinée par le manque de moyens, de confiance et d'infrastructures, mais elle sort enfin de l'ombre, appuyée par plusieurs nouvelles étiquettes de disques comme Oral et Alien 8 par exemple. Et cela est sans compter les compilations plus accessibles style Café Méliès (le 1er des trois parus jusqu'ici, demeure mon favori!).

Mutek

Étant actif auprès de Mutek, je peux parler en toute "non-objectivité" de ce festival que j'estime au plus haut point.

En effet, grâce au dynamisme de ce festival, une nouvelle vague montréalaise de producteurs a vu le jour et a su donner une nouvelle impulsion à la créativité locale. Marc Leclair, impliqué dans le festival depuis ses débuts, est grandement redevable à cet événement. Son projet Akufen s'est fait connaître lors de la première édition de Mutek, et fut suivi en cela par la parution d'un album de musique électronique montréalaise, My Way, en 2002, qui demeure l'un des albums de ce genre le plus vendu au monde. Akufen a également prêté son doigté house hachuré à de grands noms de la pop dans le cadre de plusieurs remix (Massive Attack, Craig David, etc) . Je cite Marc Leclair dans une de ses entrevues: « Mutek, je ne le répéterai jamais assez, a permis à la scène montréalaise, je dirais même canadienne, de pouvoir accéder au stade supérieur et de se trouver une place de choix sur la scène internationale. Non seulement le festival a permis la création d'un pont avec le reste du monde, mais il a surtout permis aux artistes de prendre conscience de la grande quantité de musiciens qui peuplent la scène techno. Mutek a créé une solidarité entre ceux-ci. »

L'édition 2005 (juin) de Mutek a attiré plus de 12 000 personnes dont 35% de l'extérieur du Québec...un grand succès pour un événement aussi novateur.

Société des arts technologiques (SAT)

La présence permanente d'organismes comme la Société des arts technologiques (SAT) a ensuite permis à la communauté électronique montréalaise de respirer tout au long de l'année. L'organisme est en effet au centre de l'avant-garde technologique, qu'elle soit universitaire, industrielle ou artistique. Elle développe et accueille différents projets, et s'est rapidement installée au coeur de la communauté électronique en organisant des soirées réunissant jusqu'à 800 personnes dans un décor industriel et flexible (ex.: Taste, Néon et autres).

Les soirées de la SAT (sur la rue St-Laurent au sud de Ste-Catherine) sont devenues des rendez-vous hebdomadaires et ont, en fait, permis à plusieurs acteurs des technologies de se rencontrer. La raison d'être de cet organisme est un réseau entre les différentes personnes qui oeuvrent dans le milieu de la culture numérique. Étant un lieu physique, la SAT est devenue une plate-forme maison pour nombre de créateurs. Le numérique change les façons de créer et de penser, et encourage la transdisciplininarité, et la SAT fait partie intégrante de ce changement. On est en train de traverser toutes les disciplines, autant les sciences sociales, l'art, l'ingénierie que les technologies.

À ce titre, la SAT encourage une autre forme d'art qui émerge de la scène rave; cette forme, qui s'appuie sur la vidéo, a été appelée le VJing. Parent pauvre de la musique, cet art connaît désormais un essor marqué depuis l'arrivée du numérique et l'allégement de son équipement. Il ne cesse d'évoluer depuis l'invention du caméscope et le travail qu'a effectué sur l'image rythmique le Coréen Nam June Paik à la fin des années 70. Le VJing a toujours été dans l'ombre des événements de musique électronique. Les VJ sont en fait des vidéastes qui produisent une création vidéo en temps réel de la même façon que la création musicale. La SAT essaie donc de favoriser la vidéo de façon à ce qu'on puisse avoir un vrai dialogue entre les DJ et les VJ.


Le contexte montréalais

En plus d'une histoire artistique riche, le Québec est reconnu pour l'appui financier qu'il fournit à ses artistes, reflet d'une politique culturelle dynamique. Les loyers y sont encore (pour longtemps?) parmi les plus bas du continent, et le statut de l'artiste indépendant y est respecté. Le mouvement culturel numérique n'est pourtant pas que Montréalais. La définition même de la culture numérique est basée sur l'abolition des frontières. Les DJ se promènent partout, leurs disques trouvent preneurs partout sur le globe, et le DVD ouvre maintenant la même porte aux VJ. La distribution et la diffusion se font à un niveau international, mais la production se fait maintenant connaître au même niveau. Il y a de plus en plus de projets qui vont se développer en faisant appel à différents lieux et différents centres dans différents pays. Avec des projets partout sur le globe, on assure déjà à l'étape de production la possibilité d'être en distribution et en diffusion internationales. Le terrain de jeu est beaucoup plus grand que Montréal, bien que ce soit évident que Montréal possède une spécificité. Cette particularité est éminemment culturelle bien qu'elle se résume difficilement. Moi, j'y vois essentiellement la diversité culturelle nord-américaine dans un contexte francophone libéral.
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Voilà pour ce billet de mise en contexte, j'essaierai de vous pister la prochaine fois sur mes créateurs montréalais préférés

Source: quelques articles sur le Net (dont la revue Horizon) et inspirations personnelles...

ancienetmoderne@hotmail.com

samedi, septembre 10, 2005

Nous sommes tous romains! 2ième partie...

Ceux qui me lisent depuis quelques mois, ont souvenance peut-être d'un billet que j'ai écrit en avril dernier dans ce blog intitulé: "Nous sommes tous romains! 1ère partie" où je rappellais nos racines latines et qui se terminait ainsi:

"Toutefois, ma fascination personnelle pour l'univers romain (comme pour le grec) tenait (avant cette lecture) beaucoup aux raisons qui expliquent l'expansion (le début) et le déclin (la fin) de cette civilisation. Et en fait de toute les grandes civilisations..Pourquoi Rome a-t-elle dominée et surtout pourquoi a-t-elle déclinée? Et Jerphagnon avec la lumière du philosophe m'amène une dimension nouvelle...En fait, je cherchais à comprendre pourquoi les civilisations naissent et meurent...je commence à comprendre...j'aurais dû m'en douter et mieux écouter les vieilles "tounes" de Jean Gabin..."
http://pierrebellerose.blogspot.com/2005/04/nous-sommes-tous-romains-1re-partie.html

Bon voici enfin la suite...

On sait maintenant que les civilisations et même les villes (est-ce que ce sera le cas de la Nouvelle-Orléans?) peuvent mourir. On veut évidemment comprendre pourquoi..Y a-t-il des repères, une cause commune à toutes ses disparitions?

J'ai lu quelques historiens qui ont amorcés il y a plus de deux cents ans une interminable partie de causes et d'effets. Chacun avance ses explications comme autant de pions et la partie durera aussi longtemps que subsistera Rome dans les mémoires: châtiment des dieux, sanction d'un effondrement général des valeurs, limite d'un système économique qui n'a pas su évoluer, pression trop forte de l'externe qui ont amené les fameuses "invasions barbares" à partir du IVe siècle, bureaucratie généralisée peu apte à l'évolution....sans compter les grilles marxistes...qui peut aujourd'hui mettre le doigt sur les raisons du déclin de l'empire romain?

Je me demande parfois si les anciennes philosophies n'étaient pas mieux accordées à ces évolutions que nos historiens modernes...Il faut relire Lucrèce et Marc-Aurèle...ils y constataient tout simplement le Hasard et la Nécessité. Et peut-être que les vieux mythes l'étaient mieux encore, qui parlaient de retour en poussière et d'éternité...

Comme Lucien Jerphagnon qui a 84 ans (81 ans lorsqu'il a terminé le livre à la source de ces 2 billets) , j'aurais tendance a laisser à de plus avisés ce type de débat éternel. Les historiens cherchent des réponses... Ils finiront bien par nous expliquer ce qui est arrivé à Rome, ce qui est arrivé à l'Égypte, aux Assyriens...ce qui arrive à tous le monde. Ils nous dirons pourquoi on naît et on grandit, pourquoi on vieillit et on meurt. Et nous serons alors bien avancés....

mercredi, août 31, 2005

J'ai une grippe d'homme!!

J'ai passé une très mauvaise nuit assaillie par un malaise soudain et violent: la grippe d'homme. Je me suis trainé toute la journée au bureau malgré le mal pernicieux qui m'habite et, ce soir, réconforté par ma petite soupe Lipton au poulet et aux nouilles; j'écris un mot dans mon blogue sur cet état mal compris...

En effet, à l'heure de la grippe du poulet, du SRAS et de la pneumonie atypique, du Virus du Nil, de la fièvre aphteuse et de la vache folle, les virus sont à la mode. Chaque mois apporte une nouvelle cuvée bactériologique. Le moindre petit atchoum anodin devient maintenant source d’inquiétude pour tout le voisinage. Le masque anti-grippe deviendra fortement suggéré j'imagine...

Mais avant de donner trop d’importance à toutes ces variantes modernes, ces grippes du jour, il y en a une qui a fait ses preuves, qui mérite le respect et les grands honneurs du tableau viral : La grippe d’homme. La vraie. Celle qui nous scie les jambes, nous courbe le dos et nous envoie sur le carreau au moins une fois par année. Mais svp pour une fois, les filles, ne riez pas. Le sujet est très sérieux. Vous croyez que j'exagère, que j'amplifie mes symptômes et que je cherche que votre pitié? Faux.

Ce qui se passe dans notre corps durant cette terrible semaine est pire que ce vous pensez. Nous sommes privés de notre pouvoir, vidés de nos fonctions vitales. Nous perdons le contrôle de notre corps, nos glandes s’affolent et toutes les pièces de la machine peinent en même temps : nez, sinus, poumons, gorge, amygdales, yeux, cordes vocales…Endurer? Garder notre prestance? Rien à faire, les neurones qui contrôlent notre dignité de mâle sont elles aussi engluées dans les sécrétions. Se traîner du salon à la pharmacie en passant par notre lit représente notre chemin de croix. Faire pitié (c'est le seul moment où l'on peut se le permettre!!) apparaît comme un droit acquis. Même penser devient impensable.

Et c’est à peu près au moment où toute notre résistance nous abandonne que vous, mesdames, arrivez avec votre délicatesse ironique nous glisser, un sourire narquois aux lèvres : « Ooooh, pauv’ toi, une grosse grippe d’homme?… » Les pires sont les collègues du bureau insensibles à l'effort demandé pour venir faire notre travail quotidien...

Pendant 51 semaines, jamais on ne se plaint jamais d’avoir mal....mais quand arrive la grippe et ses affreux symptômes, c’est la libération des émotions! Tous les maux accumulés durant l’année ressortent et s’approprient nos cinq sens. De la compassion svp!!

Et c’est tout à fait normal que ce soit ainsi. La grippe d’homme, ressemble à la mue du serpent. Dans cette période qui dure environ une semaine, le serpent, habituellement fier et terrible, n’est plus l’ombre de lui-même. Il devient complètement vulnérable, voire même aveugle, et ralentit de beaucoup ses activités. Pourtant, ce renouvellement est essentiel à son évolution. Même chose pour nous. On descend bien bas, mais c’est pour mieux repartir. Lorsque le virus lâche son emprise sur nous, on respire, on retrouve notre vraie voix et soudainement, on a le goût de danser dans la rue comme un client de Viagra. Nous voilà un homme neuf!

OK! Je m'en vais prendre un grand verre d'eau et m'emmitoufler comme il faut dans mon lit...soulagé de m'être exprimé...mais, je le sens, ...toujours incompris...

ancienetmoderne@hotmail.com

mardi, août 23, 2005

La bataille des Thermopyles à Montréal

Après des mois de disette, deux grosses productions hollywoodiennes s'en viendraient à Montréal avec leurs vedettes et leurs millions de dollars de retombées économiques.
Selon The Gazette d'aujourd'hui, l'une est dans la poche. Pour l'autre, les paris sont encore ouverts.

En effet, c'est à Montréal que sera filmé à partir d'octobre prochain le film 300, adaptation d'une bande dessinée de Frank Miller, qui était aussi derrière Sin City. Ce film racontera l'épopée historique (au coût de 70 millions $ ) des 300 combattants d'élite de Spartes qui avaient retardé l'invasion perse, en Grèce, en 480 avant Jésus Christ. La bataille des Thermopyles, comme on l'appelle, est l'une des plus célèbres de l'Antiquité.

Je résume cette célèbre bataille...

-481 av JC: Il apparait évident que les Perses tenteront bientôt d'envahir la Grèce...les Grecs choisissent alors en août, tandis que les Perses envahissent la Piérie, une position défensive très forte aux Thermopyles qui commande l'accès à la Béotie et à la Grèce centrale. Quant à la flotte, elle s'installe au nord de l'Eubée en un lieu nommé l'Artémision afin d'empêcher la flotte perse de contourner cette position.

En effet les Perses, pour garder le contact avec leur flotte, doivent emprunter la seule route importante qui passe par les Thermopyles (les « Portes Chaudes », à cause des sources thermales qui s'y trouvent). Là, entre le golfe Maliaque et la montagne, l'étroite chaussée passe dans un défilé dont certains passages n'excèdent pas 10 mètres de largeur et qui plus est barré par les vestiges d'un mur construit en zigzag. Enfin, les marais sont nombreux et forment un obstacle supplémentaire.

Entre les 7000 à 10 000 hommes environ dont dispose Léonidas et la flotte d'Eurybiade (avec Thémistocle à la tête du contingent des navires athéniens, de loin le plus nombreux) les liaisons sont constantes.

La bataille

Dans un premier temps, sur terre, les troupes de Léonidas tiennent fermement leur position et repoussent les Perses, infligeant de grandes pertes, y compris aux fameux Immortels, les troupes d'élites de Xerxès. Mais Léonidas est trahi par un certain Éphialtès (Sparte), fils d'Eurydémos, un citoyen de Malia, qui livre aux Perses le moyen de contourner l'armée grecque, par le sentier d'Anopée. Léonidas décide alors de se sacrifier avec les 300 hoplites Spartiates, ainsi que 700 soldats des cités de Thèbes et de Thespies, pour laisser aux Grecs le temps d'organiser leur défense et à l'armée de se retirer en bon ordre. Les Grecs résistent héroïquement autour du roi spartiate et sont tous massacrés sur ordre de Xerxès. Cette bataille devint l'emblème de la résistance grecque à l'envahisseur et de l'esprit de sacrifice des Spartiates. Au sommet du Kolonós, théâtre de l'ultime résistance spartiate, sur lequel fut érigé un mausolée, une inscription du poète Simonide de Céos (556, 467), commémore cette action : « Passant, va dire à Sparte qu'ici ses fils sont morts pour obéir à ses lois ».

Et dire que cette bataille va être filmée à Montréal...

vendredi, août 19, 2005

Journée de congé: Alexandre le Grand et Google...

Vendredi 19 août. Mes plans ont changé plusieurs fois depuis une semaine pour cette rare journée de congé et je me suis retrouvé sans projet précis en me levant ce matin. J'ai flâné un peu en matinée et par la suite je suis allé à la Grande Bibliothèque où je me suis retrouvé avec 4 livres sur Alexandre le Grand que j'ai feuilletés cet après-midi. Étonnant le culte d'Alexandre le Grand autant durant l'antiquité qu'au XIXe s. et dans la première moitié du XXe s. Les historiens et les philologues allemands ont fait une montagne d'études sur le sujet.

Cette lecture alexandrine me rappella mon voyage en Grèce de 2001. J'ai pu visiter le site de Vergina (en Macédoine-province au nord de la Grèce) où étaient enterrés les rois de Macédoine. On y trouva en 1977 une tombe inviolée que l'on s'accorde à considérer comme la tombe de Philippe II (le père d'Alexandre le Grand). Ce fût une visite qui m'avait émerveillée et émue...

Je me suis évadé de la nostalgie de ce voyage en écoutant un peu le golf à la TV puis je me suis mis à lire tout ce que j'ai trouvé sur le Net sur la question de la digitalisation des bibliothèques....c'est un sujet qui me fascine et j'ai quelques heures pour me faire une tête là-dessus. Youppi!! Je vous résume ce que j'en ai compris..

La bataille du livre sur Internet a donc commencé. Premier round: Décembre 2004- Lancement de Google Print , dont le but est de numériser et de mettre en ligne le maximum d'ouvrages détenus dans les bibliothèques partenaires du projet (essentiellement américains). Deuxième round: Avril 2005- à l'initiative de Jean-Noël Jeanneney, président de la Bibliothèque Nationale de France (BNF), un projet européen de numérisation des livres, alternatif à Google Print commence à prendre forme…Troisième round: Cette semaine (le 16 août) Google prend une pause dans sa démarche devant la méfiance de la France (et des européens) et de plusieurs éditeurs américains.

Rappellons le projet Google:

1) L'objectif général ? Organiser l'information mondiale en mettant sur la Toile le maximum de textes édités, sans hiérarchie ni classement particulier. Comment ? En proposant aux bibliothèques (Google Print Library Project) ainsi qu'aux éditeurs (Google Print Publisher Program) de mettre en ligne leurs ouvrages papiers, intégralement ou partiellement, si ces derniers restent sous copyright.

2) Quelles bibliothèques ? Quatre d'entre elles ont jusqu'à présent adhéré au projet « Google Print » : les bibliothèques des universités américaines d'Harvard, du Michigan et de Stanford, la New York Public Library ainsi que la Bodleian Library qui est rattachée à l'université d'Oxford (Grande-Bretagne). Compte tenu des fonds des quatre bibliothèques, 15 millions de livres pourraient être numérisés, soit environ 4,5 milliards de pages Web, d'ici six ans. Cela représenterait plus de 2 millions de pages à numériser chaque jour ! Mais seulement 15 % des quelque 100 millions d'ouvrages publiés depuis l'invention de l'imprimerie (1455). Depuis janvier 2005, Google Print numériserait en moyenne 50 000 pages/jour, soit 40 fois moins que nécessaire…

3) Sous quelles conditions ? Les bibliothèques disposent d'un droit de veto sur la numérisation de certains ouvrages, et la possibilité offerte par Google de disposer de deux versions numériques : l'une pour le Web, accessible via Google Print, l'autre disponible pour le site de la bibliothèque !

4) Quel budget pour le « Google Print » ? Le coût du projet de numérisation est estimé entre 150 à 200 millions de dollars (soit environ 10 dollars par livre). Google n'a toutefois pas confirmé cette fourchette de coûts.

5) et du côté des éditeurs ? Ces derniers donnent au préalable leur accord sur la mise en ligne de leur ouvrage sous copyright (après 1923, selon la loi américaine). Après quoi, Google Print n'affiche pour l'internaute qu'un nombre limité de pages grâce à un système de cookies. Si aucun accord n'est obtenu avec l'éditeur, Google s'appuie sur la notion américaine de « Fair use » afin de proposer un « petit extrait » à l'internaute. Toujours gratuitement.

Donc, d'un côté les moteurs de recherche, qui derrière leur désignation à connotation technique, constituent un véritable “nouveau média”; les entreprises qui gèrent ce point de passage obligé des internautes sont de grandes structures capitalistiques, qui doivent en permanence élargir les services rendus aux utilisateurs ; accentuer leur présence boursière pour lever des capitaux permettant l’amélioration technique permanente ; financer les recherches par la publicité, en offrant aux annonceurs de nouvelles opportunités.

De l’autre, des bibliothèques numériques qui visent au contraire “à mettre en place des “collections” très catégorisées (les métadonnées de catalogage y occupent une place centrale) en offrant des accès (plus ou moins réservés en fonction des stratégies) à des ‘photocopies numériques’ des documents existants (écrit, image), ou à des reformatages utilisables sur le web des documents analogiques (son, vidéo).

Cette initiative de Google aura eu quand même du bon malgré les ratés de cette semaine. Sans avoir de boules de cristal, j'ai l'impression qu'un mode mixte va vraisemblablement émerger. Et alors nous aurons un phénomène de coopération entre les “bibliothèques numériques” qui offriront des accès limités et “moteurs de recherche” qui lanceront leurs robots pour explorer les rayons des bibliothèques numériques et intégrer leur contenu dans le flux médiatique qu’ils mettent en place... Dès qu’un document existe sous forme numérique, il va circuler, et finalement être retrouver et consulté suivant de multiples chemins d’accès. il va ête intégré dans de nouveaux documents (études, documents pédagogiques, autres créations, citations, ré-édition,…) et servir dans la constitution de nouveaux réseaux.

Qu'en penserait Alexandre le Grand? La bataille de l'empire n'est plus sur les champs de bataille mais bien au niveau de l'information et les plus agressifs et intelligents seront les vainqueurs...comme le fût Alexandre le Grand...mais je rappelle une des leçons de la vie tumultueuse du macédonien...N'oublie-t-on pas qu'Alexandre est mort à 33 ans d'épuisement après avoir conquis un territoire incroyablement nouveau...comme quoi même les plus grands génies peuvent être dépassé par l'ampleur de la tâche...

samedi, août 13, 2005

L'archéologie moderne...de ma chambre

Bonjour,

Est-ce que vous connaissez la "nouvelle" archéologie contemporaine? Elle consiste à analyser des scènes de la vie quotidienne comme si nous étions des grecs anciens...tout cela pour analyser l'homme occidental d'aujourd'hui à partir des objets de son quotidien. Les analyses du contenu de nos poubelles par des archéologues sont célèbres dans ce milieu. J'ai eu l'idée de faire la même chose en dressant une liste des livres qui sont sur ma table de chevet et sur le plancher de ma chambre actuellement. Voici cette liste en ordre purement aléatoire en précisant où j'en suis rendu dans ma lecture:

- Dante, Oeuvres complètes (lues aux 2/3)
- Yann Martel ,Life of Pi (lu à la moitié)
- L'Égypte, Guide bleu
- Jean-Pierre Vernant, L'Univers, les dieux, les hommes (lu il y a quelques années, en relecture)
- Thierry Hentsch, Raconter et Mourir. Aux sources narrratives de l'imaginaire occidental (toujours sur ma table de chevet--voir mon blogue)
- Jean-Marc Piotte, Les grands penseurs du monde occidental (un livre de référence)
- Jacqueline de Romily, La Grèce Antique. Les plus beaux textes d'Homère à Origène (J'en ai lu plusieurs extraits)
- Hérodote-Thucydide, oeuvres complètes, (J'ai lu Hérodote au complet, je me suis rendu à la moitié de la Guerre du Péloponnèse de Thucydide)
- Jean Tullard, Napoléon (Biographie que je n'ai pas encore commencée)
- Pascal Quignard, Les Ombres errantes (lu et relu..)
- Amin Maalouf, Léon L'Africain (lu)
- Jean Grondin, Du sens de la vie (lu- voir mon blogue)
- J.C. Somoza, La caverne des idées (roman lu)
- Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe-Tome 3 (après avoir lu les deux premiers tomes--des grosses briques--mon intérêt s'émousse...)
- Gerald Messadié, Madame Socrate (lu)
- Georges Bordonne, Clovis dans la série "les Rois qui ont fait la France" (lu)
- Jacqueline de Romilly, Précis de littérature grecque (je le consulte de temps en temps)
- Lauwrence Durrell, Le Quatuor d'Alexandrie (je n'ai pas dépassé la centième page...)
- Edna O'brien, Biographie de James Joyce (pas commencée)
- R.W.B. Lewis, Biographie de Dante (lue)
- Jean Irigoin, Le livre grec des origines à la renaissance (lu)
- Pierre Lepape, Le pays de la littérature (à lire)
- E.H. Gombrich, Histoire de l'art (gros livre de référence que je feuillette de temps en temps)
- Didier van Cauwelaert, L'Évangile de Jimmy (lu)
- Collette Godin, Montréal, la Ville aux cents clochers (lu)
- Jean Irigoin, Tradition et critique des textes grecs (lu)
- Fred Pellerin, Dans mon village, il y a belle lurette (lu en parti)
- Pierre Boncenne et Bernard Pivot, La bibliothèque Idéale (outil de référence que je ne regarde presque jamais)
- René Huyghe, Delacroix ou le combat solitaire (à lire)
- Platon, Alcibiade (lu)
- Claude Mossé et Annie Schnapp-Gourbeillon, Précis d'histoire grecque, Du début du deuxième millénaire à la bataille d'Actium (une de mes lectures actuelles)
- Mauruce Druon, Les Rois Maudits (une de mes lectures actuelles)
- Étienne Charpentier, Pour lire L'ancien testament (lu)
- Chefs d'oeuvres du Musée du Caire (lu)
- Alexandre Dumas, Le comte de Monte-Cristo (lu)
- Andréï Makine, La femme qui attendait (une de mes lecture actuelle)
- Guide de poche des auteurs grecs et latins (livre de référence)
- Guide du "Metropolitain Museum of Art", un achat de mon voyage à NY-- la sem. dernière
- Yves Beauchemin, Charles le téméraire (une de mes lectures actuelles)
- Umberto Eco, La mystérieuse flamme de la reine Ioana (je viens juste de le terminer)
- Irad Malkin, La méditerranée spartiate (en lecture rapide, pas très intéressant )
- Collection Autrement, Rome Ier s. ap. J.C. (une de mes lectures actuelles)
- Jean-Paul Kauffmann, La lutte avec l'ange (lu à 2 reprises-voir mon blogue)
- Saint-Augustin, Confessions (lues)
- Rita Monaldi et Francesco Sorti, Imprimatur (lecture terminée il y a un mois environ)
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Voilà en frac, les livres qui se retrouvent à la gauche et à la droite de mon lit...

mardi, août 09, 2005

La mort d'un grand intellectuel et humaniste...

Le philosophe Raymond Klibansky décède à Montréal à 99 ans


J'ai entendu parlé du professeur Klibanski pour la première fois il y a quelques années seulement grâce à George Leroux qui est professeur d'histoire à l'UQAM. VRAIMENT un être remarquable qui a véçu réellement les passions intellectuelles du siècle...c'est pourquoi je me permets de reproduire l'article d'aujourd'hui du Devoir

Comme vous le voyez , mes derniers posts portent sur Thierry Hentsch et sur Raymond Klibanski... cela indique bien qui sont mes idoles...

L'ancien et le moderne

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Raymond Klibansky dans le documentaire biographique intitulé De la philosophie à la vie, primé en 2002 au Festival international du film sur l’art. La volonté de suivre à la trace des notions et des concepts sur des milliers d’années, dans plusieurs aires culturelles, l’aura occupé toute sa vie.

Formé dans l'effervescence culturelle de l'Allemagne du premier tiers du XXe siècle, forcé à l'exil par la barbarie nazie, colonel de l'armée britannique durant la Seconde Guerre mondiale, philosophe et historien de la culture de renommée planétaire, professeur émérite des universités McGill, Oxford et Heidelberg, coauteur de Saturne ou la Mélancolie, un livre légendaire sur le sublime et complexe sujet du «bonheur d'être triste», Raymond Klibansky est mort vendredi dernier. La courte notice nécrologique publiée hier dans Le Devoir annonce qu'il a succombé «dans sa centième année, paisiblement, à son domicile de Montréal». Il serait devenu centenaire le 15 octobre prochain.

Sa longue vie très bien remplie concentre les misères et les bonheurs d'un siècle marqué par d'admirables découvertes scientifiques et artistiques, mais aussi par d'abyssales plongées au coeur du maléfique. Lui-même connaît le statut d'exilé dès le berceau, à Paris, son lieu de naissance, où son père allemand s'occupe depuis quelques années d'une grande entreprise d'import-export en vins. En 1914, dès le déclenchement du premier conflit mondial, sa famille est obligée de tout abandonner pour rentrer à Francfort. Après quelques années passées au très rigide et trop discipliné Goethe-Gymnasium, où il se lie d'amitié avec Klaus Mann, le fils de l'écrivain Thomas Mann, le jeune Klibansky -- qui a hérité du prénom du défenseur de la laïcité et futur président de la République française Raymond Poincaré -- persuade ses parents de l'inscrire à la Odenwaldschule, une école mixte et progressiste, une utopie scolaire réalisée, sans surveillants, sans notes, où les élèves et les professeurs décident ensemble, lors d'assemblées générales, des règles de conduite communes. La Odenwaldschule a formé d'autres gens célèbres, dont Daniel Cohn-Bendit, le défenseur de «l'imagination au pouvoir» de Mai 68.

Comprendre ce qu'est l'homme

Il obtint son «Abitur», l'exigeant diplôme d'études secondaires allemand, avec six mois d'avance et rentre à la fameuse Université de Heidelberg à 17 ans, en 1923. Dans cette ville, il fréquente la maison de Max Weber, en tant qu'ami intime de ses neveux, ses fils adoptifs. Le grand sociologue mort en 1920 a laissé en plan les épreuves de Économie et Société, sa somme théorique. Pour son premier travail intellectuel d'envergure, Raymond Klibansky va donc consacrer ses soirées à aider la veuve Weber à corriger les épreuves du maître ouvrage.
Il suit 35 heures de cours par semaine, dans toutes les disciplines. «Mon ambition était de comprendre ce qu'est l'homme, dira-t-il au Devoir dans une entrevue publiée en 1992. Et pour y arriver il fallait commencer par le commencement, par la pensée grecque, par la langue grecque, celle des philosophes, mais aussi celle des poètes, sans négliger l'expression visible de l'esprit dans l'art.» Il termine son doctorat à 23 ans, puis devient «Privatdozent», professeur de cours libres, en 1931, deux ans avant la catastrophe de 1933. Il se rappellera ensuite avec tristesse du silence de la très grande majorité des enseignants, qui avaient pourtant passé les années précédentes à discuter savamment de la nécessité d'une conduite personnelle courageuse, de l'autonomie de l'individu et de sa liberté. Pour lui, la mémoire de grands esprits qui avaient capitulé devant le régime nazi était «entachée à jamais».

Le cas le plus célèbre demeure évidemment celui de Martin Heidegger, qui fait maintenant les frais d'un juste déboulonnage en règle pour son nazisme militant. L'auteur d'Être et Temps enseigne alors à Fribourg-en-Brisgau et Klibansky ne le rencontre donc pas souvent. Il est tout de même présent à la fameuse conférence Qu'est-ce que la métaphysique ?, donnée en 1929. «Il y avait là, devant nous, un mélange d'intensité intellectuelle et de mensonges, se rappelait-il 60 ans plus tard. Il déformait la vérité historique tout en citant Platon. Tous les moyens étaient bons pour lui.» Klibansky se rapproche plutôt du philosophe Karl Jaspers, qui ne reniera jamais ses idéaux humanistes et démocratiques. Jaspers le propose pour un stage à Kiel, auprès du légendaire Ferdinand Tönnies, auteur de Communauté et Société (1887), ami de Friedrich Engels, cosignataire du Manifeste du Parti communiste, paru il y a 150 ans. «Tönnies m'a beaucoup parlé de ses rencontres avec Engels», confie-t-il à son ancien élève, le professeur québécois Georges Leroux, dans leur livre d'entretiens biographiques Le Philosophe et la Mémoire des siècles, paru en 1998, aux Belles Lettres, à Paris.


Cette volonté de suivre à la trace des notions et des concepts sur des milliers d'années, dans plusieurs aires culturelles, va l'occuper toute sa vie. Raymond Klibansky participe au renouvellement de la compréhension des rapports de la culture occidentale à ses sources grecques, filtrées par les penseurs juifs, arabes et chrétiens du Moyen Âge et de la Renaissance. Dans le lot immense et disparate de ses oeuvres complètes, occupant plusieurs rayonnages, on peut notamment distinguer les éditions critiques d'oeuvres majeures de l'histoire de la philosophie. Par exemple le monumental Corpus Platonicium Medii Aevi, une édition des versions médiévales latines et arabes des textes platoniciens. L'édition critique du Parménide latin, le dialogue de Platon accompagné du Commentaire de Proclus, qu'il a lui-même découvert dans la bibliothèque du cardinal. Et puis les Medieval and Renaissance Studies, dont six volumes ont été publiés de 1941 à 1968. Reconnaître la raison et la dépasser Tout cela pour se comprendre, maintenant. «Il y a dans la tradition allemande une tendance à reconnaître la raison et à vouloir en même temps la dépasser. Ce qui est très différent du cartésianisme français et de l'empirisme britannique. Et pour comprendre cette voie, il faut remonter aux sources médiévales et, à travers elles, comprendre la transformation de la pensée de Platon.»

Dès 1927, il propose à l'académie de Heidelberg de réaliser des éditions critiques des oeuvres latines de Nicolas de Cues puis de maître Eckhart, dont les nazis veulent faire un ancêtre idéologue. À compter de 1933, le «Privatdozent» est d'autant plus menacé qu'il nargue le nouveau pouvoir qui exige des détails sur ses «origines raciales», sur la confession de ses parents et grands-parents. «Moi, je n'ai pas répondu au questionnaire, mais j'ai écrit une lettre qui a été retrouvée récemment. Je déclarais que ce questionnaire était incompatible avec les exigences de la pensée scientifique [...] et que, d'ailleurs, il était impossible de prétendre établir une origine raciale à partir de la religion de deux générations seulement. J'ajoutais que, pour autant que je puisse le savoir, tous mes ancêtres, tant dans la lignée paternelle que maternelle, avaient pratiqué la religion juive.» Raymond Klibansky va quitter l'Allemagne quelques jours plus tard, après avoir convaincu les Warburg de prendre eux aussi le chemin de l'exil avec leurs précieux livres -- leur institut est toujours à Londres. Il a en poche de quoi payer le taxi et il lit mais ne parle pas l'anglais. Il corrige la lacune en quelques mois, devient professeur au prestigieux Wolfson College d'Oxford. La philo mène à tout.


Pendant la Seconde Guerre mondiale, le philosophe prend du service au sein du Political Warfare Executive, en Grande-Bretagne. Il s'élève jusqu'au rang de colonel de l'armée britannique. Non pas malgré sa formation académique, mais précisément en raison de ses connaissances savantes. Ainsi, quand des militaires américains lui demandent des détails sur le temps des récoltes en Toscane, le service du colonel-philosophe trouve la réponse dans Virgile. L'herméneute décrypte aussi les signes de fabrication des fusées VI, V2 et V3. Par contre, lorsque les Alliés déclenchent la campagne de Sicile, il ne le consultent pas et le regrettent amèrement par la suite, comme il le raconte lui-même dans ses souvenirs. «Quand j'ai appris qu'on s'apprêtait à franchir le détroit de Messine et à remonter vers le nord, je ne l'ai pas cru, confie-t-il dans le livre. Depuis Hannibal jusqu'à Garibaldi en passant par Byzance et les Goths, l'histoire a montré que, pour conquérir l'Italie, il faut l'attaquer par le Nord ou par le milieu. [...] Les plans avaient été faits au quartier général d'Eisenhower, à Alger, et approuvés à Washington. Mais j'étais "Political Intelligence Officer" et mes opinions n'avaient aucun poids. L'erreur a été payée chèrement à chaque traversée de fleuve et à la bataille du mont Cassin. Tant de soldats ont été tués.»

En 1946, le colonel redevient professeur, au collège Wolfson bien sûr, mais aussi à McGill et à l'Université de Montréal. Ce nouvel exil volontaire aura finalement duré plus d'un demi-siècle «Je suis profondément européen de formation, de tradition, confiait-il encore à Georges Leroux. Je retourne en Allemagne, à Heidelberg surtout, où l'université m'a fait sénateur d'honneur. Je suis de nouveau souvent à Oxford. Cependant, quand je retourne à Montréal, je rentre chez moi. Peut-être une certaine synthèse entre l'ancien et le nouveau monde s'est-elle opérée en moi ?» Ici, le professeur forme des générations d'étudiants, dont plusieurs devenus célèbres. Comme le Costaricien Oduber Quiros, «tout à fait remarquable», qui participe à un coup d'État en 1949 et rédige un projet de Constitution centrée sur les droits de l'homme. Travailleur infatigable, le nonagénaire codirige un collectif sur les recherches philosophiques au Canada français. Les prix annuels de la Fédération canadienne des études humaines portent son nom. Surtout, pendant toute cette longue vie aussi exemplaire qu'exceptionnelle, à Montréal comme ailleurs, le professeur multiplie les initiatives pour la paix, la liberté et la tolérance, soit au sein de l'Institut international de philosophie, soit en publiant des classiques de ces idées généreuses, dont la fameuse Lettre sur la tolérance, de Locke, parue en plus de 20 langues. Car l'idée de tolérance constitue finalement la clé de voûte de l'existence et de l'oeuvre de Raymond Klibansky, homme d'études autant qu'homme action, philosophe engagé contre les tortionnaires des choses, des mots et des êtres. «Ce n'est pas parce que, souvent, le résultat des efforts est minime, ou même non existant, qu'il ne faut pas les faire, aimait-il répéter. L'effort personnel, l'effort éclairé par une conviction, fait une différence. L'histoire est pleine d'exemples montrant que l'action d'un individu, la personnalité d'un individu, a changé quelque chose.»

Source: Le Devoir, 9 août 2005

lundi, juillet 25, 2005

Saint Paul à La Minerve...

Est-ce que j'ai l'esprit complètement perturbé par mes lectures nocturnes?? j'ai l'impression de toujours voir des symboles antiques partout...

Je suis allé au mariage de mon frère ce week-end, parfaitement réussi, dans une magnifique petite église...

La cérémonie avait lieu au Village de La Minerve (50 ou 60 kms au nord de Tremblant) ...comment ce petit village colonisé à la fin du XIXe s. a bien pu hériter du nom de cette déesse romaine "Minerve" ? En fait, il semble que des journalistes du journal montréalais La Minerve (1826-1899) soient venus dans la région entre 1880 et 1885 et aient publié une série de reportages....En effet, un certain courant intellectuel montréalais, au 19e s., était influencé par la mode néo-classique européenne où les symboles des dieux gréco-romains étaient de nouveau de bon goût...d'où le nom du Journal et la transmission par la suite dans les Laurentides....Voici donc l'explication pour la déesse...

En plus de voir heureux frérot et sa fiancée, un des moments les plus touchants du week-end (pour moi) fût une lecture faîte par Fiston durant la cérémonie de mariage..Fiston a lu la première lettre de Saint Paul Apôtre aux Corinthiens...ainsi dans ce jubé de l'église au nom d'une déesse romaine, fiston lisait un texte remontant à 2 000 ans et participait ainsi sans même le savoir à la transmission d'un des textes fondateurs de l'Occident...c'est Thierry Hentsch qui aurait été content!!

Heureux père

jeudi, juillet 14, 2005

Décès de Thierry Hentsch

Une de mes premières interventions sur ce blogue avait été pour souligner l'admiration envers un grand intellectuel de Montréal

http://pierrebellerose.blogspot.com/2004/12/moi-thierry-hentsch-et-le-grands.html

L'annonce de la mort de Thierry Hentsch que je n'avais jamais rencontré m'attriste beaucoup. À la suite, j'ai reproduit l'article d'hier du Devoir
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Thierry Hentsch, auteur et enseignant en science politique à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), est décédé jeudi des suites d'un cancer foudroyant du pancréas, détecté il y a quelques mois à peine. Il était âgé de 61 ans. Sa mort, annoncée hier, en a surpris beaucoup à l'UQAM : au département de science politique, on indiquait qu'à peu près personne n'était au courant de la gravité de sa maladie. M. Hentsch a enseigné la dernière session, et devait faire de même à l'automne. Il dirigeait encore plusieurs mémoires de maîtrise et thèses de doctorat. Intellectuel renommé, conférencier apprécié, M. Hentsch a remporté le Prix du Gouverneur général en 2003 pour son essai Raconter et mourir : aux sources narratives de l'imaginaire occidental, un ambitieux ouvrage érudit (mais accessible) faisant la synthèse des récits littéraires fondateurs de la culture occidentale. Il lui a aussi valu des récompenses ou des mentions dans les concours du Prix littéraire France-Québec, du Grand Prix du livre de Montréal et du prix Louis-Pauwels. Il est également l'auteur de L'Orient imaginaire : la vision politique occidentale de l'est méditerranéen (1988) et d'une Introduction aux fondements du politique (1993). Il a collaboré au fil des ans avec de nombreux journaux et revues, ainsi qu'à quelques émissions de télévision. Originaire de Suisse (il a obtenu son doctorat de l'Université de Genève), Thierry Hentsch est entré à l'UQAM en 1975. Auparavant, il avait réalisé plusieurs missions de négociation pour le Comité international de la Croix-Rouge, notamment en Syrie, en Palestine et au Pakistan. Les questions du rapport entre les cultures, notamment entre l'islam et l'Occident, ont particulièrement occupé ses recherches. À l'UQAM, il a occupé diverses fonctions au sein du syndicat des professeurs et fut directeur du département de science politique entre 1998 et 2001. Ses funérailles auront lieu jeudi, à Montréal.

lundi, juin 06, 2005

Photos d'Istanbul

Merci à mon ami Paul, 2 photos de moi à Istanbul



Dans le Grand Bazaar d'Istanbul


Devant l'obélisque de l'Hippodrome antique d'Istanbul...eh oui! Un obélisque égyptien (exécuté vers 1500 av JC)...l'Empereur Théodose l'avait fait venir du temple de Karnak (Égypte) à la fin du 4e s. ap JC

samedi, juin 04, 2005

Je suis maintenant un stambouliote...

Pardon pour mon titre mais il fallait bien que je puisse ploguer le nom français des habitants d'istanbul...c'est trop beau!

Quelques petits mots encore sur cette ville charmante qui passe du cahot automobile incroyable (c'est pas Le Caire que j'ai visité en novembre dernier--voir mon blogue--mais ca ne serait tarder...) au bar trendy en passant par les endroits tout à fait charmants...comme le quartier français que j'ai vu hier soir (un peu trop touristique à mon goût) ou encore mieux le quartier "Ortaköy".

Le quartier Ortaköy se trouve au pied de l'imposant pont du Bosphore...Ortaköy a su attirer les bars "trendy" tout en gardant son atmosphère de village d'antan.

En ce qui concene le night-life, nous avons en vu plusieurs (bien-sûr!) dont le bar "Reina"...vaste bar en plein-air pouvant recevoir plus de 4 000 personnes...sur le bord du Bosphore...assez impressionnant de pouvoir danser sur des airs arobo-techno avec vue sur ce fleuve chargé d'histoire...


Le bar Reina avant que les milliers de personnes envahissent le lieu...

Près du Reina, il y a un front de mer plein de terrasses et boutiques d'artisanat..pas mal agréable...

Bon c'est mon dernier message d'Istanbul...j'aurai pu vous parler du Palais Topkapi (magnifique trésor des sultants, reliques de Mahommet, etc) et autres, mais ca suffit de mon côté...on rentre à Monrtéal!

mercredi, juin 01, 2005

Sainte Sophie et Istanbul

Il y a des rencontres qui marque et ma visite de sainte-Sophie en est une, pour sûr!

Sainte-Sophie témoigne depuis plus de 14 siècle de la grandeur et du raffinement de l'Empire bizantin. L'empereur Constantin (d'où provient l'ancien nom de la ville "Constantinople") construisit une première église qui brûla après quelques décennies. L'empereur Justinien inaugura le vaste édifice en 537 ap JC...après 5 ans de travaux à peine...un prodige pour l'époque (10 000 travailleurs et un investissement qui représentait l'ensemble des revenus de l'empire de plusieurs années...). On a rajouté les minarets après la prise de Constantinople en 1453.





J'ai eu l'impression que Sainte-Sophie a été conçu comme un réel miroir terrestre des cieux, son intérieur réussit à donner un véritable sentiment d'élévation en attirant le regard vers le sommet...incroyable avec sa haute coupole centrale. Les mosaiques byzantines qui ont été conservées sont renversantes.

Malheureusement, je ne puis ici intégrer une photo de qualité de la mosaique de la Déisis (11e s. ap JC) montrant le Christ Pantocrator (tout-puissant) en compagnie de la Vierge et de Saint-Jean-Baptiste (à droite)...J'ai pu m'approcher à quelques pieds du Jean-Baptiste d'une tristesse infinie. Cette émotion ressentie après mille ans et tout cela à partir de milliers de minsucules céramiques multicolores..Wow!




Mes amis! Allez vite à Istanbul si ce n'est que pour allez voir ce regard byzantin de St-Jean Baptiste pactisant avec douleur avec la destinée...à l'intérieur de l'église la plus belle au monde...

mardi, mai 31, 2005

Istanbul...première impression

Jamais le titre de mon blogue "L'ancien et le moderne" ne sera aussi approprié que pour ce billet. Mon Istanbul de ma première journée (et soirée) a consisté à me retrouver dans une grande ville européenne, un peu plus anarchique, un peu plus pauvre mais européenne. Arrivé dans un aéroport moderne et taxi jusqu'au Hilton on ne peut plus occidental...Par la suite, mon premier drink fût dans un bar "trendy" d'Istanbul (le Vogue) où j'avais l'impression d'être sur St-Laurent avec les mêmes décors et musiques (pour donner une idée au niveau de la musique j'ai reconnu St-Germain, Allegria, Charles Aznavour et autres succès planétaires).

Mais hier (lundi) on a beaucoup marché et entre autres visité le bazaar égyptien et le Grand Bazaar...on a marché longtemps et là je me sentais bien, dépaysé mais pas trop, entre l'Europe et une partie d'Asie...j'ai beaucoup aimé.


L'entrée du Bazaar égyptien

Mais mêlé à la foule entre les tapis, les épices, l'artisanat turc, les mosqués (dont la magnifique Mosquée bleue que nous avons visité) et cette ville grouillante (on parle de 15 millions d'habitants...)....je me rends compte que je conserve malheurement les mêmes faiblesses peu importe où je me trouve...

Eh oui! Devinez qu'est-ce que m'a le plus touché et le plus ému! :

- La colonne de Constantin...même si elle était caché par les rénos, même si on l'appelle "colonne brûlé" tellement elle fût marqué au fils des siècles par les intempéries et le feu, cette colonne (terminée en 330 ap JC) me ramena à mes souvenirs de Rome..

- Les vestiges de l'Hippodrome romain dont il ne reste peu de choses sinon l'Obélisque de Théodose (très impressionnant) et la colonne de Constatin Porphyrogénète.

- la Citerne Basilique...visite presque surréaliste d'un superbe ouvrage romain puis byzantin...c'est-à-dire commencé par Constantin et terminé par Justinien (alors que Rome était tombé au mains des envahisseurs depuis près d'un siècle) en 532 ap JC. Très bien mises en valeur par l'éclairage, la Citerne consiste en 336 colonnes antiques d'une hauteur de 8 mètres qui supportent de magnifique voûtes romaines. Les 2 colonnes aux bases de Méduses sont spectaculaires ( et me rapella la Sicile où la méduse est partout)....cette immense Citerne alimentait en eau le Grand palais impérial.

dimanche, mai 15, 2005

L'effet Mistress Barbara

Je ne sais pas trop pourquoi j'ai acheté il ya un petit bout un CD de la DJ montréalaise... "Mistress Barbara"...la reine montréalaie (a 25 ans) du techo...Geste bizarre pour moi qui n'aime pas le techno et qui lui préfère de loin le House...

Bon! Comme tout le monde je suis influencé par les médias...faut croire! Pour dire vrai je ne l'ai a peu près pas écouté pendant 1 an...et dieu s'est pourquoi (mais le Daible s'en doute) j'ai mis Mistress Barbara récemment (dans mon auto) en revenant de Québec.

Sans trop m'en rendre compte cette musique que j'appellerai stroboscopique m'a réellement mis en disposition de réflexion...qui allaient dans toutes sortes de direction nouvelles et inattendues.

Mon Mistress Barbara me suis toujours maintenant!

vendredi, avril 29, 2005

Je repense à Agrigente

AGRIGENTE

Revêtu des ténèbres de son ignorance,
il charme l’éternité, il cherche la connaissance.
Le temps s’avance un peu et le rêve est fini.
Il comprend que trop penser nuit.

Entends donc, Empédocle, ce vieillard calme et sage
comme seul peut l’être un homme au-dessus des mortels
qui ne plaisante jamais avec l’éternel.

Lorsqu’on voit Agrigente pour la première fois,
on comprend le foudroyant esprit grec de l’infini
qui n’admet pas qu’on bavarde. Tout n’est que poésie.
La vie n’est pas faite pour le Pourquoi.


Le temple Concorde à Agrigente (Sicile)

dimanche, avril 24, 2005

"Y'avait du monde à messe...."

J'arrive d'une belle messe et d'une longue promenade pour le transfert des restes mortels de Marguerite-Bourgeoys.

Ce matin, les restes de la première institutrice de Montréal ont quitté, dans un grand coffret en bois, la maison-mère de la Congrégation Notre-Dame, communauté religieuse qu'elle a fondée il y a près de 350 ans.

J'ai assisté avec un millier de personnes à une messe splendide et émouvante en son honneur à la basilique Notre-Dame. Par la suite, 2 000 personnes ont participé à une grande procession, dimanche vers 13h00, sur la rue Notre-Dame (fermée pour l'occasion) pour accompagner le tombeau de sainte Marguerite Bourgeoys dans le Vieux-Montréal, à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, dont elle est aussi la fondatrice.


Le tombeau de Marguerite Bourgeoys à la sortie de la Basilique Notre-Dame (24 avril 2005)

Les soeurs de la Congrégations Notre-Dame que je commence à bien connaître étaient aux anges...

C'était particulier de voir autant de gens vouloir toucher le tombeau de Sainte-Marguerite-Bourgeoys et d'avoir le sentiment d'avoir assisté à une des dernières grandes processions religieuses de l'histoire du Québec...et peut-être d'assister à la naissance d'un nouveau lieu de pélérinage à Montréal!

Marguerite Bourgeoys est décédée à Montréal le 12 janvier 1700.

Au cours des 305 dernières années, ses ossements ont été déplacés à au moins cinq reprises, à la suite d'incendies ou de démolitions des propriétés des religieuses. Cette fois, ce sont des déménageurs qui sont en cause. Comme les effectifs de la Congrégation de Notre-Dame diminuent rapidement, et que les religieuses plus âgées déménagent vers de plus petites résidences ou infirmeries, la Congrégation s'apprête à remettre sa vaste maison-mère de l'avenue Westmount, aujourd'hui presque désertée, au Collège Marianopolis, ce printemps.
Elle a été canonisée le 31 octobre 1982 par le pape Jean-Paul II.

samedi, avril 23, 2005

Nous sommes tous romains! 1ère partie

Oui je l'affirme: Nous sommes tous Romains puisqu'Occidentaux. Le monde greco-romain constitue les racines premières de cette culture commune à tous les européens et résidents des trois amériques...j'en ai la conviction profonde même s'il s'agit d'une route solitaire surtout au Québec!

Je sais, je sais...mon intérêt pour le monde romain n'a pas de commune mesure avec l'intérêt actuel pour de telles choses. Prenez en ce moment, je termine la lecture de ma 10e histoire (pour le vrai!) de la Rome antique et je la trouve encore plus fascinante que les autres...

La collection de poche Pluriels a publié l'an passé une édition complètement remaniée de "L’histoire de la Rome antique" de Lucien Jerphagnon. Ce professeur français émérite de plus de 80 ans a réussi une gageure : raconter douze siècles en 600 pages, sans que l’on ait l’impression de lire un vulgaire résumé. Il a également remporté son pari : on lit son Histoire d’une traite, comme un bon roman… dont on connaît pourtant la fin !

L’auteur est un Monsieur sérieux : spécialiste de la pensée grecque et romaine, responsable de l’édition de Saint Augustin dans la Bibliothèque de la Pléiade, membre correspondant de l’académie d’Athènes, Jerphagnon n’est pas, à priori, de ces écrivains dont on dévore les ouvrages jusqu’à tard dans la nuit. Pourtant, c'est ce qui m'arrive!

Son érudition éblouissante n’a d’égale que l’humour, souvent grinçant, dont il fait preuve à l’égard de nos ancêtres les romains, de ses contemporains mais aussi de lui-même. Il se plaît, c’est manifeste, à se composer un personnage de grincheux, enrageant devant l’inculture actuelle en matière d’histoire antique : Don Quichottte au service de la Ville Eternelle, il pourfend ceux qui, dans les romans ou au cinéma, se répandent en généralités sur le monde romain.

Car c’est, proclame-t-il, un des objectifs premiers de son Histoire : en finir avec la vision caricaturale que nous avons tous, plus ou moins, de cette merveilleuse civilisation qu’on crût immortelle. Celle d’Astérix et des peplums en technicolor. Celle aussi des images trop faciles sur Caligula et Néron, sur Ciceron ou Jules Cesar.

Donc Jerphagnon, investi de cette ambitieuse mission (rendre à Rome ce qui est à Rome), nous rafraîchit la mémoire, mais surtout nous fait (re)découvrir mille et un aspects d’un " univers " à la fois si lointain et si familier. Il nous narre une incroyable histoire, des origines (douteuses) à la chute (piteuse).

Et moi, j'aime relire l'incroyable courage des Sabines, les guerres avec les éléphants d’Hannibal, les drames des frères Gracchus, les histoires sur les invincibles Parthes, la grande Carthage, la"victoire" de Pyrrus, la révolte de Spartacus, les luttes entre Pompée et César, les conquêtes de Trajan ou les infortunes d’Antoine et surtout la façon surprenante qu'a perduré Rome au cours du 3e et 4e s. ap JC. La remarquable capacité d’intégration et d’assimilation de la société romaine, féru de culture grecque, fasciné par l’Orient lointain, mais également ouvert aux apports des sociétés " barbares ", est en effet un des secrets de sa longévité et de son rayonnement.


Les Sabines de Jean-Louis David (1796)


Toutefois, ma fascination personnelle pour l'univers romain (comme pour le grec) tenait (avant cette lecture) beaucoup aux raisons qui expliquent l'expansion (le début) et le déclin (la fin) de cette civilisation. Et en fait de toute les grandes civilisations..Pourquoi Rome a-t-elle dominée et surtout pourquoi a-t-elle déclinée? Et Jerphagnon avec la lumière du philosophe m'amène une dimension nouvelle...

En fait, je cherchais à comprendre pourquoi les civilisations naissent et meurent...je commence à comprendre...j'aurais dû m'en douter et mieux écouter les vieilles "tounes" de Jean Gabin...

Petrus

dimanche, avril 10, 2005

Une belle et triste Histoire

Didon et Enée

Je me souviens très bien de ma lecture de L'Enéide de Virgile (roman de la période impériale romaine 1e siècle ap JC--reprenant une vieille légende romaine)...il y a de cela peut-être 5 ans. Je dois avouer que j'ai trouvé ce roman fascinant mais un peu moins fort, plus prévisible et moins émouvant que l'Odyssée; Virgile trop inspiré par le roman primordial d'Homère. Toutefois, le passage de la rencontre de Didon et Énée (chap IV) est touchant et représente une des premières histoires d'amour "moderne" (dans le sens où la femme, Didon, joue un rôle actif même s'il demeure tragique).

En fait, l'empereur Auguste souhaitait créer une oeuvre "homérique" qui viendrait mettre en lumière la création mythique de Rome. L'Empereur fit une commande à Virgile. Son roman raconte la fuite du troyen Enée suite à la défaite des siens lors du siège de Troie (12e siècle av JC) et son long périble jusqu'à Rome.


Didon et Enée--Fresque de Pompéi (1er siècle av JC)

Enée et les Troyens feront voile vers l'Italie. Junon (Héra) s'opposera à leur projet de fonder une nouvelle Troie. Elle demandera à Eole de délier l'outre retenant les vents afin de provoquer une terrible tempête qui devait détruire la flotte troyenne. Neptune apaisera les vagues et les navigateurs pourront faire escale en Afrique, près de Carthage, cité récemment fondée par la reine Didon.

La souveraine, touchée par une flèche de Cupidon (Eros), tombera amoureuse d'Enée. Junon, qui espérait que le projet de fonder une nouvelle cité en Italie serait abandonné, favorisera l'union dans une grotte.



Didon et Enée. Illustration du XIIe siècle

Mercure, envoyé par Jupiter, rappellera à Enée qu'il devait accomplir sa destinée en Italie. Didon, persuadée d'être la femme légitime d'Enée, ordonnera de brûler tous les souvenirs laissés par ce dernier avant de prendre la mer. Elle se jettera dans les flammes après s'être transpercée avec l'épée qu'il lui avait donnée. Les fondements de cette légende semblent remonter aux premiers poètes épiques latins, Ennius et Naevius et trouvent sans doute leur origine dans les Guerres puniques.


J'ai eu la chance cette semaine de voir "Didon et Enée" de Henry Purcell (XVII e s.) à l'Opéra de Montréal mais aussi un TechnOpéra très avant-gardiste sur le même sujet. En fait, tout cela m'a rendu assez songeur sur l'écueil des relations prises, en étau, entre la passion et la destinée...ce qui démontre bien que Didon et Enée nous interpellent encore...


Didon, devant Carthage, affrontant le destin. David Ligare 1989