samedi, avril 23, 2005

Nous sommes tous romains! 1ère partie

Oui je l'affirme: Nous sommes tous Romains puisqu'Occidentaux. Le monde greco-romain constitue les racines premières de cette culture commune à tous les européens et résidents des trois amériques...j'en ai la conviction profonde même s'il s'agit d'une route solitaire surtout au Québec!

Je sais, je sais...mon intérêt pour le monde romain n'a pas de commune mesure avec l'intérêt actuel pour de telles choses. Prenez en ce moment, je termine la lecture de ma 10e histoire (pour le vrai!) de la Rome antique et je la trouve encore plus fascinante que les autres...

La collection de poche Pluriels a publié l'an passé une édition complètement remaniée de "L’histoire de la Rome antique" de Lucien Jerphagnon. Ce professeur français émérite de plus de 80 ans a réussi une gageure : raconter douze siècles en 600 pages, sans que l’on ait l’impression de lire un vulgaire résumé. Il a également remporté son pari : on lit son Histoire d’une traite, comme un bon roman… dont on connaît pourtant la fin !

L’auteur est un Monsieur sérieux : spécialiste de la pensée grecque et romaine, responsable de l’édition de Saint Augustin dans la Bibliothèque de la Pléiade, membre correspondant de l’académie d’Athènes, Jerphagnon n’est pas, à priori, de ces écrivains dont on dévore les ouvrages jusqu’à tard dans la nuit. Pourtant, c'est ce qui m'arrive!

Son érudition éblouissante n’a d’égale que l’humour, souvent grinçant, dont il fait preuve à l’égard de nos ancêtres les romains, de ses contemporains mais aussi de lui-même. Il se plaît, c’est manifeste, à se composer un personnage de grincheux, enrageant devant l’inculture actuelle en matière d’histoire antique : Don Quichottte au service de la Ville Eternelle, il pourfend ceux qui, dans les romans ou au cinéma, se répandent en généralités sur le monde romain.

Car c’est, proclame-t-il, un des objectifs premiers de son Histoire : en finir avec la vision caricaturale que nous avons tous, plus ou moins, de cette merveilleuse civilisation qu’on crût immortelle. Celle d’Astérix et des peplums en technicolor. Celle aussi des images trop faciles sur Caligula et Néron, sur Ciceron ou Jules Cesar.

Donc Jerphagnon, investi de cette ambitieuse mission (rendre à Rome ce qui est à Rome), nous rafraîchit la mémoire, mais surtout nous fait (re)découvrir mille et un aspects d’un " univers " à la fois si lointain et si familier. Il nous narre une incroyable histoire, des origines (douteuses) à la chute (piteuse).

Et moi, j'aime relire l'incroyable courage des Sabines, les guerres avec les éléphants d’Hannibal, les drames des frères Gracchus, les histoires sur les invincibles Parthes, la grande Carthage, la"victoire" de Pyrrus, la révolte de Spartacus, les luttes entre Pompée et César, les conquêtes de Trajan ou les infortunes d’Antoine et surtout la façon surprenante qu'a perduré Rome au cours du 3e et 4e s. ap JC. La remarquable capacité d’intégration et d’assimilation de la société romaine, féru de culture grecque, fasciné par l’Orient lointain, mais également ouvert aux apports des sociétés " barbares ", est en effet un des secrets de sa longévité et de son rayonnement.


Les Sabines de Jean-Louis David (1796)


Toutefois, ma fascination personnelle pour l'univers romain (comme pour le grec) tenait (avant cette lecture) beaucoup aux raisons qui expliquent l'expansion (le début) et le déclin (la fin) de cette civilisation. Et en fait de toute les grandes civilisations..Pourquoi Rome a-t-elle dominée et surtout pourquoi a-t-elle déclinée? Et Jerphagnon avec la lumière du philosophe m'amène une dimension nouvelle...

En fait, je cherchais à comprendre pourquoi les civilisations naissent et meurent...je commence à comprendre...j'aurais dû m'en douter et mieux écouter les vieilles "tounes" de Jean Gabin...

Petrus

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