dimanche, avril 10, 2005

Une belle et triste Histoire

Didon et Enée

Je me souviens très bien de ma lecture de L'Enéide de Virgile (roman de la période impériale romaine 1e siècle ap JC--reprenant une vieille légende romaine)...il y a de cela peut-être 5 ans. Je dois avouer que j'ai trouvé ce roman fascinant mais un peu moins fort, plus prévisible et moins émouvant que l'Odyssée; Virgile trop inspiré par le roman primordial d'Homère. Toutefois, le passage de la rencontre de Didon et Énée (chap IV) est touchant et représente une des premières histoires d'amour "moderne" (dans le sens où la femme, Didon, joue un rôle actif même s'il demeure tragique).

En fait, l'empereur Auguste souhaitait créer une oeuvre "homérique" qui viendrait mettre en lumière la création mythique de Rome. L'Empereur fit une commande à Virgile. Son roman raconte la fuite du troyen Enée suite à la défaite des siens lors du siège de Troie (12e siècle av JC) et son long périble jusqu'à Rome.


Didon et Enée--Fresque de Pompéi (1er siècle av JC)

Enée et les Troyens feront voile vers l'Italie. Junon (Héra) s'opposera à leur projet de fonder une nouvelle Troie. Elle demandera à Eole de délier l'outre retenant les vents afin de provoquer une terrible tempête qui devait détruire la flotte troyenne. Neptune apaisera les vagues et les navigateurs pourront faire escale en Afrique, près de Carthage, cité récemment fondée par la reine Didon.

La souveraine, touchée par une flèche de Cupidon (Eros), tombera amoureuse d'Enée. Junon, qui espérait que le projet de fonder une nouvelle cité en Italie serait abandonné, favorisera l'union dans une grotte.



Didon et Enée. Illustration du XIIe siècle

Mercure, envoyé par Jupiter, rappellera à Enée qu'il devait accomplir sa destinée en Italie. Didon, persuadée d'être la femme légitime d'Enée, ordonnera de brûler tous les souvenirs laissés par ce dernier avant de prendre la mer. Elle se jettera dans les flammes après s'être transpercée avec l'épée qu'il lui avait donnée. Les fondements de cette légende semblent remonter aux premiers poètes épiques latins, Ennius et Naevius et trouvent sans doute leur origine dans les Guerres puniques.


J'ai eu la chance cette semaine de voir "Didon et Enée" de Henry Purcell (XVII e s.) à l'Opéra de Montréal mais aussi un TechnOpéra très avant-gardiste sur le même sujet. En fait, tout cela m'a rendu assez songeur sur l'écueil des relations prises, en étau, entre la passion et la destinée...ce qui démontre bien que Didon et Enée nous interpellent encore...


Didon, devant Carthage, affrontant le destin. David Ligare 1989

1 commentaire:

Anonyme a dit...

la pensée de la semaine me semble teintée d'un cynisme vaguement douleureux