dimanche, juillet 23, 2006

Mon dimanche et le Liban

Je me suis à lire pleins d'info sur le Liban depuis 1 semaine...c'est comme une façon de me sentir moins passif face à ce drame. Aujourd'hui, j'ai consulté plusieurs blogues francophones qui traîtent de la question en France, au Liban et au Maroc. Les points de vue ne sont pas tous convergents! Je vous suggère celui du marocain Almeknassi...

Quoi faire pour le Liban? Au moins s'informer et peut-être écrire un mot aux blogeurs francophones touchés par ce désastre. Je vous copie quelques blogues du Proche-Orient et du Liban..

http://niouzes.blogspot.com/
http://abdoukamel.over-blog.com/article-3342883.html
http://nadche.blogspot.com/
http://libertetjs.spaces.msn.com/
http://www.libnanews.com/
http://libanlibre.skyblog.com/
http://www.windowinlebanon2.blogspot.com/
http://pourquelelibanvive.blogspot.com/

Mon portail web d'information favorisur le liban est: http://le-liban.com/
Je vous suggère aussi les nombreux reportages sur le sujet de Tf1 sur internet: www.tf1.fr

Il y a beaucoup d'autres blogueurs d'origine libanaise qui sont en France. Les blogues du Liban les plus actifs ne sont plus mis-à-jour depuis quelques jours...

Ancien et moderne

samedi, juillet 22, 2006

Pauvre Liban!

"Pauvre Liban". Quelle malédiction et pourquoi?

Qui n'est pas sensible à se qui arrive au Proche-Orient? À l’origine de cette crise, l’attaque de la milice du Hezbollah à la frontière, qui s’est soldée par la capture de soldats de Tsahal. La riposte israélienne ne s’est pas fait attendre, plaçant le Pays du cèdre dans le rôle délicat d’une victime collatérale, prise entre les feux nourris de deux ennemis jurés, faisant des victimes civiles et provoquant d’importantes destructions.

Un peu plus de quinze ans après la fin de la guerre, malgré l’espoir suscité par le retrait des troupes israéliennes puis syriennes, le pays hôte, avant Ouagadougou, du sommet de la Francophonie se retrouve une fois de plus sous les feux de l’actualité ; comme un mauvais rêve où, depuis une trentaine d’années, les puissances de la sous-région ont pris l’habitude de régler leurs comptes.

On se souvient en effet, que les hostilités avaient débuté en 1975 par une opposition entre l’armée libanaise et les Palestiniens. Le conflit, fratricide, qui s’est étalé sur de longues années a vu l’intervention de puissances régionales telles la Syrie et Israël, qui n’ont pas manqué, au passage, d’occuper chacune une bonne portion du territoire meurtri. C’est dans cette cohue qu’est né en 1982, année de l’invasion israélienne, le Hezbollah, « parti de Dieu », par qui les actuels déboires du Liban sont arrivés. Proche de l’Iran, le Hezbollah est un parti politique représenté au gouvernement libanais qui dispose une branche militaire, la Résistance islamique, à l’origine des assauts répétés contre Israël.

"Pauvre Liban"

L'expression a été reprise cette semaine par le journaliste Michel Hajji Georgiou du quotidien libanais francophone l'Orient le Jour et semble être sur toutes les lèvres. Alors que le pays commençait à se remettre des blessures de la guerre, les raids israéliens sont vécus comme une profonde injustice. Ceux qui le peuvent ont quitté Beyrouth pour le nord, d'autres ont déjà décidé de partir s'installer à l'étranger, en Europe, ou dans les pays du Golfe.

Il faut lire les blogues libanais.

«Pauvre Liban»: Incroyable même-- Beyrouth vivait encore, il y a dix jours, au rythme des festivals de l'été. La cantatrice Barbara Hendricks avait ravi les amateurs d'opéra à Balbeek. La danseuse étoile Sylvie Guillem devait se produire ce dimanche (demain). Les avenues-phares, comme Hamra, Weygand ou Allenby, connaissaient des embouteillages monstres. Le vacarme des missiles et leur cortège de destructions ont tout fait fuir.

Beyrouth est comme morte, tétanisée.

Au téléjournal de Radio-Canada, je vois des gens qui sortent dehors prêtant l'oreille aux sirènes des ambulances. La ville côtière transpire la peur et le gâchis économique.

Samedi 22 juillet 2006: Une nouvelle nuit de frappes s'annonce. Les roquettes du Hezbollah tirées contre Haïfa risquent de décupler les tirs des appareils de Tsahal. Les Libanais ont tous en tête les images des offensives israéliennes en 1982 et en 1996. Ils craignent que, cette fois encore, l'offensive soit longue et meurtrière.

"Pauvre Liban" ...et quoi espérer de la communauté internationale?? Elle se retrouve une fois de plus divisée entre dénonciation et soutien de la politique de légitime défense de l’Etat hébreux, qui, d’ailleurs, n’a jamais eu la réputation de faire dans la dentelle surtout lorsqu’il s’agit de ses ennemis.

Que de victimes, que de destructions et d’espoirs déçus pour un pays déjà meurtri et, une fois de plus, souffre-douleur des enjeux de puissances étrangères.

Que de malheurs et douleurs...et je rajouterais un grand sentiment d'impuissance!

Le provincialisme

L'origine du mot "provincialisme" est antique. Grec dans un premier temps, approprié par les romains dans un deuxième du temps; le terme existe maintenant dans la plupart des langues occidentales. Il implique en terme idéologique un décalage par rapport au centre (Il y a 2000 ans, distance entre les "provinces" romaines et la capitale Rome).

En fait, de tout temps, le provincial est une personne qui vit "en province" et qui est distant de la modernité urbaine où apparaîssent les dernières tendances. En fait, au sens plus large, le provincial a une pensée qui se réduit à un espace marginal mais auquel il attribue une importance excessive, universelle.

L'américain Thomas Stearns Eliot (1888-1965) nous met en garde contre un autre type de provincialisme, celui du temps. "À notre époque, écrit-il dans son essai sur Virgile en 1944, où les hommes sont plus que jamais enclins à confondre sagesse avec savoir, savoir avec information, où ils tentent de règler leurs problèmes avec la technologie, on voit apparaître une nouvelle sorte de provincialisme qui mériterait sans doute un autre nom. Il ne s'agit pas d'un provincialisme lié à l'espace et à l'éloignement du centre mais d'un provincialisme du temps. L'histoire n'est plus maintenant qu'une chronique d'inventions humaines qui ont fait leur temps et ont été mises au panier; le monde est devenu la propriété exclusive des vivants, de laquelle les morts sont rejetés. Le danger de croire que la modernité ne s'appuie pas sur des couches de savoir historique, est que nous tous, hommes de la planète, risquons de devenir des provinciaux, quand aux récalcitrants, il ne reste plus qu'à devenir des ermites."

dimanche, juillet 16, 2006

Je suis polonais...

Pour l'ensemble des francophones d'Amérique, la question de l'identité peut toujours venir hanter bien des discussions et certains esprits. Dans mon cas, j'ai réglé le problème depuis un bout: je me considère comme un Montréalais, francophone et occidental. Les discussions (très franco-québécoise) de nature Québec-Canada me touchent peu. À l'inverse, je suis très troublé par la démarche de d'autres occidentaux qui sont interpellé par le même paysage littéraire historique que moi.

Que Ryszard Kapuscinski, écrivain et journaliste polonais, infatigable voyageur au regard d'aigle, auteur de ce formidable concentré de voyages en terre africaine qu'est Ébène (Plon, 2000)--voir mon billet précédent--, que cet homme-là nous raconte aujourd'hui ses voyages en compagnie d'Hérodote ne doit pas relever du hasard.

Historien grec ayant vécu entre 490 et 425 av. J.-C., auteur plus que célèbre de L'Enquête (une oeuvre que l'on connaît aussi parfois sous le nom d'Histoires), Hérodote d'Halicarnasse est depuis longtemps considéré comme le père de l'ethnographie, de l'histoire, de la géographie, du reportage, et peut-être aussi un peu du roman -- Il est le premier à avoir tenté d'observer son monde avec un regard neutre; ce qui a fait émergé plus tard la réflexion critique qui demeure une des caractéristiques de l'Occident. L'Enquête est aussi la première grande oeuvre en prose de la littérature grecque et demeure signifiante pour tout lecteur occidental. Je conseille d'ailleurs sa lecture à tous mes blogueurs!

Hérodote est également le créateur du journalisme de reportage tel que le conçoit l'écrivain polonais : patient et généreux, attentif et tentaculaire. Dans Mes voyages avec Hérodote, le journaliste polonais rend ainsi hommage à son auteur fétiche et y croise sa découverte d'Hérodote avec les souvenirs de ses toutes premières assignations comme journaliste à l'étranger dans les années cinquante -- lui qui n'avait même jamais franchi les frontières de la Pologne.

L'Inde et sa «première rencontre avec l'altérité», la Chine de la Révolution culturelle, où il se heurte plus durement qu'ailleurs à la «grande muraille du langage», puis le Soudan, l'Éthiopie, l'Iran et le Congo suivront. Premier homme à avoir pris conscience de la diversité du monde, à travers sa monumentale investigation sur les guerres Médiques (qui ont opposé le monde grec et l'empire perse durant la première moitié du Ve siècle av. J.-C. ), Hérodote nous livre une foule d'informations sur les moeurs, les croyances, les institutions et la vie quotidienne, autant que des descriptions géographiques et d'innombrables anecdotes et de légendes des contrées qu'il visite. À ses yeux et à ceux de Ryszard Kapuscinski, l'histoire du monde ressemble à un immense chaudron en ébullition perpétuelle, où peuples et tribus s'entrechoquent constamment, se croisent, fusionnent, éclatent ou se transforment.

«J'éprouve plus de mal à me passer de lui que de son livre, nous explique encore Kapuscinski au sujet de sa longue relation avec Hérodote. Sentiment complexe que je ne saurais décrire avec précision. Car il s'agit d'une amitié pour un homme que je ne connais pas, mais qui m'envoûte et m'attire par sa relation aux autres, par sa manière d'être, sa faculté de faire naître, de créer, de souder une communauté humaine grâce à sa seule présence.» La culture de l'autre, nous disent-ils en substance tous les deux, est un miroir qui permet de mieux nous comprendre.

Une convaincante actualisation de l'oeuvre d'Hérodote, en somme, par l'un de ses fidèles héritiers, mêlée à quelques passionnants récits de voyages et une auto dérision constante.

Mon sentiment identitaire évolue: je suis maintenant Montréalais, francophone, occidental et...polonais.

VOYAGES AVEC HÉRODOTE

Description : Ryszard Kapuscinski, Traduit du polonais par Véronique Patte, Plon, coll. «Feux croisés», Paris, 2006, 284 pages

lundi, juillet 10, 2006

Lire les sports avec L'Équipe...

Les revoilà, les jours magiques et les nuits sans sommeil, à veiller un France-Brésil comme un trésor, dans la fièvre du souvenir et l'espoir d'une conquête.

J'étais à Paris ; fin juin, début juillet 2006...en pleine frénésie de la Coupe du monde de Football. Je suis un grand fan de sports professionnels, surtout le hockey mais aussi le baseball, le football (américain) et de plus en plus le football (que l'on appelle malheureusement encore soccer en Amérique)...Enfin, presque tous les sports professionnels qui amènent chez un groupe ou chez un peuple le côté fédérateur de l'enthousiasme de la victoire de son club ou (dans le cas de la Coupe du monde) de son pays.

Étant montréalais, je suis habitué aux chroniqueurs de sports du Journal La Presse ou du Journal de Montréal...À Paris, j'ai suivi les performances de l'équipe de France à travers le Journal français (un quotidien) l'Équipe.

Quelle découverte! Quel choc! Quelle prose! Quelle écriture!

Et Raymond Domenech ouvrit les bras à Zinédine Zidane. Ses deux mains tournées vers le ciel, pudiquement acceptées par celle de son capitaine.

Un peu de poésie, une écriture littéraire même quand on parle de sports, un effort senti dans l'écriture, un peu de talent quoi! Après le Journal l'Équipe et ses phrases pleines de métaphores; comment revenir aux journalistes de La Presse? Dites-moi!

Le Journal L'Équipe -- Édition du 02 Juillet 2006


Ribéry l'a prouvé en égalisant juste avant la mi-temps. Il ne fut plus alors qu'un cri, tel un nouveau-né découvrant son nouveau monde. Cette naissance provoqua une renaissance, celle d'un sentiment collectif, dans une course folle terminée dans les bras de Diarra et Givet. Agressé par la démonstration de cette amitié, le banc des remplaçants explosa, jouant enfin son rôle de soutien commun à toutes les grandes équipes.

Quand on a connu le sommet, le retour à la réalité sportive montréalaise devient consternant par moment...mais le Journal L'Équipe a maintenant un lecteur assidu de plus à Montréal!

NB Vous l'aurez devinez, les textes en gras sont des citations du Journal L'Équipe (des éditions de la fin juin et début juillet 2006)