samedi, juillet 22, 2006

Pauvre Liban!

"Pauvre Liban". Quelle malédiction et pourquoi?

Qui n'est pas sensible à se qui arrive au Proche-Orient? À l’origine de cette crise, l’attaque de la milice du Hezbollah à la frontière, qui s’est soldée par la capture de soldats de Tsahal. La riposte israélienne ne s’est pas fait attendre, plaçant le Pays du cèdre dans le rôle délicat d’une victime collatérale, prise entre les feux nourris de deux ennemis jurés, faisant des victimes civiles et provoquant d’importantes destructions.

Un peu plus de quinze ans après la fin de la guerre, malgré l’espoir suscité par le retrait des troupes israéliennes puis syriennes, le pays hôte, avant Ouagadougou, du sommet de la Francophonie se retrouve une fois de plus sous les feux de l’actualité ; comme un mauvais rêve où, depuis une trentaine d’années, les puissances de la sous-région ont pris l’habitude de régler leurs comptes.

On se souvient en effet, que les hostilités avaient débuté en 1975 par une opposition entre l’armée libanaise et les Palestiniens. Le conflit, fratricide, qui s’est étalé sur de longues années a vu l’intervention de puissances régionales telles la Syrie et Israël, qui n’ont pas manqué, au passage, d’occuper chacune une bonne portion du territoire meurtri. C’est dans cette cohue qu’est né en 1982, année de l’invasion israélienne, le Hezbollah, « parti de Dieu », par qui les actuels déboires du Liban sont arrivés. Proche de l’Iran, le Hezbollah est un parti politique représenté au gouvernement libanais qui dispose une branche militaire, la Résistance islamique, à l’origine des assauts répétés contre Israël.

"Pauvre Liban"

L'expression a été reprise cette semaine par le journaliste Michel Hajji Georgiou du quotidien libanais francophone l'Orient le Jour et semble être sur toutes les lèvres. Alors que le pays commençait à se remettre des blessures de la guerre, les raids israéliens sont vécus comme une profonde injustice. Ceux qui le peuvent ont quitté Beyrouth pour le nord, d'autres ont déjà décidé de partir s'installer à l'étranger, en Europe, ou dans les pays du Golfe.

Il faut lire les blogues libanais.

«Pauvre Liban»: Incroyable même-- Beyrouth vivait encore, il y a dix jours, au rythme des festivals de l'été. La cantatrice Barbara Hendricks avait ravi les amateurs d'opéra à Balbeek. La danseuse étoile Sylvie Guillem devait se produire ce dimanche (demain). Les avenues-phares, comme Hamra, Weygand ou Allenby, connaissaient des embouteillages monstres. Le vacarme des missiles et leur cortège de destructions ont tout fait fuir.

Beyrouth est comme morte, tétanisée.

Au téléjournal de Radio-Canada, je vois des gens qui sortent dehors prêtant l'oreille aux sirènes des ambulances. La ville côtière transpire la peur et le gâchis économique.

Samedi 22 juillet 2006: Une nouvelle nuit de frappes s'annonce. Les roquettes du Hezbollah tirées contre Haïfa risquent de décupler les tirs des appareils de Tsahal. Les Libanais ont tous en tête les images des offensives israéliennes en 1982 et en 1996. Ils craignent que, cette fois encore, l'offensive soit longue et meurtrière.

"Pauvre Liban" ...et quoi espérer de la communauté internationale?? Elle se retrouve une fois de plus divisée entre dénonciation et soutien de la politique de légitime défense de l’Etat hébreux, qui, d’ailleurs, n’a jamais eu la réputation de faire dans la dentelle surtout lorsqu’il s’agit de ses ennemis.

Que de victimes, que de destructions et d’espoirs déçus pour un pays déjà meurtri et, une fois de plus, souffre-douleur des enjeux de puissances étrangères.

Que de malheurs et douleurs...et je rajouterais un grand sentiment d'impuissance!

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