mercredi, août 31, 2005

J'ai une grippe d'homme!!

J'ai passé une très mauvaise nuit assaillie par un malaise soudain et violent: la grippe d'homme. Je me suis trainé toute la journée au bureau malgré le mal pernicieux qui m'habite et, ce soir, réconforté par ma petite soupe Lipton au poulet et aux nouilles; j'écris un mot dans mon blogue sur cet état mal compris...

En effet, à l'heure de la grippe du poulet, du SRAS et de la pneumonie atypique, du Virus du Nil, de la fièvre aphteuse et de la vache folle, les virus sont à la mode. Chaque mois apporte une nouvelle cuvée bactériologique. Le moindre petit atchoum anodin devient maintenant source d’inquiétude pour tout le voisinage. Le masque anti-grippe deviendra fortement suggéré j'imagine...

Mais avant de donner trop d’importance à toutes ces variantes modernes, ces grippes du jour, il y en a une qui a fait ses preuves, qui mérite le respect et les grands honneurs du tableau viral : La grippe d’homme. La vraie. Celle qui nous scie les jambes, nous courbe le dos et nous envoie sur le carreau au moins une fois par année. Mais svp pour une fois, les filles, ne riez pas. Le sujet est très sérieux. Vous croyez que j'exagère, que j'amplifie mes symptômes et que je cherche que votre pitié? Faux.

Ce qui se passe dans notre corps durant cette terrible semaine est pire que ce vous pensez. Nous sommes privés de notre pouvoir, vidés de nos fonctions vitales. Nous perdons le contrôle de notre corps, nos glandes s’affolent et toutes les pièces de la machine peinent en même temps : nez, sinus, poumons, gorge, amygdales, yeux, cordes vocales…Endurer? Garder notre prestance? Rien à faire, les neurones qui contrôlent notre dignité de mâle sont elles aussi engluées dans les sécrétions. Se traîner du salon à la pharmacie en passant par notre lit représente notre chemin de croix. Faire pitié (c'est le seul moment où l'on peut se le permettre!!) apparaît comme un droit acquis. Même penser devient impensable.

Et c’est à peu près au moment où toute notre résistance nous abandonne que vous, mesdames, arrivez avec votre délicatesse ironique nous glisser, un sourire narquois aux lèvres : « Ooooh, pauv’ toi, une grosse grippe d’homme?… » Les pires sont les collègues du bureau insensibles à l'effort demandé pour venir faire notre travail quotidien...

Pendant 51 semaines, jamais on ne se plaint jamais d’avoir mal....mais quand arrive la grippe et ses affreux symptômes, c’est la libération des émotions! Tous les maux accumulés durant l’année ressortent et s’approprient nos cinq sens. De la compassion svp!!

Et c’est tout à fait normal que ce soit ainsi. La grippe d’homme, ressemble à la mue du serpent. Dans cette période qui dure environ une semaine, le serpent, habituellement fier et terrible, n’est plus l’ombre de lui-même. Il devient complètement vulnérable, voire même aveugle, et ralentit de beaucoup ses activités. Pourtant, ce renouvellement est essentiel à son évolution. Même chose pour nous. On descend bien bas, mais c’est pour mieux repartir. Lorsque le virus lâche son emprise sur nous, on respire, on retrouve notre vraie voix et soudainement, on a le goût de danser dans la rue comme un client de Viagra. Nous voilà un homme neuf!

OK! Je m'en vais prendre un grand verre d'eau et m'emmitoufler comme il faut dans mon lit...soulagé de m'être exprimé...mais, je le sens, ...toujours incompris...

ancienetmoderne@hotmail.com

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