vendredi, octobre 07, 2005

Pas mal de livres!!

Combien se publie-t-il de livres dans le monde: 1 million..PAR AN! UN MILLION! C'est fou comme progression dans l'histoire...et cela à l'heure du Google Print et du e-booking!

Petit retour en arrière pour montrer la progression: On estime qu'il s'est produit durant les mille ans de la période de l'antiquité gréco-romaine environ 15 000 livres (1 500 se sont transmis jusqu'à nous...on a perdu la trace du reste ).

Aussi, durant le premier siècle de l'imprimerie (entre 1450 et 1550), on a recensé environ 35 000 titres...en cent ans!

«L'humanité écrit plus qu'elle n'est capable de lire.» La prolifération des livres est l'objet d'un essai aux accents de pamphlet du poète mexicain Gabriel Zaid. Les chiffres de Zaid écrasent même le lecteur impénitent. En autres que l'humanité publie un livre toutes les 35 secondes...

Mille fois dommage, il n'y aura plus de Mallarmé pour écrire «La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.» Mallarmé devrait rallonger les étagères de sa bibliothèque d'au moins 20 kilomètres. Et même si demain, on arrêtait la fabrication de livres, il faudrait 250 000 ans pour prendre connaissance de ceux déjà écrits.

De nos jours, tout le monde a une histoire à raconter, mais peu ont du temps pour lire. Le monde de l'édition engendre un million de titres par an dont la majorité ne seront jamais commentés, ni traduits, ni réédités. «Ils sont vendus (s'ils se vendent) comme nouveauté mais, après la courte vente de lancement, il n'y a pas de réédition. Ils restent (s'ils restent) dans les bibliothèques des amis, dans quelques solderies, dans l'un ou l'autre index bibliographique, pas dans l'histoire universelle.» Dans ces piles à rotation infernale, on trouve une immense majorité qui ne s'écrit pas pour le grand public et à l'opposé «des livres lamentables qui atteignent des publics massifs». Même les classiques sont recyclés, fin du fin des techniques de marketing qui ont trouvé le moyen d'enrayer la transmission d'une génération à la suivante.

Les Éditions de Minuit ont écoulé 125 exemplaires d'En attendant Godot la première année, alors qu'il s'en vend 35 000 par an maintenant . Des pythies ont annoncé la fin de l'imprimé à plusieurs reprises et il n'a jamais été si prospère. Entreprise en ligne, Amazon a finalement trouvé un marché dans la revente d'occasion (plutôt que dans l'e-booking...). Et l'utopie d'une bibliothèque virtuelle universelle (voir mon blogue sur ce sujet) ne pourra jamais se passer des médiateurs (éditeurs, bibliothécaires, critiques, enseignants...) de livres réels qui «continueront à faire la différence entre le chaos qui inhibe et la diversité qui dialogue».

Mais la vraie question demeure, cher lecteur de ce blogue : comment un livre, parmi des millions, peut-il rencontrer ses lecteurs ? Mais surtout comment s'assurer de rester concentrer et ne pas oublier l'important...c.a.d. que ce n'est pas le nombre de livres lus qui compte mais l'état dans lequel ils nous laissent...

ancienetmoderne@hotmail.com

1 commentaire:

Anonyme a dit...

et que dire des états d'intranquillité entre Pessoa et moi; «Ainsi,contemplant avec une même sérénité montagnes et statues,jouissant des jours et des livres,et surtout rêvant tout,pour tout convertir en notre substance la plus intime, nous ferons aussi des descriptions et des analyses qui, une fois réalisées, deviendront des choses étrangères à nous-mêmes, que nous pourrons savourer comme si elles nous arrivaient avec le déclin du jour.» Ici, toute la poésie du rapport à l'écrit que seul l'imprimé aura su nous léguer.