samedi, février 17, 2007

Mes romans du XXe siècle: #8 Aldous Huxley

Mon 8e billet de ma série de mes 25 romans favoris du XXe siècle qui relate ma relation avec 25 romans du XXe siècle portera cette fois ci sur un roman qui a marqué nombre de scientifiques et sociologues soit Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley.

Il fait suite aux sept premiers textes que j'ai écrit dans le cadre de cette série, toujours par ordre alphabétique et de parution:

1) Les Robots d'Isaac Asimov
2) Entre la sainteté et le terrorisme de Victor-Lévy Beaulieu
4) L'Étranger d'Albert Camus
5) Les dix petits nègres d'Agatha Christie.
6) Belle du Seigneur, Albert Cohen
7) Mémoires d'une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir

#8 Le Meilleur des mondes vu d'un optimiste...

Qu'est-ce que vous voulez! Je suis un optimiste galopant. Dans le fin du fond, je n'aime pas la réalité. Surtout pas celle que nous ramène aux côtés sordides des gens et des choses sur lesquels personne n'a de prise. Un problème doit avoir une solution. Si je le peux j'y travaille, sinon je ne sais trop quoi faire. Même en lisant sur l'Afrique récemment (Mamoudou Gazibo), j'essaie à chaque page de distiller l'espoir... c'est tout dire de ma pauvre psyché.

Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley, publié en 1932, est l'archétype même du roman pessimiste qu'un professeur bien intentionné, j'imagine, m'a fait lire à la fin de mon secondaire. Le titre original du roman, Brave New World, provient de La Tempête de Shakespeare, acte 5 scène 1. Le titre français, Le Meilleur des mondes, est tiré d'une phrase en français présente au début de la version originale anglaise, empruntée à Candide de Voltaire.

Huxley y exprime sa désillusion sur le devenir de l'humanité. Le roman prend place dans un débat qui oppose les tenants de la science comme source de progrès infinis et ceux, plus sceptiques comme Huxley, qui y voient un contrôle et une aliénation sur l'homme.


Sa lecture fût un grand choc pour le pauvre adolescent que j'étais. L'avenir n'est pas rose quand on lit Huxley...C'est une fable d'anticipation dans un monde conditionné par la science que j'avais sous les yeux. La procréation est devenue artificielle et les êtres humains sont pré conditionnées (on programme leur niveau intellectuel, leur place dans la société et leurs loisirs). Je me souviens très bien de la page couverture de l'édition de poche que je lisais à l'époque avec un bébé chevelu dans un bocal...pas jojo mon Aldous...

Huxley y fait, par le biais du roman, le procès des applications scientifiques bien plus que de la science en soi. Selon l'écrivain anglais, plus les outils scientifiques seront puissants, plus le tout sera dangereux puisque l'homme par lui-même est peu sûr et désespérant. En résumé, on court à notre perte...

Je n'ai pas aimé lire Le Meilleur des mondes mais il m'a marqué. Il m'a conforté dans ma modeste volonté d'être contre tous les meilleurs des mondes imposés, mais surtout à l’écoute du meilleur des mondes possibles – le seul qui soit, celui que je cherche encore...

5 commentaires:

Anonyme a dit...

J'ai parcouru avec beaucoup d'intérêt votre blog. Petite ou grande déception : les coquilles et les accords de genre et de nombre. J'imagine un mathématicien qui serait incapable de précision dans ses formules. La littérature peut-elle s'accomoder (mot à la mode) d'un certain laxisme grammatical et orthographique ? N'est-ce pas lui faire injure ?

Je vous remercie

Le lecteur de romans russes a dit...

Merci du commentaire pertinent. Suite à votre envoi, j'ai simplement révisé une bonne partie de mon blogue avec l'outil de révision orthographique de "Blogger" et j'ai pu ainsi déjà éliminer quelques dizaines de coquilles. Je vais redoubler d'attention et systématiser l'utilisation des outils disponibles.

Anonyme a dit...

Je n'ai ni lu le roman, ni ne connais l'auteur. Cependant, l'image du bébé sous le verre suscite, sans erreur, un intérêt certain. Et j'ai trouvé fort intéressant que L'Ancien et le moderne (AM) décrive le bébé comme étant placé dans un bocal. Moi -- vous savez, les femmes s'intéressent aux détails, les hommes au « big picture » -- j'ai tout de suite vu un bébé sous un globe. Et j'ai pensé au Petit Prince qui place sa rose sous un globe pour la protéger. D'ailleurs, j'ai été consulter ensuite le Grand Dictionnaire terminologique de la langue française afin d'y lire la définition de « globe ». On peut y lire :

« Enveloppe en matière transparente ou diffusante, destinée à protéger la lampe, à diffuser la lumière ou à en changer la couleur.
Enveloppe de forme sphérique en matière transparente ou diffusante, destinée à protéger les sources de lumière et les systèmes optiques des chocs mécaniques ou thermiques et de l'action de certains agents extérieurs, ainsi qu'à modifier la répartition du flux lumineux et éventuellement à en changer la couleur. »

Intéressant, non ? Et si le bébé était non pas dans un bocal mais sous un globe ? Et pourquoi -- tant qu'à analyser l'image, allons-y fort -- s'il est effectivement dans un bocal, le bocal est-il à l'envers ? À discuter, sans doute !

Nathalie Lavoie a dit...

Cette création de matrices artificielles, la reproduction en laboratoire dans un milieu sécurisé et controlé frappe l'imaginaire. "Le meilleur des mondes" d'Aldous Huxley a été pour moi une source d'inspiration pour la réalisation d'une exposition en art contemporain dans laquelle je mettais en parallèle la dissociation de la procréation d'avec la sexualité présente à la fois dans les méthodes de procréation artificielle et dans le dogme de la Vierge Marie de la religion catholique.

Anonyme a dit...

S'il y a une chose que je retiens de ce roman dystopique, c'est la phrase du Sauvage vers la fin du roman, soit que les "larmes sont nécessaires" puisqu'elles sont humaines. Il ne faut pas se débarasser de tout ce qui nous répugne, mais il faut apprendre à s'en accomoder.

Comment connaîtrions-nous l’amour ou le bonheur si nous ne l’avons jamais mesuré par son absence?