lundi, mai 22, 2006

Fier d'être un occidental!

Mon blogue se veut (un peu) un Ode à l'Occident.

Les pensées et artistes occidentaux de toutes les périodes m'interpellent. De Homère à Jean Ferrat, de St-Augustin à Mozart en passant par Delacroix, Louise Robert et les autres. Beaucoup de mes billets soulignent, tout simplement la beauté émanant de cette culture d'où, par le plus merveilleux des hasards, je proviens.

Dans l'édition du 20 mai 2006 du journal montréalais "Le Devoir" la "Une" se titrait ainsi: Peut-on se dire Occidental et fier de l'être?

C'est une tendance tout-à-fait occidental de se remettre en question!! Et devant les revendications multiculturalistes qui se multiplient et la haine de l'Occident exprimée par les Ahmadinejad et Ben Laden, afficher comme je le fais sa «fierté occidentale» --- est-ce encore de mise? La question, en soi polémique, se pose, semble-t-il.

Pour certains, se dire occidental, c’est participer d’une civilisation qui, il n’y a pas si longtemps, se prenait encore pour LA civilisation, qui a colonisé des peuples, organisé des traites d’esclaves, etc., et qui, aujourd’hui, non seulement prospérerait grâce à un commerce absolument non équitable mais, au surplus, dont le mode de vie préparerait l’apocalypse envivironnemental (ouf!).

J'y constate bien-sûr toutes les folies et cela depuis l'antiquité grecque (les luttes entre Sparte et Athènes en était déjà un triste exemple) et jusqu'au XXe s. (l'Allemagne nazie en est l'incarnation). Mais moi, homme blanc occidental, j'y retiens surtout la volonté d'élévation, de remise en question, de recherche de beauté malgré l'adversité et la faiblesse de "l'Individu" ou de certains groupes qui ramènent vers le bas...

Heureusement (pour moi!), plusieurs penseurs d'aujourd'hui défendent l'Occident. Ainsi, selon Pascal Bruckner , il est parfaitement possible de manifester une fierté occidentale «sans rougir, aujourd'hui». Dans le tiers-mondisme de jadis comme dans l'altermondialisation contemporaine, «on perçoit toujours l'Occident comme étant la civilisation qui asservit, qui a colonisé nombre de peuples, qui a organisé l'esclavage». À en écouter certains, l'Occident en général et les États-Unis en particulier seraient même responsables, par exemple, des 200 000 morts imputées au terrorisme islamiste en Algérie, puisque ce même terrorisme a été fomenté par les Américains dans leur lutte contre l'URSS dans la guerre froide.

Mais, insiste-t-il, dans ces analyses convenues, on oublie bien aisément «l'autre part» de l'Occident, celle qui «a produit le mouvement anticolonialiste et les mouvements d'abolition». D'ailleurs, il y a ici exclusivité : ces mouvements en faveur de l'abolition, aux États-Unis et en Europe, ne sont le fait que de l'Occident, souligne-t-il. On «impute l'esclavage aux seuls Occidentaux et on oublie complètement qu'il y a eu au moins deux autres traites tout aussi violentes et beaucoup plus longues», dans les mondes arabe et africain. «Or je ne connais aucun régime oriental ou arabe qui, pour l'instant, a demandé pardon pour la traite des Noirs, qui a longtemps sévi. En Afrique, il n'y a que le président du Bénin, Kérékou, qui a demandé pardon en l'an 2000 pour la traite.»

Bruckner, aujourd'hui comme hier, insiste : «L'Occident est la seule civilisation qui fasse son autocritique, qui ait un rapport critique avec sa propre histoire.» En découle une autre particularité occidentale : il a produit des anthropologues.

Or, «qu'est-ce que l'anthropologie ? C'est une certaine manière de s'éloigner de soi-même et de s'approcher de l'Autre. Il y a dans l'anthropologie cette fascination pour les autres et cette sorte de dédoublement de l'identité». C'est d'ailleurs dans les rangs des anthropologues, qui ont pris une distance par rapport à leur civilisation, qu'on trouve souvent les critiques de l'Occident les plus virulentes, les plus radicales. Le paradoxe, en somme, est que «la critique de soi est consubstantielle à notre relation avec nous-mêmes». Mais celle-ci peut devenir aisément «haine de soi», avertit Bruckner.

De plus , le multiculturalisme est un exemple probant de cette ouverture à l'Autre proprement occidentale -- dixit Bruckner -- qui peut, au-delà d'un certain degré, se muer en haine de soi.

En fait, la dynamique même de la civilisation occidentale (je rajouterais son origine--on peut penser à Socrate) amène une autocritique plus virulente qu'ailleurs (en Chine, en Afrique ou dans le monde arabe par ex.).

Et cela, sans parler de la grande beauté qu'a produit l'Occident...par exemple nous n'avons qu'à suivre les textes littéraires, guidés par Thierry Hentsch pour en saisir toute la profondeur...

Je persiste et je signe

L'Ancien et le moderne, occidental

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