dimanche, mai 28, 2006

Epitaphes II--Les héros de la guerre de Troie

Les dernières recherches archéologiques démontrent plus clairement l'existence de Troie et sa fameuse guerre décrite par Homère (VIIIe s. av JC).

Tout au long de l'antiquité (surtout romaine), plusieurs auteurs ont rapportés avoir vu les pierres tombales des héros grecs (aujourd'hui bien-sûr disparues). Pure invention d'auteurs romains qui n'ont probablement jamais vues les dites tombes? Peut-être! Mais les épitaphes qui suivent ont frappé l'imagination de l'époque et ont voyagé jusqu'à nous pendant 2 000 ans parceque même 6 pieds sous terre depuis 32 s., leurs histoires nous parlent encore..

I. Agamemnon

ROI des rois, fils d'Atrée, j'ai vengé la femme de mon frère, et je meurs des mains de la mienne. Que m'a servi de punir dans ma douleur le ravisseur d'Hélène, si Clytemnestre tue le vengeur de l'adultère ?

II. Ménélas

HEUREUX Ménélas, tu es digne de la demeure des dieux et de l'Élysée promis à ton ombre pieuse. Gendre bien-aimé de Tyndare, bien-aimé de Jupiter, tu venges l'hyménée, tu punis l'adultère ; doué d'une éternelle vie et d'une jeunesse éternelle, tu ne subis l'outrage ni de la mort ni de la vieillesse.

III. Ajax

ON me plonge avec Ajax sous la pierre du sépulcre, moi la vertu guerrière, et je pleure au tombeau mes propres funérailles. J'arrache mes cheveux en désordre, parce que l'injuste Atride me força de céder aux complots de la ruse. Mais je ferai naître de cet illustre sang une fleur de pourpre, qui attestera par un cri de douleur l'iniquité de ce jugement.

IV. Achille

UNE même terre ne possède pas toutes les dépouille : d'Éacide : le rivage de Sigée recouvre ses os, et Larisse a brûlé sa chevelure. Mais le corps du héros thessalien, Achille, repose dans cette tombe, sur laquelle ont pleuré les neuf Muses.

V. Ulysse

C'est le tombeau de cet Ulysse auquel les Grecs, dans la guerre de Troie, ont dû si souvent leurs victoires

VI. Diomède

ICI repose Diomède, plus vaillant que son vaillant hère. Le crime de sa femme le chassa d'Argos, sa ville dotale. Fondateur d'Argyripa, et d'Arpos célèbre par ses grands hommes, sa ville nouvelle lui fit plus de gloire que son antique patrie.

VII. Nestor

RENFERMÉ dans ce tombeau, après avoir prodigué ma vie au quatrième âge de sa durée, je suis Nestor, célèbre par la sagesse et l'éloquence. Mon fils marcha, pour me sauver, au-devant de la mort qui le frappa lui-même, et le père vécut du trépas de l'enfant. Hélas ! pourquoi la destinée qui dispose de nos jours, prit-elle ainsi plaisir à faire la vie si longue pour moi, et si courte pour Antilochus ?

VIII. Hector

C'EST ici le tombeau d'Hector : sa Troie est ensevelie avec lui. Ils reposent ensemble, puisque ensemble ils ont péri.

et

LES braves Béotiens ont élevé à Hector ce grand tombeau comme une protection pour leur pays, comme un souvenir pour la postérité.

IX. Priam

CE n'est point là le tombeau de Priam, ; je ne suis point enterré en ce lieu. Les Grecs ont arraché ma tête ; et moi, cadavre mutilé, sans funérailles et sans nom, je me suis réfugié près des cendres d'Hector, dont je suis le père. Là j'ai retrouvé aussi mes enfants, et Troie et l'Asie, ensevelis avec lui, et tous les débris de notre empire.

X. Hécube

MOI qui fus reine, moi la fille de l'illustre Dymas, moi l'épouse de Priam, moi la mère d'Hector, Hécube, je suis morte ici écrasée sous des monceaux de pierres. Mais ma langue avait auparavant servi ma rage, et ma vengeance. Ne vous fiez point à la royauté, au nombre de vos enfants, à la noblesse de votre origine, vous qui lisez notre épitaphe au Tombeau de la Chienne.

XI. Astyanax

FLEUR de l'Asie, unique débris d'une grande faucille, bien jeune encore, mais déjà redoutable aux Argiens par son père, ici repose Astyanax, précipité du haut de la porte Scée. Ô douleur ! les murs Neptuniens d'Ilion ont vu quelque chose de plus cruel que le supplice d'Hector !

XII. Sarpédon

SARPÉDON le Lycien, fils de Jupiter, j'espérais, grâce à la divinité de mon père, aller au ciel ; mais je suis, enfermé dans ce tombeau, après avoir été pleuré avec des larmes de sang. Ô destins de fer ! Et celui-là souffre ma perte, qui pouvait l'empêcher !

XIII Nastès et Amphimachus

NASTÈS et Amphimachus nobles enfants de Nomion, nous commandions autrefois, et nous ne sommes plus qu'ombre et poussière.

XIV. Polydorus.

ÉLOIGNE-TOI, étranger ; fuis ce myrte que tu ne connais pas : c'est une moisson de javelots qui a pris racine dans mon sang. Percé de traits, je restai enseveli sous mes propres débris, et ce tombeau est le second qui recouvre Polydorus. Le pieux Énée sait bien, et toi aussi, roi impie, que si le crime d'un Thrace écrase mon cadavre, le culte d'un Troyen lui donne un abri.

XV. Euphemus

EUPHEMUS, chef des Cicones, est enseveli dans les champs de Troie, près d'une statue de Mars armé de la haste. Et l'inscription gravée sur la pierre sépulcrale ne suffit pas : une énorme statue charge encore le front de sa tombe. Ils s'écroulent bien vite, ces monuments accumulés ; et plus le faste est grand, plus grande est la ruine.

XVI. Hippothous et Pyléus, enterrés dans un jardin

HIPPOTHOUS et Pyléus sont renfermés dans le sein de cette terre ; le chou et la mauve verdoient à sa surface : et la culture du jardin ne trouble point le repos de leurs cendres ; car la main les épargne en cultivant ces plantes légères.

XVII. Ennomus et Chromius

ICI reposent Ennomus et Chromius : la Mysie fut leur empire, Alcinus leur père, et l'Océan leur aïeul. A quoi bon cette haute noblesses ? Plus leur origine est illustre, plus les lois du trépas leur pèsent.

XVIII. Polyxène

POLYXÈNE et Troyenne, on m'enferme au tombeau d'Achille : j'aurais mieux aimé que la terre ne couvrit jamais mon cadavre. Vous faites mal, Achéens, de réunir ainsi deux tombes ennemies : c'est un outrage plutôt qu'une sépulture.

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Petite correction à votre texte. Le texte d'Homère a été écrit (probablement) au VIIIe s. av JC mais rapporte une histoire (la guerre de Troie) qui s'est déroulé au XIIe s. av JC.

Donc, les textes de ses pierres tombales auraient 32 siècles et non 28. Même si on peut douter de la véracité de ses textes, la tradition les transportent dans un blog du XXIe s.--N'est-ce pas merveilleux!

Le lecteur de romans russes a dit...

Merci pour votre lecture et votre précision.

Vous aviez parfaitement raison. Comme vous pouvez le constater, j'ai déjà fait la correction

Anonyme a dit...

Merci pour ce retour vers l'antiquité...on avait hâte de vous relire sur ce sujet!!