samedi, juin 03, 2006

La vie et Freud

La beauté de la chose quand on est simple (dans le sens noble du mot, je l'espère) d'esprit est de ne pas voir la vie avec complexité. En fait, je pourrais résumer ma conception de la vie en deux volets:

1) Une compréhension de l'individu qui est freudienne

2) Et celle de l'art et de la collectivité qui est grecque.

Je pourrais arrêter là mon blogue puisque tout est dit mais comme j'aime écrire...

Ayant pas mal parlé du monde grec, je me permets d'expliciter mon rapport à Freud qui est assez fécond. Quelques lectures plutôt intenses, des cours de psycho qui m'ont passionnés, me permettent de me qualifier de freudien même si je suis d'accord avec les critiques modernes qui reprochent à Freud de s'être cantonné à l'inconscient individuel, oubliant un peu trop le collectif, et accordant de ce fait peut-être trop d'importance à la sexualité.

Mais svp ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain...

Un petit rappel sur la vie de Freud

Freud naît le 6 mai 1856 à Freiberg en Moravie. Ses parents s'installent à Vienne où il résidera jusqu'en 1938, avant d'émigrer à Londres. Il fait de brillantes études médicales et biologiques mais doit renoncer à la carrière universitaire en raison de ses revenus modestes et de son origine juive. Il ouvre un cabinet médical et s'intéresse de plus en plus aux troubles psychiques. Il découvre l'hypnose avec Charcot à Paris. A partir de 1895, il élabore la théorie psychanalytique en travaillant sur les rêves et l'importance de la sexualité dans la formation des névroses.

Ses théories

C'est en psychanalysant des malades adultes que Freud a découvert des événements traumatisants ou des difficultés relationnelles lors des premières années de la vie. Selon Freud, toute la genèse de la personnalité s'explique en fonction du développement de la pulsion sexuelle, ou libido. Il fit scandale en son temps lorsqu'il parla de "sexualité infantile" et décrivit les stades libidinaux : le stade oral (de la naissance à 12-18 mois), le stade anal (de 18 mois à 4 ans), le stade phallique (génital) et le complexe d'Œdipe (de 4 à 6 ou 7 ans).

Le terme de "sexualité infantile" utilisé par Freud n'a pas été toujours compris par le grand public qui le résume trop souvent à la "sexualité génitale". En réalité, pour Freud, la sexualité infantile n'est pas la réalisation directe d'une activité sexuelle comme l'entendent les adultes. Il s'agit plutôt de la recherche du "plaisir". Tout individu, quel que soit son âge, est à la recherche du plaisir et cherche à satisfaire ce besoin en utilisant son environnement. Freud définissait la sexualité infantile par "tout ce qui concerne les activités de la première enfance en quête de jouissance locale, cad de plaisirs".

Ce que j'en retiens ou comment faire de la psycho-pop...

En fait, cher ami lecteur de ce blogue; où je rejoins Freud est dans ce rapport au plaisir et à l'enfance. Rajoutons donc un jalon à la littérature "psycho-pop" en y allant des théories de l'Ancien et du moderne, se basant sur les grands principes de la littérature freudienne:

- En général, si un individu a eu (dans son enfance) une relation saine et sereine (donc de plaisirs!) avec le parent du même sexe, il aura une relation avec soi plus facile.

- De la même façon, si un individu a eu (dans son enfance) une relation saine et sereine (donc de plaisirs!) avec le parent de l'autre sexe, il aura une relation avec les individus de l'autre sexe plus facile.

Une fois cela compris et intégré, chacun doit y aller de son propre cheminement. Bien-sûr en n'oubliant pas la prémisse freudienne c.a.d. qu'il s'agit d'un rapport complexe avec l'inconscient! Et en n'oubliant pas non plus la fameuse maxime de Yogi Berra (célèbre receveur des Yankees de NY) : "Y'en aura pas de facile!"

Mais au-delà de ma vision toute personnelle, il m'apparaît important de faire le postulat suivant: L'enseignement freudien se veut aussi un emblème de la modernité.

La découverte de la signification de l'inconscient a ébranlé la croyance en la toute-puissance de la raison et a détruit à jamais l'illusion de l'unité de l'individu. Ce faisant, la psychanalyse a perturbé "le sommeil du monde"...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Archéologie, vestiges, Freud et son histoire…en bref

Un peu plus de 150 ans après la naissance de Freud, la légende demeure. Paradoxalement, Freud qui s'intéressait aux traces du passé, tant sous l'angle archéologique que sous l'angle du psychisme, aurait délibérément dissimulé plusieurs aspects des récits cliniques ayant contribué aux principes naissants de la psychanalyse. Héros solitaire pour certains, falsificateur pour d'autres, moteur fondamental de la modernité ou humaniste, les points de vue s'éclatent tous azimuts.

Il n'en demeure pas moins que cet ardent scrutateur des origines du psychisme considère l'histoire comme une menace et prend les moyens nécessaires pour protéger les bases encore fragiles de la psychanalyse en reconstruisant certaines histoires de vie de ses patients et en dépouillant ses correspondances de nombreux écrits.

Sa fille Anna a donc cherché à préserver l'image idéalisée de son père en déposant l'héritage documentaire tout en restreignant son accès. Depuis l'an 2000, les historiens ont réussi à prendre connaissance de plusieurs documents jusque là gardés sous scellés. La majorité des archives seront déclassifiées en 2057.

La culture du secret perdure bien au-delà l'œuvre, la science dépassant Freud, l'inconscient demeure.

Papa a-t-il toujours raison?