mercredi, juin 28, 2006

Lumières d'Europe

Je retiens une chose de cette première étape de mon voyage actuel en Europe; ce sont les lumières.

Dans un premier temps, lumière du ciel constamment en changement de Dublin. La pluie suivie d'un soleil maritime venait trop souvent brouiller les pistes. Mais sinon, à part les pubs à tous les coins de rues et la visite intéressante de l'usine Guinness, pas grand'chose à raconter de cette ville grise, à l'architecture ouvrière d'inspiration anglaise que l'on dit en pleine expansion....Peut-être rajouter que les gens de Dublin ont le sens de la fête et ça les distinguent drôlement des anglais...

Plus intéressant sont les rapports à la lumière de Rembrandt et Van Gogh que j'ai pu observer dans les musées d'Amsterdam. Assez frappant et surprenant comment les deux peintres utilisent la lumière avec force mais dans des directions opposées. Rembrandt (XVIIe s.) use un style pictural dramatique où les forts contrastes lui valent rapidement une grande réputation de son vivant en faisant évoluer le style classique de son époque.

Auto-portrait de Rembrandt (1629)


Cet auto-portrait de Rembrandt (peint lorsqu'il avait 22 ans!) que j'ai vu au RijksMuseum d'Amsterdam m'a frappé par (bien-sûr) son jeu de lumière mais surtout sa modernité. Hors de son contexte, on pourrait croire à une oeuvre du milieu du XIXe s et non du début du XVIIe, il me semble. C'est un portrait plein d'audace, car la lumière provient de l'arrière et la majeure partie du visage de l'artiste se trouve dans l'ombre. Seuls sont éclairés le cou et le bas du visage. Pour ses cheveux, il a réussi a suggérer le jeu des boucles en inventant une nouvelle technique: gratter dans la peinture encore humide...

Le tourmenté Van Gogh (1853-1890) vit pour la première fois des impressionnistes et des post-impressionnistes en début 1886 lors de son arrivé à Paris. La palette de couleur sombre qu'il utilisait en Hollande s'avéra désespérément démodée. Son génie fût de transformer radicalement et rapidement son jeu de couleur.

Son séjour en Provence confirma son style lumineux.

Paysage de Provence de Van Gogh (1889)



Mais les peintures de Van Gogh, toutes lumineuses quelles soient, rendent tristes. Il admirait le sombre Remblandt qui est mort agé et heureux semble-t-il. Il n'a cependant jamais trouvé sa sérénité; son oeuvre étant indissociable de sa vie tragique et de son mal de vivre.

Je n'aime pas la période impressionniste, peut-être parce que trop banalisée par les posters de cuisine...Mais voir de près les toiles de Van Gogh, constater l'épaisseur de la toile crée par les petits coups de spatules..ça redonne la foi! C'est à Amsterdam, en regardant un paysage de Van Gogh que j'ai pris conscience de l'importance de voir les oeuvres réelles de proche.

Aucune image numérique ou papier, aucune reproduction sur un blogue ne peut transmettre l'émotion comme de les voir pour le vrai.

La révolution numérique ne remplacera pas (heureusement) la nécessité d'aller régulièrement dans les grands musées du monde...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Pour quiconque aime l'art, une visite s'impose au Musée des Beaux Arts de Montréal.
La collection d'estampes récemment donnée au musée est présentement exposée et il y a quelques 6 ou8 auto-portrait de Rembrant.... Petites épreuves mais oh.....plus les 210 autres....entrée gratis, en plus .
Rater ça c'est péché!