lundi, juin 25, 2007

Entrevue avec le concepteur de LOVE (Las Vegas)

Je ne sais pas ce que cela peut faire sur une personnalité d'être le concepteur du meilleur show de la planète mais ça doit sonner un peu selon moi...Je viens de voir à Las Vegas le show LOVE (sur les Beatles) et l'émerveillement ne me quitte pas encore.

Et voilà que je lis une entrevue avec le montréalais Dominic Champagne (le fameux concepteur) sur le sujet. Et surprise, un an après la création de LOVE à Las Vegas, Dominic Champagne travaille toujours à parfaire le spectacle, pourtant présenté à guichets fermés depuis la première représentation.

À la suite, des extraits de cette entrevue:

Régulièrement parti à Las Vegas depuis un an, le metteur en scène a ajouté des éléments, modifié le casting et même remodelé certains numéros, comme celui - plutôt controversé - sur la chanson Blackbird.

«Il y avait des gens de la communauté noire américaine qui étaient heurtés par ce numéro-là, alors que ce n'était pas du tout mon intention», dit-il au sujet du numéro, qui montrait un professeur enseignant à voler à quatre grands corbeaux noirs maladroits.

«La chanson était, à l'origine, un coup de chapeau de McCartney à la lutte des Noirs pour les droits civiques», explique le meteur en scène.

Depuis un mois, le numéro burlesque a été remplacé par un numéro plus poétique.

«C'était le numéro le plus discordant du spectacle, admet Dominic Champagne. Là, je pense que je l'ai trouvé.»

Très fier du spectacle, le metteur en scène répète pourtant qu'il a encore du travail à faire.

"Il se passe une foule de choses sur la scène à 360 degrés et les gens sont parfois noyés dans le foisonnement, le baroque du spectacle.

«Je souffle dans la voile, j'essaye de pousser certains numéros encore un peu plus loin. [...] Là, je vais m'attarder à faire lever I'm a Walrus», dit celui qui passe la semaine à Las Vegas.

Évidemment, Dominic Champagne s'avoue particulièrement fier du succès que connaît le spectcale.

«Le coup d'envoi de LOVE est aussi fort que ce qu'a connu O», dit-il.

«Il y a quand même 4000 spectateurs par jour qui se rassemblent autour de cette utopie-là des Beatles.»

En créant LOVE l'an dernier, Dominic Champagne avait partagé sa crainte de plaire à la fois au public et aux fans des Beatles.

«Je pense que j'y suis arrivé; je reçois tellement de feed-back positif», dit-il en évoquant le nom des plus grandes stars (Warren Beatty, Terry Gilian...), qui ont tenu à le féliciter, lui et les artistes du spectacle.

«Quand les gens n'aiment pas un spectacle, ils ne prennent pas la peine de faire ça. [...] Il y a des gestes très éloquents», dit-il.

Paul McCartney lui-même a indiqué à la presse internationale, en septembre dernier, que le spectacle du Cirque du Soleil a «cimenté» la réussite des Beatles.

«Il sait que ce n'est pas nécessairement vrai, estime humblement Dominic Champagne, mais il n'était pas obligé de le dire non plus. D'autant plus qu'il ne l'a pas dit pour vendre des billets, mais plutôt pour faire une fleur au Cirque, à tous ceux qui ont créé le spectacle.»

Avec le succès de LOVE, le metteur en scène montréalais a évidemment reçu plusieurs dizaines d'offres au cours de la dernière année.

«Très peu du milieu théâtral québécois, fait-il remarquer [...] et beaucoup de propositions pour faire de grosses productions aux États-Unis et en Europe.

«J'avais surtout besoin de décanter, admet-il, de retrouver ma gang, de retrouver ma solitude.

«J'avais l'impression d'être dans un train qui allait à toute allure et de vouloir en débarquer pour le regarder passer un peu.»

Bien qu'il développe encore certaines idées avec le Cirque du Soleil, Dominic Champagne ne s'est encore embarqué dans aucun projet concret.

«J'écris sur un certain nombre de projets, de propositions, et je verrai cet automne ce que j'ai envie de faire.

«On verra; j'ai toujours travaillé fort, mais je suis aussi très chanceux. J'ai une bonne étoile», conclut-il.

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Des profits vertigineux

L'association du Cirque du Soleil avec les Beatles à Las Vegas génère des profits vertigineux.

Comme le prix moyen d'un billet est fixé à 100$ et que 2 013 spectateurs assistent au spectacle, présenté deux fois chaque soir, les recettes quotidiennement générées par LOVE équivalent à quelque 400 000 $.

À l'affiche cinq jours par semaine, le spectacle aurait généré, en un an, plus de 100 M$ de profits, qui ne tiennent toutefois pas compte des dépenses liées à la production ou aux salaires des artistes et artisans.

Hausse de 20 %

MGM Mirage, qui possède l'hôtel-casino Mirage, n'a encore dévoilé aucun chiffre précis faisant état de l'impact de LOVE sur le revenu de son casino ces 12 derniers mois.

Lors du lancement de LOVE, l'an dernier, on estimait toutefois que les profits du casino augmenteraient d'environ 20% en raison de l'achalandage créé dans l'hôtel par le spectacle.

La création du spectacle a nécessité un investissement de 25 M$, alors que l'aménagement du théâtre a coûté 100 M$.

Le prix des billets de LOVE varie de 75$ à 150$ pour les plus chers.

Source: Canoe, 25 juin 2007

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