jeudi, février 07, 2008

Voir Élizabeth et mourir

Ce soir-là, entre les murs du Théâtre du Nouveau Monde, une certaine frénésie planait parmis la foule d'artistes venus assister à la première.

Vous savez, le genre d'excitation qui précède les grands rendez-vous? Il n'y a pas de doute, chez les spectateurs venus assister à la première d'Elizabeth, roi d'Angleterre, les attentes étaient grandes.

Et pour cause. D'abord, Marie-Thérèse Fortin foulait pour la première fois la scène du TNM, et pas dans un rôle banal. Ensuite, René Richard Cyr remontait sur scène - il y avait près de 15 ans que l'homme n'avait pas accepté un rôle substantiel au théâtre -, en plus de diriger la pièce de Timothy Findley.

L'action se déroule durant la nuit du Mardi gras, le 22 avril 1601. À la veille de faire exécuter son amant, le comte d'Essex, pour cause de trahison, Elizabeth demande à Shakespeare et à ses acteurs de la distraire. "Je vous avertis: j'en garderai autant d'entre vous sur pied que je le pourrai... jusqu'à l'aube." Durant cette nuit, cruel compte à rebours, la reine va forcer la troupe à se prêter avec elle à une vaste catharsis. En une suite de captivants jeux de rôle, mascarade tragicomique, les vérités vont éclater au grand jour.

Ainsi, durant les deux heures que dure la représentation, on découvre, la gorge serrée, le coeur battant, que les trajectoires d'une reine, d'un auteur de théâtre et d'un acteur à l'agonie peuvent se croiser, se répondre et même se transformer mutuellement et à jamais.

En sortant de la salle, j'étais complètement assujetti dans l’obéissance de mes sentiments, troublé par la force des aimants, ravi de l’aurore, subjugué par la vie, comblé de bonheur et serein à jamais.

GRACIÉ, je dirais.

Car prévalait ce soir-là, au TNM, une intensité rarement égalée à faire même pleurer les comédiens entre eux....

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Convainquant comme critique. J'en parle àa ma douce...

Accent Grave