lundi, mars 07, 2005

El Greco à Madrid

Le Musée du Prado (à Madrid) est le grand musée national espagnol et à ce titre un peu décevant…en comparaison de ce que l’on trouve à Paris, Rome, Berlin, Vienne et Athènes. Ce musée ne me semble pas avoir les moyens de ses ambitions et peu représentatif à part bien sûr la peinture espagnole. D’ailleurs la collection du musée est centrée sur les 3 vedettes de l’histoire de l’art espagnol (non contemporain) : Goya, Vélasquez et El Greco. Je devrai dire Goya et Vélasquez puisqu’El Greco me semblait un peu en retrait lors de ma visite du mois de janvier dernier.

J’ai l’impression qu’El Greco est moins populaire aujourd’hui parce que sa peinture est essentiellement religieuse contrairement à Vélasquez par exemple (j’adore mon blogue, il me permet d’affirmer plein de théories avec l’aplomb du spécialiste!)

El Greco ne m’était pas complètement inconnu. Probablement un vieux fond de culture général occidental, le nom me disait quelques choses, je savais que c’était un peintre mais a part de ça…En fait, ma rencontre avec El Greco m’a beaucoup émue.

El Greco (1541-1614) était un artiste grec dont le style chargé d’émotion exprime la passion de l’Espagne de la Contre-Réforme.

L’intensité obsédante des peintures d’El Greco est due à l’élongation exagérée des figures et aux puissants contrastes de couleur et de lumière.

Né en Crète, Domenikos Theotokopoulos reçut le nom d’El Greco—le Grec—en Italie et en Espagne. Après avoir travaillé comme peintre d’icônes, il quitta la Crète en 1568 pour étudier la peinture occidentale à Venise. Là il subit l’influence des artistes vénitiens Titien et Tintoret, dont il adopta les couleurs riches et la technique libre et spontanée. Deux ans plus tard environ, il partit pour Rome où des artistes tels que Michel-Ange venaient d’élaborer un style nouveau, maniériste, qui substituait à la représentation réaliste du monde physique une vision plus subjective, fondée non pas sur l’observation de la nature, mais sur le monde de l’esprit. Dans les oeuvres maniéristes l’espace était ressérré, les couleurs bizarres, et les figures aux corps allongés étaient groupées en des poses complexes.

N’ayant pas réussi à s’attirer des commandes importantes en Italie, El Greco se rendit en Espagne. En 1577, il était à Tolède où il resta jusqu’à la fin de sa vie et où il peignit ses oeuvres les plus importantes. Dans l’isolement relatif de l’Espagne de l’époque il continua à explorer et à développer les possibilités du maniérisme alors qu’en Italie ses contemporains revenaient à des styles plus naturalistes.

C’est ce cheminement particulier qui a fait le style El Greco.

J’ai été émerveillé entre autres par " la Sainte Trinité " (1577) que j’ai ajouté à la suite. Est-ce cela aussi le bonheur, l’émerveillement d’une rencontre lumineuse avec un artiste d’un autre temps?



Pour les curieux, voici un texte expliquant la Sainte Trinité du point de vue de l’église catholique:

La façon la plus simple d'expliquer la Trinité est de considérer qu'elle s'est développée à partir d'une question fondamentale : Qui est Jésus Christ? Juste un homme… Plus qu'un homme, moins qu'un dieu… Dieu lui-même…? C'est cette dernière réponse qui a prévalu, mais elle a pris beaucoup de temps à se formuler. Et à partir du moment où l'on conçoit que Jésus est Dieu, alors comment penser sa relation au Père? Comment interpréter l'expérience de foi toujours renouvelée des communautés chrétiennes et la fulgurante expansion de cette expérience aux premiers siècles de notre ère, sinon que l'Esprit de Jésus était toujours vivant et que, même s'il est vrai que pendant sa vie terrestre, il n'a jamais fondé de religion, il conduisait ce qu'on appellera l'Église. La Trinité est donc la relation d'amour qui subsiste entre le Père, le Fils et l'Esprit. Comme cet Esprit est celui de Jésus Christ, c'est Lui qui nous fait entrer dans cet espace de communion des trois personnes divines.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Le Greco ne vous fait pas mal au foie?
Je peux parvenir à l'écœurement rapidement si je plonge mon regard dans cette torsion ascentionnelle de la pâte
aux couleurs sales.

Le lecteur de romans russes a dit...

Vous savez, je crois qu'il n'y a pas un seul El Greco au Canada et qu'il n'y a jamais eu une seule exposition sur le sujet...alors, avant que l'on soit blasé...