vendredi, octobre 13, 2006

Je rêve d'Istanbul et de littérature turque!

Je m'ennuie d'Istanbul et tout cela à cause de la Suède....

Hier matin, en écoutant Christiane Charest à Radio-Canada, j'ai appris que L'académie suédoise a décerné le prix Nobel de littérature au romancier turc Orhan Pamuk « qui, à la recherche de l'âme mélancolique de sa ville natale, a trouvé de nouvelles images spirituelles pour le combat et l'entrelacement des cultures ».

Et j'ai repensé à mon voyage de 2005 à Istanbul, ville charmante qui passe du cahot automobile incroyable au bar trendy en passant par les endroits tout à fait charmants...comme le quartier français ou encore mieux le quartier "Ortaköy".Le quartier Ortaköy se trouve au pied de l'imposant pont du Bosphore...sans parler de l'émotion de Sainte-Sophie et de la splendide mosaïque de la Déisis (11e s. ap JC) montrant le Christ Pantocrator (tout-puissant) en compagnie de la Vierge et de Saint-Jean-Baptiste.

Mais revenons à notre écrivain turc (Orhan Pamuk). Il mène une vie dangereuse. Il a affiché son soutien à Salman Rushdie quand celui-ci a été menacé de mort après l'écriture des Versets sataniques. Il combat pour la reconnaissance du génocide arménien. Et en Turquie, cela veut dire: gros problèmes...Il a d'ailleurs reçu des menaces de mort et de poursuites judiciaires .

Jacques Chirac a bien résumé la portée de ce prix : « Je me réjouis particulièrement » de l'attribution du prix à Orhan Pamuk, « dont la réflexion sur la société turque est particulièrement intelligente, forte et libérale », le chef de l'état a salué « le premier Prix Nobel turc de littérature et l'écrivain qui fait revivre la magie, les tragédies et les bonheurs de son beau et immense pays (…) En distinguant votre oeuvre, le prix Nobel récompense aussi la grande tradition de culture de la Turquie, une civilisation qui rayonne en Europe et en Asie tout autant. »

Orhan Pamuk, né à Istanbul en 1952, a fait des études d'architecture et de journalisme avant de se consacrer à la littérature. Il est l'auteur notamment du « Livre noir » (1995), qui fut un grand succès international. « Mon nom est rouge » (2001) lui a valu le prix du Meilleur Livre Étranger en France, en plus de nombreuses distinctions reçues dans d'autres pays, comme le « Independant Foreign Fiction Award » ou le « prix Impac ». « Neige », son dernier roman, a été récompensé par le prix Médicis Étranger en 2005. il avait aussi obtenu, entre autres, le grand prix de la paix des libraires allemands.

L'œuvre du romancier, traduite en de nombreuses langues, a paru en français dans la collection « Du Monde entier » de Gallimard.

Anecdote touchante sur notre écrivain turc et la traduction française:

"La Vie nouvelle"(c'est le quatrième roman de Pamuk) a été le dernier traduit par Münevver Andaç : cette dame d'origine polonaise est morte en 1998, tout suite après avoir écrite la dernière phrase du roman : « Je compris qu'il s'agissait de la fin de ma vie. Et pourtant, je voulais rentrer à la maison, je ne voulais pas, mais alors pas du tout, passer à une vie nouvelle, je ne voulais pas mourir, moi... » Incroyable non?

Orhan Pamuk la pleure : « Je ne lis pas bien le français, mais j'ai pu comprendre à la finesse des questions qu'elle me posait sur mon texte turc qu'elle en était la traductrice idéale, passionnée, c'est elle qui a convaincu Gallimard de me publier. »

Je lirai bientôt un roman de Pamuk parce que je m'ennuie d'Istanbul et qu'on en dit le plus grand bien mais avec une pensée pour une vieille dame d'origine polonaise qui est morte en traduisant un roman turc en français...

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Laisse-nous savoir entre Istanbul, Neige, la Vie Nouvelle, Mon nom est Rouge ou Le Livre Noir lequel tu liras... On pourra ainsi décrouvrir ce nouveau prix Nobel avec toi !

Le lecteur de romans russes a dit...

Lequel me conseillez vous?

Anonyme a dit...

J'ai finalement arrêté mon choix sur la Vie nouvelle. J'en suis à un peu plus du tiers et je dois avouer que c'est intéressant. Je ne saisi pas encore vraiment où l'auteur désire nous projeter mais le chemin qui y mène est intriguant ! À suivre...