jeudi, octobre 26, 2006

L'antiquité orientale et l'Occident aujourd'hui

Je suis fasciné depuis des années par l'histoire ancienne (surtout) d'une zone que l'on appelle le Proche-Orient cad l'Égypte, Israël, la Syrie, la Jordanie et l'Iraq. L'Occident a toujours gardé mémoire, à travers la tradition biblique, de ses racines et surtout que l'histoire humaine, avec Adam suivi d'Abraham, avait dû commencé au Proche-Orient.

L'Europe chrétienne et humaniste de la Renaissance puis du XVIIe et XVIIIe s. a été la première et longtemps la seule à s'intéresser aux racines orientales de sa civilisation, en même temps qu'à l'Antiquité grecque et romaine C'est dans l'indifférence totale (et dans certains cas, dans l'hostilité) des populations de ses pays que des archéologues européens ont commencé (dès 1830) a y chercher les témoins des lointaines origines de notre propre civilisation. Les fouilles en Iraq surtout (l'ancienne Babylone) et en Égypte ont démontrées un fait majeur pour l'histoire de l'humanité: l'antiquité orientale a précédée et largement préparée l'antiquité classique (Grèce et Rome) et donc notre propre culture.

Les recherches passées ont fait ressortir de nombreux et multiples exemples. Il serait fastidieux de vous en faire une nomenclature ici. Mais un chiffre suivant parle par lui-même: on estime que 300 000 livres ont été écrits sur l'histoire de la Mésopotamie (Uruk, Sumer et Babylone), des hittites, des Assyriens, de la Phénicie, des pharaons et des peuples de la Bible au cours des 50 dernières années en français, anglais ou allemand seulement.

Mais le plus étonnant encore est de voir que l'intérêt ne s'estompent pas. Actuellement, environ 500 chantiers archéologiques sont dirigés par des européens ou des nord-américains dans les différents pays que l'on regroupent sous le vocable du Proche-Orient. Jamais depuis 150 ans n'avons-nous observé une telle activité archéologique dans ses pays malgré les soubresauts politiques (et les guerres) nombreux!

Alors pourquoi un tel intérêt et tant d'énergie des occidentaux pour de telles fouilles?

À cause de l'héritage bien-sûr et de la volonté de vouloir en savoir plus.

C'est par l'écriture (inventée par le s Phéniciens) que s'est développée au Proche-Orient une culture dont le monde occidental moderne est doublement l'héritier : à travers la tradition de la Bible, d'une part, et par la transmission au monde gréco-romain, d'autre part. L'Exil des Juifs et des divers pays du Levant vers Babylone, au 6e siècle avant notre ère, a tout de même un aspect positif : il a permis l'assimilation par les peuples de Terre Sainte de tout un passé intellectuel mésopotamien remontant au 3e millénaire.

Puis, à la suite de l'épopée d'Alexandre le Grand, l'Orient tout entier, de la Méditerranée à l'Inde, devint grec à la fin du 4e siècle av JC tout en conservant l'héritage de sa pensée qu'il légua aux intellectuels grecs. Les écrivains hébreux et grecs mais aussi les théologiens, philosophes, mathématiciens, ont ainsi conservé jusqu'à nos jours une tradition millénaire malgré la disparition complète des peuples qui lui avaient donné forme. De plus, au Proche-Orient, cette transmission du savoir antique s'est opérée à travers les écrits des savants arabes, turcs ou persans, qui se sont efforcés également de conserver les textes antiques, venus de Babylonie ou du monde grec.

Cette histoire de la transmission de la pensée et des idées à travers les siècles me fascinent.

Source: Plusieurs écrits de Pierre Amiet dont son "Que sais-je" sur L'Antiquité orientale

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