lundi, mars 05, 2007

Humeur écologique

Quelques fois par an, en cachette, je vais dans mon pays ancestral cad dans la région de Brandon au nord de Montréal; au coeur de nul part qui compte dans ce monde. Je me sens bien dans ce nul part où j'ai passé une partie de mon enfance. C'est le seul endroit que je connaisse qui est complètement en dehors de la mondialisation, où on ne recycle rien et où ton bonheur est pesé sur le nombre de moteurs que tu possèdes.

J'y vois souvent sur le flanc d'une colline paître un troupeau de vaches ; des chercheurs ont prouvé que les gaz que lâchent – comment dire cela élégamment ? – postérieurement ces aimables mammifères contribuent plus à l’effet de serre qu'une vieille usine chinoise de textiles alimentée au charbon, et donc qu'une ferme laitière de la région de Brandon émet (par son pot d'échappement situé à l'arrière) 1 000 fois plus de gaz carbonique qu'un ouvrier han et socialiste.

Et là je regrette de ne pas avoir de fusil : de quelques balles bien ajustées, j'aurais pu, sans grand effort, rétablir de la planète l’équilibre naturel.

Avec un peu de chance, j'aurais pu également massacrer les jolis chevreuils dont les incisives acérées détruisent les pousses nouvelles des conifères récemment plantés dans le sous-bois, et ainsi arrêter la déforestation qui menace la nature québécoise.

Mais, désarmé, je médite, et m'interroge sur le discours écologique que rabâchent, enseignants (dès l'école maternelle), politiciens de toutes sensibilités, animateurs de toutes sortes, certains industriels et financiers (les fonds éthiques –sic) occidentaux, et tous les médias montréalais et planétaires.

Mais je ne veux pas m'étendre (d'autres ont dû le faire...) sur cet étrange glissement qui fait que l'assise de la superstition ne repose plus sur les propos des prêtres (devins, mages, haruspices, sorciers, marabouts...) mais sur ceux des chercheurs (d'autant plus respectés qu'ils trouvent ce que leurs consciences politiques souhaitent qu'ils trouvent).

Moi je ne veux que me retrouver plus souvent, et avec encore plus d'allégresse, vers cette région de Brandon où l'on pense encore, douce naïveté, que le bonheur est dans le moteur....

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Et vives les bonheurs simples! Mais je dois vous dire mon cher ami que vous commetez là, la même faute que ces environnementalistes que vous fustigez; la simplification indue d'un problème complexe. On peut avoir la ostalgie d'une époque qui nous offrait des équations binaires, mais elle est révolue cette époque. Ajourd'hui il faut fouiller, poser bien des questions et compiler plus qu'une seule statistique sur la polution par les pet de vaches

Le lecteur de romans russes a dit...

IL ne s'agit que d'un billet d'humeur de l'Ancien et le moderne et non pas d'un manifeste politique; mais je comprend qu'il s'agit d'un sujet sensible

A&M

Anonyme a dit...

Il s'agit également d'un commentaire d'humeur

Anonyme a dit...

Plus que sensible, ami Pierrot. Il est certain que tous les dogmes sont a priori suspects et que la nature elle-même est une grande pollueuse, mais il y a une différence à faire entre ses "pollutions naturelles", inévitables et compensées par la mécanique naturelle, et les pollutions industrielles, théoriquement évitables, que nous ne sommes pas donné la peine de compenser jusqu'à présent. En fait d'humeur, il me semble que la nature est infiniment plus responsable que nous :-)