Mais tout cela me permet de vous parler d'une jolie histoire. Au premier chapitre de son ouvrage ("Propos sur le bonheur"), Alain nous raconte la première rencontre, il y a 23 siècles, entre le jeune Alexandre (qui n’était pas encore appelé " Le Grand ") et son cheval illustre, Bucéphale.
Or, aucun écuyer ne pouvait se tenir sur ce cheval redoutable. On aurait dit que c’était un cheval indomptable, un cheval fou. Alexandre était attiré par l’allure de Bucéphale, comme le raconte Alain: " Moi, au contraire, je vais essayer de découvrir de quoi il a peur. "
Voilà la suite tel que racontée par le philososphe Alain et je cite:

Alexandre réussit donc à le dompter en le plaçant face au soleil. Après cela, Bucéphale n'accepte d'être monté que par Alexandre devenu plus tard le Grand.
"Ainsi, poursuit Alain, l'élève d'Aristote savait déjà que nous n'avons aucune puissance sur les passions tant que nous n'en connaissons pas les vraies causes."
Pas pire comme méthaphore historique, Non?
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NB Pour les curieux d'histoire: Selon Plutarque, le cheval Bucéphale meurt de ses blessures après la Bataille de l'Hydaspe en 326 av JC.. Alexandre en fit alors un dieu, et fonda sur son tombeau la ville de Bucéphalie (Alexandria Boukephalous, aujourd'hui Jhelum au Pakistan). On voit sur certaines monnaies des successeurs d'Alexandre le dieu Bucéphale comme un cheval cornu, les cornes étant un symbole de divinité dans l'Orient ancien.
Comme quoi, vaincre son ombre peut nous mener loin...
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